Le Parlement européen va adopter cette semaine son nouveau « paquet climat », qui devrait contenir l’interdiction de la vente des véhicules thermiques en 2035. Ce lundi 6 juin 2022, l’économiste Flavien Neuvy a rappelé qu’un tel objectif induisait un enjeu technologique et économique majeur, pour ne pas dépendre de la Chine, en particulier pour les batteries.
Le Parlement européen va interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035
Cette semaine, le Parlement européen va examiner, et selon toute logique, adopter le nouveau « paquet climat » de l’Union européenne. Cet ensemble législatif devrait notamment acter la fin de la vente des véhicules thermiques en Europe à horizon 2035.
Ce lundi 6 juin 2022, l’économiste Flavien Neuvy a évoqué les enjeux de cette mesure, au micro de France Info. Il rappelle notamment les problématiques environnementales liées à la voiture électrique, et les raisons qui font que, d’un point écologique, elle n’est pas une solution parfaite (impact de l’extraction de minerais et terres rares, production de CO2 durant sa construction, nécessité de disposer d’une électricité décarbonée pour qu’elle soit vraiment « verte »).
Il oublie toutefois de rappeler les ravages climatiques, environnementaux et sanitaires des véhicules thermiques : l’électricité étant globalement en voie de décarbonation dans l’Union européenne, les gains climatiques d’une telle mesure sont indéniables, et pointer la qualité de l’air des villes comme seul « avantage incomparable » de l’électrique est à la limite de la désinformation.
Sur les voiture électrique, « être plus compétitif que la Chine, c’est un défi gigantesque qui n’est pas gagné d’avance »
L’économiste pointe également la problématique des tarifs des voitures électriques, et les craintes devant les hausses des marchés du cobalt, du nickel ou du lithium, composants-clés de leurs batteries. Les constructeurs ne lui semblent plus un obstacle : ils « ont déjà commencé car ils ont compris que la voie qui était prise était l’électrification des marchés. Ils vont y arriver », pointe Flavien Neuvy.
Mais la grande problématique, au final, est bien la révolution industrielle et technologique qu’impose cette mutation vers l’électrique si l’Union européenne ne veut pas rester dépendante de la Chine, qui fabrique aujourd’hui 77 % des batteries de véhicules électriques du monde, et dispose les 3/4 de projets d’usines dédiées à horizon 2030.
« L’enjeu pour l’Europe est de pouvoir faire de cette transition vers l’électrique une opportunité de développement économique. Être plus compétitif que la Chine, c’est un défi gigantesque qui n’est pas gagné d’avance », synthétise-t-il.
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