Japon : le premier ministre favorable à un redémarrage des centrales nucléaires

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Ce 27 mai 2022, le premier ministre du Japon, Fumio Kishida, a déclaré au Parlement qu’il s’engageait à redémarrer l’ensemble ...

japon premier ministre favorable redemarrage centrales nucleaires - L'Energeek
Japon : le premier ministre favorable à un redémarrage des centrales nucléaires - © L'EnerGeek

Ce 27 mai 2022, le premier ministre du Japon, Fumio Kishida, a déclaré au Parlement qu’il s’engageait à redémarrer l’ensemble des centrales nucléaires du pays encore à l’arrêt suite à l’accident de Fukushima en 2011, et respectant le cahier des charges de sécurité. Il s’est en revanche déclaré opposé à une relance du programme nucléaire au-delà des réacteurs déjà en construction.

Pour réduire le prix de l’énergie et décarboner sa production d’électricité, le Japon veut s’appuyer sur ses centrales nucléaires

Le contexte de la guerre en Ukraine a mis en évidence la dépendance du Japon au pétrole et au gaz naturel russe (4 % et 9 % des importations du pays), alors que le pays a prévu réduire la part du charbon dans sa production électrique, de 32 % en 2019 à 19 % en 2030.

Durant un discours face au Parlement, ce 27 mai 2022, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a fait le point sur la politique énergétique du pays. Si certains observateurs s’attendaient à le voir annoncer une sortie progressive du charbon d’ici 2030, les risques pesant sur l’approvisionnement électrique, qui a été particulièrement problématique à la fin de l’hiver, ont fait qu’il s’est contenté de s’engager à fermer les centrales au charbon « inefficaces » d’ici 2030.

Mais, pour décarboner la production électrique du pays, Fumio Kishida veut surtout s’appuyer, à nouveau, sur le nucléaire, fortement ébranlé par la catastrophe de Fukushima en 2011. Le pays, qui produisait à l’époque 30 % de son électricité grâce à l’atome, avait choisi de fermer toutes ses centrales nucléaires.

Le premier ministre s’engage sur des « mesures concrètes » pour redémarrer le maximum de centrales à l’arrêt

Depuis, certaines, répondant à un cahier des charges très strict, ont progressivement été ré-ouvertes. En juin 2021, un réacteur de plus de 40 ans avait été redémarré pour la première fois. Aujourd’hui, le pays compte 10 réacteurs en fonctionnement sur les 33 respectant le cahier des charge actuel de sécurité.

Le plus lu  Nicolas Hulot et Laurent Berger signent un pacte social et écologique

L’actuel gouvernement n’a jamais caché sa volonté de s’appuyer sur ce potentiel dormant pour assurer la transition énergétique du pays. Mais Fumio Kishida a été plus loin ce 27 mai, puisqu’il s’est formellement engagé à prendre toutes les « mesures concrètes » pour redémarrer le maximum de centrales à l’arrêt, et le plus rapidement possible, « en donnant la priorité à la sécurité ». La majorité de la population japonaise soutient d’ailleurs désormais un tel choix.

Ce redémarrage permettra de réduire les émissions carbone de la production d’électricité japonaise, et de stabiliser les prix de l’approvisionnement en énergie sur l’archipel. En revanche, Fumio Kishida a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de programmer la construction de nouvelles centrales, en dehors des deux réacteurs actuellement en construction à Shimane et Ōma.

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7 réponses à “Japon : le premier ministre favorable à un redémarrage des centrales nucléaires”

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    Ukraine, des installations nucléaires au beau milieu d’une guerre conventionnelle. Un scénario cauchemardesque que peu d’acteurs du secteur ont anticipé

    Pour les acteurs du nucléaire civil, une réflexion sur la sûreté nucléaire en temps de guerre s’impose. Jusqu’à présent, des scénarios d’attaque terroriste ont été envisagés, mais à la lumière de l’invasion russe de l’Ukraine, la question de l’adoption de règles internationales est désormais d’actualité.

    Pour déplacer du combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs en Ukraine, il faudra attendre la fin de la guerre. Si elle dure plus de 2 ans ce sera un problème compte tenu des stocks.

    En Ukraine, la paix semble aujourd’hui une perspective lointaine. Mais c’est pourtant de temps long dont a besoin le nucléaire civil pour garantir un niveau de sécurité optimal. Une bataille entre forces ukrainiennes et russes pour le contrôle de la centrale de Zaporijjia n’est pas à exclure.

    Des combats de haute intensité pour contrôler un site nucléaire, un véritable cauchemar pour l’Europe entière.

    Zaporijjia a donné lieu à des scènes surréalistes et inquiétantes. Les images de tirs d’artillerie visant des bâtiments à l’intérieur de l’enceinte de la centrale ont provoqué de vives inquiétudes.

    Les autorités ukrainiennes ont décrit l’installation de 500 soldats, d’une cinquantaine de véhicules militaires (dont des tanks), d’armes et d’explosifs en tout genre. Un arsenal tout à fait incompatible avec les règles les plus élémentaires de sécurité dans l’enceinte d’une installation nucléaire.

    Les deux réacteurs en fonctionnement (sur les six que compte la centrale) fournissent toujours de l’électricité au réseau ukrainien et alimentent les systèmes de refroidissement de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

    Petro Kotin, président d’Energoatom, l’entreprise publique chargée de l’énergie nucléaire ukrainienne : « Aujourd’hui, les militaires russes se servent de la centrale nucléaire de Zaporijjia comme base militaire parce que le périmètre est bien protégé par des murs, de la vidéosurveillance »

    L’objectif de la Russie serait-il de faire du site une prise de guerre pour approvisionner en électricité la Crimée ou d’autres territoires ? C’est ce qu’a indiqué un vice-Premier ministre russe en visite à Zaporijjia. « Si l’Ukraine est prête à payer, alors la centrale pourra tourner pour l’Ukraine. Si l’Ukraine n’accepte pas, alors la centrale tournera pour la Russie », a déclaré Marat Khousnoulline, cité par les agences russes.

    Pour l’instant, c’est impossible de connecter Zaporijjia au réseau électrique russe. Pour cela, il faudrait construire 200 à 400 kilomètres de lignes, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros et pourrait prendre deux ans. Mais avec du temps et de l’argent, les russes peuvent le faire.

    Plus au Nord, le site nucléaire de Tchernobyl reste en activité, 36 ans après le pire accident nucléaire de l’Histoire. Le démantèlement des quatre réacteurs est toujours en cours et, surtout, 22 000 assemblages de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs sont stockés dans des piscines qui nécessitent un refroidissement constant. Autre activité majeure du site, la surveillance du sarcophage de plus de 100 mètres de haut, terminé en 2019, qui isole le réacteur qui avait fondu lors de l’accident de 1986

    https://www.france24.com/fr/europe/20220525-avec-la-guerre-en-ukraine-faut-il-repenser-la-s%C3%A9curit%C3%A9-nucl%C3%A9aire

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    Les alertes de sécurité dans les installations nucléaires britanniques atteignent leur plus haut niveau depuis 12 ans alors que les inspections diminuent

    Le nombre de rapports officiels faisant état de problèmes de sécurité dans les installations nucléaires civiles du Royaume-Uni a atteint son niveau le plus élevé depuis au moins 12 ans, dans un contexte de baisse des inspections.

    Les experts ont déclaré que cette nouvelle soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’autorité de régulation à faire face à l’expansion prévue dans le secteur.

    456 formulaires de notification d’incidents documentant des problèmes de sécurité dans les installations nucléaires britanniques ont été soumis à l’Office for Nuclear Regulation (ONR) en 2021.

    C’est 30 % de plus que les 320 rapports déposés pendant toute l’année 2020 et plus du double des 213 rapports qui ont été déposés en 2018.

    Les incidents signalés comprennent des problèmes de sécurité physique, tels que des personnes non autorisées obtenant un accès non supervisé à des zones sécurisées, ainsi que des problèmes de cybersécurité tels que des attaques par des logiciels malveillants.

    Le Dr Paul Dorfman, président du Nuclear Consulting Group et ancien secrétaire du comité gouvernemental chargé d’examiner les risques de radiation des émetteurs internes (Cerrie), a déclaré que les opérateurs et l’autorité de régulation devaient prendre des mesures pour faire face à l’augmentation des incidents signalés.

    « Le nombre plus élevé de problèmes de sécurité que nous voyons documentés dans les installations nucléaires est extrêmement préoccupant », a-t-il déclaré.

    « Ces chiffres semblent montrer un relâchement des normes de sécurité lorsqu’il s’agit de l’exploitation et de la réglementation de sites qui ont le potentiel de causer de grands dommages humains et environnementaux.

    « Lorsque les enjeux sont aussi élevés, il est important que l’ONR prenne tous ces incidents de sécurité au sérieux, qu’il examine les raisons pour lesquelles ils se sont produits, qu’il tente de résoudre les problèmes pertinents et qu’il réduise le nombre d’incidents qui se produisent. »

    « Le tableau général soulève des préoccupations importantes quant à la capacité technique et humaine de l’ONR à réglementer et à surveiller ce qui est potentiellement une industrie très risquée »

    « Cela est particulièrement préoccupant dans le contexte du vieillissement du parc nucléaire britannique et des projets de construction de nouvelles centrales que le gouvernement met actuellement en avant. »

    La récente augmentation des incidents de sécurité signalés intervient avant un projet d’expansion à grande échelle du secteur nucléaire civil britannique.

    Le mois dernier, Boris Johnson a dévoilé des plans pour huit nouveaux réacteurs au Royaume-Uni.

    Il a fixé un objectif de 25 % d’électricité d’origine nucléaire. Cela implique de faire passer la capacité de 7 GW à 24 GW d’ici 2050, un processus qui sera supervisé par un nouvel organisme, Great British Nuclear.

    Au cours de l’année, un total de 42 incidents de sécurité documentés ont été qualifiés de « modérés ». Ce chiffre est en hausse par rapport aux 24 incidents modérés signalés en 2020 et constitue le nombre le plus élevé enregistré depuis au moins 12 ans.

    La catégorie modérée est la deuxième catégorie la plus grave et est décrite par l’ONR comme un incident où il y a eu « un écart significatif par rapport aux normes attendues ».

    L’augmentation du nombre d’incidents de sécurité signalés s’inscrit dans un contexte de diminution du nombre d’inspections de sécurité effectuées par l’ONR.

    Il est à craindre qu’en 2021, la fréquence des inspections de sécurité nucléaire effectuées par l’ONR ait atteint son niveau le plus bas depuis au moins quatre ans.

    Les données obtenues dans le cadre d’une demande distincte de liberté d’information montrent qu’en 2021, jusqu’au 17 décembre, seules 136 inspections de sécurité ont été effectuées par l’ONR, contre 144 en 2020 et 169 en 2019 pour l’ensemble de l’année.

    Les inspections de la sécurité de l’information font partie des types d’inspections qui ont connu la plus forte baisse, avec seulement 40 inspections réalisées en 2021 jusqu’au 17 décembre, contre 74 sur l’ensemble de l’année 2020.

    M. Dorfman a déclaré que cette situation était particulièrement inquiétante, compte tenu du risque croissant de cyberattaques sur les infrastructures nucléaires.

    « Il ne fait aucun doute que le nucléaire fonctionne dans un monde de plus en plus dangereux et instable, où la menace de cyber-attaques parrainées par des États ou des non-États augmente »

    https://www.theguardian.com/environment/2022/may/26/security-warnings-at-uk-nuclear-energy-facilities-hit-12-year-high

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    D’anciens responsables de la réglementation de l’énergie nucléaire aux États-Unis, en Allemagne et en France, ainsi que l’ancien secrétaire du comité de radioprotection du gouvernement britannique, ont publié une déclaration commune qui dit en partie : « Le nucléaire ne fait tout simplement pas partie d’une stratégie réalisable qui pourrait contrer le changement climatique. »

    « En tant qu’experts clés ayant travaillé en première ligne sur la question du nucléaire, nous avons tous participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Dans ce contexte, nous considérons qu’il est de notre responsabilité collective de commenter la question principale : Le nucléaire pourrait-il jouer un rôle significatif en tant que stratégie contre le changement climatique ?

    « Le message central, répété encore et encore, selon lequel une nouvelle génération de nucléaire sera propre, sûre, intelligente et bon marché, est une fiction. La réalité est que le nucléaire n’est ni propre, ni sûr, ni intelligent, mais une technologie très complexe qui peut causer des dommages importants. Le nucléaire n’est pas bon marché, mais extrêmement coûteux. Et surtout, le nucléaire ne fait partie d’aucune stratégie viable pour lutter contre le changement climatique. Pour apporter une contribution pertinente à la production d’électricité mondiale, il faudrait jusqu’à plus de dix mille nouveaux réacteurs, en fonction de leur conception. »

    La déclaration comprend une liste d’éléments (en lien) que les dirigeants considèrent comme des arguments contre l’énergie nucléaire.

    En bref, le nucléaire comme stratégie contre le changement climatique est :

    – trop coûteux en termes absolus pour apporter une contribution pertinente à la production mondiale d’électricité

    – Plus coûteux que les énergies renouvelables en termes de production d’énergie et d’atténuation du CO2, même en tenant compte des coûts des outils de gestion du réseau comme le stockage de l’énergie associés au déploiement des énergies renouvelables.

    – Trop coûteux et trop risqué pour être investi par les marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de garanties de prêts très importantes.

    – Non durable en raison du problème non résolu des déchets radioactifs à très longue durée de vie.

    – Non viable financièrement car aucune institution économique n’est prête à s’assurer contre l’ensemble des coûts potentiels et des impacts environnementaux et humains d’une émission accidentelle de radiations – la majorité de ces coûts très importants étant supportée par le public.

    – Dangereux sur le plan militaire, car les nouveaux modèles de réacteurs augmentent le risque de prolifération des armes nucléaires.

    – Risque inhérent en raison des accidents en cascade inévitables dus à l’erreur humaine, aux défaillances internes et aux impacts externes ; vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer due au climat, aux tempêtes, aux ondes de tempête, aux inondations et aux risques d’inondation, ce qui entraîne des impacts économiques internationaux.

    – Trop de problèmes techniques et de sécurité non résolus liés aux nouveaux concepts non éprouvés, notamment les réacteurs « avancés » et les petits réacteurs modulaires (SMR).

    – Trop lourd et trop complexe pour créer un régime industriel efficace pour les processus de construction et d’exploitation des réacteurs dans les délais de construction prévus et dans le cadre de l’atténuation du changement climatique.

    https://www.powermag.com/blog/former-nuclear-leaders-say-no-to-new-reactors/

    ..

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    Canada : l’énergie nucléaire a fait son temps disent les médecins spécialistes en prévention des risques nucléaires

    Drs Cathy Vakil, Nancy Covington et Charles King médecins internationaux pour la prévention des risques nucléaires :

    « En tant que médecins, notre intérêt pour les dangers nucléaires découle de préoccupations de longue date concernant notamment les risques pour la santé humaine et planétaire causés par la contamination radioactive. L’exposition chronique aux radiations atomiques peut causer le cancer, des maladies génétiques, des malformations congénitales, l’infertilité et d’autres maladies »

    Atteindre des émissions mondiales nettes nulles d’ici 2050 tout en négociant une voie pour sortir de l’anéantissement nucléaire est un défi majeur de notre époque. Bien que récemment financée par le gouvernement fédéral du Canada, la poursuite de la voie des petits réacteurs nucléaires modulaires (SMRs) se heurte à une série de problèmes connus et actuellement insolubles. À notre avis, les SMR ne résoudront pas la crise climatique et augmenteront la menace des armes nucléaires.

    En utilisant l’étiquette « alarmiste », l’industrie minimise les préoccupations réelles, y compris le fait qu’aucun stockage souterrain viable pour les déchets radioactifs n’a été développé nulle part. En effet, certains de ces déchets resteront radioactifs plus longtemps que les homo sapiens n’ont existé.

    Les nouvelles technologies SMRs proposent d’utiliser des combustibles d’uranium enrichi et de plutonium. Cette pratique n’a jamais été réalisée au Canada et pourrait déstabiliser les garanties internationales, car l’uranium enrichi et le plutonium peuvent tous deux être utilisés directement pour fabriquer des armes nucléaires.

    Cependant, il a fallu la récente prise de contrôle par l’armée russe des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporijjia, en Ukraine, pour révéler d’autres problèmes surprenants et extrêmement dangereux liés à l’énergie nucléaire.

    La chance a empêché l’explosif qui a frappé la centrale nucléaire de Zaporijjia, provoquant un incendie dans un centre de formation, de manquer les piscines de confinement du combustible usé. Ces piscines contiennent généralement plus de matières radioactives que le combustible de la centrale opérationnelle. Pour éviter un échauffement et l’explosion qui en résulte, un approvisionnement continu en eau froide est nécessaire.

    Pendant cette période critique de gestion des déchets, la plomberie, les pompes et l’alimentation électrique doivent rester intactes à tout moment. Si l’intégrité des piscines de refroidissement avait été rompue, l’explosion nucléaire qui en aurait résulté aurait pu être similaire à la catastrophe de Tchernobyl en 1986, créant ainsi une autre zone d’exclusion au cœur de la ceinture de blé de l’Ukraine et dispersant potentiellement des éléments radioactifs dans le monde entier.

    À Tchernobyl, la prise de contrôle militaire a provoqué la rupture d’un câble électrique et un carburant diesel auxiliaire est devenu nécessaire pour le refroidissement. Les données de surveillance de routine de ces deux centrales ont été désactivées et ne sont plus envoyées à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

    L’AIEA et son homologue canadien, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, ont été créés pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Ces organisations n’ont pas été conçues pour faire face aux catastrophes nucléaires, causées par des phénomènes météorologiques dommageables, des actes de guerre ou même des problèmes de déchets nucléaires. L’AIEA n’a pas été en mesure de réagir à la situation extrêmement dangereuse en Ukraine.

    Un futur conflit international violent pourrait facilement viser les centrales nucléaires. Les petites unités modulaires, dispersées en de multiples endroits, sont essentiellement des armes horribles déjà sur place et sont vulnérables aux attaques.

    En fin de compte, il existe déjà des solutions de rechange moins coûteuses pour l’énergie sous la forme de l’hydroélectricité, du solaire, de l’éolien, de l’efficacité énergétique etc

    Le changement climatique est une urgence mondiale qui nécessite une action immédiate. Les SMRs ne sont même pas sur le point d’être déployés, ils ne sont donc pas pertinents dans les discussions sur la crise climatique.

    Pourquoi prendre tous les risques associés à l’énergie nucléaire ? Pourquoi dépenser autant de l’argent des contribuables à courir après cette technologie périlleuse ?

    Le gouvernement fédéral et quatre gouvernements provinciaux souhaitent implanter de petits réacteurs nucléaires modulaires SMRs dans des régions éloignées, notamment les sables bitumineux, le Grand Nord et les terres autochtones. Il est prévu de construire des SMRs sur les terrains de réacteurs nucléaires vieillissants, notamment à Darlington (à l’est de Toronto, dans une zone densément peuplée) et à Point Lepreau (N.-B.), dans la baie de Fundy, une zone écologiquement sensible.

    L’industrie nucléaire, qui espère inverser le déclin mondial qu’elle a connu au cours des dernières décennies, a persuadé les responsables gouvernementaux et le public que ces réacteurs non construits et non testés, basés sur des conceptions qui n’ont pas abouti, peuvent être qualifiés d' »énergie verte » et résoudront notre crise climatique. Mais l’énergie nucléaire n’est pas la réponse à notre urgence climatique. Elle est tout simplement trop risquée.

    En voici quelques raisons :

    – Les projets nucléaires ont systématiquement de nombreuses années de retard sur le calendrier prévu, ce qui les rend inadaptés à notre crise climatique urgente. Ils dépassent régulièrement les budgets de plusieurs milliards, ce qui les rend beaucoup trop chers. Les fonds publics consacrés aux énergies renouvelables pourraient permettre de résoudre durablement la crise climatique actuelle. En outre, les dommages causés par les centrales nucléaires hors site ne sont pas assurables – le contribuable supporte les coûts des fuites, des accidents et du nettoyage, ce qui coûte des milliards et les cas échéant des centaines de milliards de plus.

    – Le dilemme du devenir des déchets nucléaires radioactifs hautement toxiques n’est toujours pas résolu. Cet héritage mortel persiste depuis que l’humanité est sur terre. À l’heure actuelle, 57 000 tonnes de déchets hautement radioactifs sont stockées sur les sites des réacteurs nucléaires canadiens, et ce chiffre augmente chaque jour. La solution proposée, qui consiste à les enfouir profondément dans le sol en espérant qu’ils ne contamineront pas l’eau potable, le sol et l’air de la région, relève du fantasme. Ces projets n’ont réussi nulle part. Il est inadmissible de faire peser sur les générations futures une plus grande quantité de ces déchets toxiques, sans méthode d’élimination sûre.

    – Les partisans des SMRs à sels fondus utilisent les mots « recyclage des déchets nucléaires » pour décrire le processus consistant à retirer la minuscule fraction de plutonium contenue dans les déchets CANDU pour en faire du combustible, et pour « réduire les déchets nucléaires ». Cependant, ce processus laisse des déchets radioactifs plus difficiles à manipuler, d’un volume à peu près équivalent, ce qui accroît la complexité et le coût de la gestion des déchets radioactifs. Il est clair que ce n’est pas une solution à notre dilemme des déchets nucléaires.

    – Le retraitement ou l’extraction du plutonium est connu pour être une activité risquée et sale, légalement interdite aux États-Unis dans les années 1970. Le Canada a suivi le mouvement avec une interdiction volontaire de l’extraction du plutonium. Le soutien récent du gouvernement aux SMRs a-t-il involontairement modifié la position du Canada contre l’extraction du plutonium?

    En 1974, l’Inde a utilisé un réacteur nucléaire de recherche offert par le Canada pour fabriquer ses premières armes nucléaires.

    Le Canada va-t-il maintenant approuver les aspirations de l’industrie à exporter des SMRs vers des pays qui pourraient avoir l’intention d’acquérir des armes nucléaires ? Cela impliquerait le Canada dans la nouvelle ère effrayante d’une « économie du plutonium », au moment même où nous entendons des menaces ouvertes d’utilisation d’armes nucléaires dans la guerre en Ukraine. L’extraction du plutonium pose un risque effréné ; c’est une invitation à la prolifération et au terrorisme nucléaire.

    – Les accidents nucléaires catastrophiques, bien que rares, se produisent – pensez à Fukushima et Tchernobyl. Contrairement à ce que prétend l’industrie, les SMRs seraient tout aussi susceptibles de subir de tels accidents, car toutes les centrales nucléaires dépendent de l’ingénierie pour maintenir le combustible irradié constamment refroidi et confiné. Une perte de confinement peut se produire, que ce soit à la suite d’une fusion, d’une explosion ou d’un événement extérieur, entraînant une contamination généralisée par des poisons radioactifs. Un accident comme celui de Fukushima à Toronto entraînerait un déplacement de population et l’exposition radioactive de millions de personnes.

    – Le conflit actuel en Ukraine a montré que les installations nucléaires peuvent agir comme des armes nucléaires prêtes à exploser si elles sont frappées, ou à fondre si leur alimentation électrique est interrompue.

    Les SMRs pourraient présenter un risque plus important, car il y aurait davantage de réacteurs à frapper.

    – Ils sont trop lents pour aider à résoudre la crise climatique. Ils créent davantage de déchets toxiques tout en présentant des risques d’accidents dévastateurs et de prolifération nucléaire généralisée. Conformément au principe de précaution, et alors que nous disposons d’alternatives durables plus propres et moins coûteuses, pourquoi choisirions-nous l’énergie nucléaire ?

    https://www.ippnwcanada.ca/archive/nuclearpowerhashaditsdaysaydoctors

    .

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    APO

    @Energie +,

    Doit-on arrêter de faire des Radios chez le dentiste ou ailleurs !?

  6. Avatar
    Rochain

    Annonce à faire paraître dans les journaux de la part du bureau du premier Ministre Fumio Kishida :

    « TEPCO recrute Kamikazes pour occuper les logements à proximité de nos centrales nucléaire, loyers intéressants, faibles charges, bail de 10 000 ans ».

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7 réflexions au sujet de “Japon : le premier ministre favorable à un redémarrage des centrales nucléaires”

  1. Ukraine, des installations nucléaires au beau milieu d’une guerre conventionnelle. Un scénario cauchemardesque que peu d’acteurs du secteur ont anticipé

    Pour les acteurs du nucléaire civil, une réflexion sur la sûreté nucléaire en temps de guerre s’impose. Jusqu’à présent, des scénarios d’attaque terroriste ont été envisagés, mais à la lumière de l’invasion russe de l’Ukraine, la question de l’adoption de règles internationales est désormais d’actualité.

    Pour déplacer du combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs en Ukraine, il faudra attendre la fin de la guerre. Si elle dure plus de 2 ans ce sera un problème compte tenu des stocks.

    En Ukraine, la paix semble aujourd’hui une perspective lointaine. Mais c’est pourtant de temps long dont a besoin le nucléaire civil pour garantir un niveau de sécurité optimal. Une bataille entre forces ukrainiennes et russes pour le contrôle de la centrale de Zaporijjia n’est pas à exclure.

    Des combats de haute intensité pour contrôler un site nucléaire, un véritable cauchemar pour l’Europe entière.

    Zaporijjia a donné lieu à des scènes surréalistes et inquiétantes. Les images de tirs d’artillerie visant des bâtiments à l’intérieur de l’enceinte de la centrale ont provoqué de vives inquiétudes.

    Les autorités ukrainiennes ont décrit l’installation de 500 soldats, d’une cinquantaine de véhicules militaires (dont des tanks), d’armes et d’explosifs en tout genre. Un arsenal tout à fait incompatible avec les règles les plus élémentaires de sécurité dans l’enceinte d’une installation nucléaire.

    Les deux réacteurs en fonctionnement (sur les six que compte la centrale) fournissent toujours de l’électricité au réseau ukrainien et alimentent les systèmes de refroidissement de la plus grande centrale nucléaire d’Europe.

    Petro Kotin, président d’Energoatom, l’entreprise publique chargée de l’énergie nucléaire ukrainienne : « Aujourd’hui, les militaires russes se servent de la centrale nucléaire de Zaporijjia comme base militaire parce que le périmètre est bien protégé par des murs, de la vidéosurveillance »

    L’objectif de la Russie serait-il de faire du site une prise de guerre pour approvisionner en électricité la Crimée ou d’autres territoires ? C’est ce qu’a indiqué un vice-Premier ministre russe en visite à Zaporijjia. « Si l’Ukraine est prête à payer, alors la centrale pourra tourner pour l’Ukraine. Si l’Ukraine n’accepte pas, alors la centrale tournera pour la Russie », a déclaré Marat Khousnoulline, cité par les agences russes.

    Pour l’instant, c’est impossible de connecter Zaporijjia au réseau électrique russe. Pour cela, il faudrait construire 200 à 400 kilomètres de lignes, ce qui coûterait environ 500 millions d’euros et pourrait prendre deux ans. Mais avec du temps et de l’argent, les russes peuvent le faire.

    Plus au Nord, le site nucléaire de Tchernobyl reste en activité, 36 ans après le pire accident nucléaire de l’Histoire. Le démantèlement des quatre réacteurs est toujours en cours et, surtout, 22 000 assemblages de combustibles nucléaires usés et hautement radioactifs sont stockés dans des piscines qui nécessitent un refroidissement constant. Autre activité majeure du site, la surveillance du sarcophage de plus de 100 mètres de haut, terminé en 2019, qui isole le réacteur qui avait fondu lors de l’accident de 1986

    https://www.france24.com/fr/europe/20220525-avec-la-guerre-en-ukraine-faut-il-repenser-la-s%C3%A9curit%C3%A9-nucl%C3%A9aire

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  2. Les alertes de sécurité dans les installations nucléaires britanniques atteignent leur plus haut niveau depuis 12 ans alors que les inspections diminuent

    Le nombre de rapports officiels faisant état de problèmes de sécurité dans les installations nucléaires civiles du Royaume-Uni a atteint son niveau le plus élevé depuis au moins 12 ans, dans un contexte de baisse des inspections.

    Les experts ont déclaré que cette nouvelle soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’autorité de régulation à faire face à l’expansion prévue dans le secteur.

    456 formulaires de notification d’incidents documentant des problèmes de sécurité dans les installations nucléaires britanniques ont été soumis à l’Office for Nuclear Regulation (ONR) en 2021.

    C’est 30 % de plus que les 320 rapports déposés pendant toute l’année 2020 et plus du double des 213 rapports qui ont été déposés en 2018.

    Les incidents signalés comprennent des problèmes de sécurité physique, tels que des personnes non autorisées obtenant un accès non supervisé à des zones sécurisées, ainsi que des problèmes de cybersécurité tels que des attaques par des logiciels malveillants.

    Le Dr Paul Dorfman, président du Nuclear Consulting Group et ancien secrétaire du comité gouvernemental chargé d’examiner les risques de radiation des émetteurs internes (Cerrie), a déclaré que les opérateurs et l’autorité de régulation devaient prendre des mesures pour faire face à l’augmentation des incidents signalés.

    « Le nombre plus élevé de problèmes de sécurité que nous voyons documentés dans les installations nucléaires est extrêmement préoccupant », a-t-il déclaré.

    « Ces chiffres semblent montrer un relâchement des normes de sécurité lorsqu’il s’agit de l’exploitation et de la réglementation de sites qui ont le potentiel de causer de grands dommages humains et environnementaux.

    « Lorsque les enjeux sont aussi élevés, il est important que l’ONR prenne tous ces incidents de sécurité au sérieux, qu’il examine les raisons pour lesquelles ils se sont produits, qu’il tente de résoudre les problèmes pertinents et qu’il réduise le nombre d’incidents qui se produisent. »

    « Le tableau général soulève des préoccupations importantes quant à la capacité technique et humaine de l’ONR à réglementer et à surveiller ce qui est potentiellement une industrie très risquée »

    « Cela est particulièrement préoccupant dans le contexte du vieillissement du parc nucléaire britannique et des projets de construction de nouvelles centrales que le gouvernement met actuellement en avant. »

    La récente augmentation des incidents de sécurité signalés intervient avant un projet d’expansion à grande échelle du secteur nucléaire civil britannique.

    Le mois dernier, Boris Johnson a dévoilé des plans pour huit nouveaux réacteurs au Royaume-Uni.

    Il a fixé un objectif de 25 % d’électricité d’origine nucléaire. Cela implique de faire passer la capacité de 7 GW à 24 GW d’ici 2050, un processus qui sera supervisé par un nouvel organisme, Great British Nuclear.

    Au cours de l’année, un total de 42 incidents de sécurité documentés ont été qualifiés de « modérés ». Ce chiffre est en hausse par rapport aux 24 incidents modérés signalés en 2020 et constitue le nombre le plus élevé enregistré depuis au moins 12 ans.

    La catégorie modérée est la deuxième catégorie la plus grave et est décrite par l’ONR comme un incident où il y a eu « un écart significatif par rapport aux normes attendues ».

    L’augmentation du nombre d’incidents de sécurité signalés s’inscrit dans un contexte de diminution du nombre d’inspections de sécurité effectuées par l’ONR.

    Il est à craindre qu’en 2021, la fréquence des inspections de sécurité nucléaire effectuées par l’ONR ait atteint son niveau le plus bas depuis au moins quatre ans.

    Les données obtenues dans le cadre d’une demande distincte de liberté d’information montrent qu’en 2021, jusqu’au 17 décembre, seules 136 inspections de sécurité ont été effectuées par l’ONR, contre 144 en 2020 et 169 en 2019 pour l’ensemble de l’année.

    Les inspections de la sécurité de l’information font partie des types d’inspections qui ont connu la plus forte baisse, avec seulement 40 inspections réalisées en 2021 jusqu’au 17 décembre, contre 74 sur l’ensemble de l’année 2020.

    M. Dorfman a déclaré que cette situation était particulièrement inquiétante, compte tenu du risque croissant de cyberattaques sur les infrastructures nucléaires.

    « Il ne fait aucun doute que le nucléaire fonctionne dans un monde de plus en plus dangereux et instable, où la menace de cyber-attaques parrainées par des États ou des non-États augmente »

    https://www.theguardian.com/environment/2022/may/26/security-warnings-at-uk-nuclear-energy-facilities-hit-12-year-high

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  3. D’anciens responsables de la réglementation de l’énergie nucléaire aux États-Unis, en Allemagne et en France, ainsi que l’ancien secrétaire du comité de radioprotection du gouvernement britannique, ont publié une déclaration commune qui dit en partie : « Le nucléaire ne fait tout simplement pas partie d’une stratégie réalisable qui pourrait contrer le changement climatique. »

    « En tant qu’experts clés ayant travaillé en première ligne sur la question du nucléaire, nous avons tous participé aux plus hauts niveaux gouvernementaux de réglementation nucléaire et de radioprotection aux États-Unis, en Allemagne, en France et au Royaume-Uni. Dans ce contexte, nous considérons qu’il est de notre responsabilité collective de commenter la question principale : Le nucléaire pourrait-il jouer un rôle significatif en tant que stratégie contre le changement climatique ?

    « Le message central, répété encore et encore, selon lequel une nouvelle génération de nucléaire sera propre, sûre, intelligente et bon marché, est une fiction. La réalité est que le nucléaire n’est ni propre, ni sûr, ni intelligent, mais une technologie très complexe qui peut causer des dommages importants. Le nucléaire n’est pas bon marché, mais extrêmement coûteux. Et surtout, le nucléaire ne fait partie d’aucune stratégie viable pour lutter contre le changement climatique. Pour apporter une contribution pertinente à la production d’électricité mondiale, il faudrait jusqu’à plus de dix mille nouveaux réacteurs, en fonction de leur conception. »

    La déclaration comprend une liste d’éléments (en lien) que les dirigeants considèrent comme des arguments contre l’énergie nucléaire.

    En bref, le nucléaire comme stratégie contre le changement climatique est :

    – trop coûteux en termes absolus pour apporter une contribution pertinente à la production mondiale d’électricité

    – Plus coûteux que les énergies renouvelables en termes de production d’énergie et d’atténuation du CO2, même en tenant compte des coûts des outils de gestion du réseau comme le stockage de l’énergie associés au déploiement des énergies renouvelables.

    – Trop coûteux et trop risqué pour être investi par les marchés financiers, et donc dépendant de subventions publiques et de garanties de prêts très importantes.

    – Non durable en raison du problème non résolu des déchets radioactifs à très longue durée de vie.

    – Non viable financièrement car aucune institution économique n’est prête à s’assurer contre l’ensemble des coûts potentiels et des impacts environnementaux et humains d’une émission accidentelle de radiations – la majorité de ces coûts très importants étant supportée par le public.

    – Dangereux sur le plan militaire, car les nouveaux modèles de réacteurs augmentent le risque de prolifération des armes nucléaires.

    – Risque inhérent en raison des accidents en cascade inévitables dus à l’erreur humaine, aux défaillances internes et aux impacts externes ; vulnérabilité à l’élévation du niveau de la mer due au climat, aux tempêtes, aux ondes de tempête, aux inondations et aux risques d’inondation, ce qui entraîne des impacts économiques internationaux.

    – Trop de problèmes techniques et de sécurité non résolus liés aux nouveaux concepts non éprouvés, notamment les réacteurs « avancés » et les petits réacteurs modulaires (SMR).

    – Trop lourd et trop complexe pour créer un régime industriel efficace pour les processus de construction et d’exploitation des réacteurs dans les délais de construction prévus et dans le cadre de l’atténuation du changement climatique.

    https://www.powermag.com/blog/former-nuclear-leaders-say-no-to-new-reactors/

    ..

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  4. Canada : l’énergie nucléaire a fait son temps disent les médecins spécialistes en prévention des risques nucléaires

    Drs Cathy Vakil, Nancy Covington et Charles King médecins internationaux pour la prévention des risques nucléaires :

    « En tant que médecins, notre intérêt pour les dangers nucléaires découle de préoccupations de longue date concernant notamment les risques pour la santé humaine et planétaire causés par la contamination radioactive. L’exposition chronique aux radiations atomiques peut causer le cancer, des maladies génétiques, des malformations congénitales, l’infertilité et d’autres maladies »

    Atteindre des émissions mondiales nettes nulles d’ici 2050 tout en négociant une voie pour sortir de l’anéantissement nucléaire est un défi majeur de notre époque. Bien que récemment financée par le gouvernement fédéral du Canada, la poursuite de la voie des petits réacteurs nucléaires modulaires (SMRs) se heurte à une série de problèmes connus et actuellement insolubles. À notre avis, les SMR ne résoudront pas la crise climatique et augmenteront la menace des armes nucléaires.

    En utilisant l’étiquette « alarmiste », l’industrie minimise les préoccupations réelles, y compris le fait qu’aucun stockage souterrain viable pour les déchets radioactifs n’a été développé nulle part. En effet, certains de ces déchets resteront radioactifs plus longtemps que les homo sapiens n’ont existé.

    Les nouvelles technologies SMRs proposent d’utiliser des combustibles d’uranium enrichi et de plutonium. Cette pratique n’a jamais été réalisée au Canada et pourrait déstabiliser les garanties internationales, car l’uranium enrichi et le plutonium peuvent tous deux être utilisés directement pour fabriquer des armes nucléaires.

    Cependant, il a fallu la récente prise de contrôle par l’armée russe des centrales nucléaires de Tchernobyl et de Zaporijjia, en Ukraine, pour révéler d’autres problèmes surprenants et extrêmement dangereux liés à l’énergie nucléaire.

    La chance a empêché l’explosif qui a frappé la centrale nucléaire de Zaporijjia, provoquant un incendie dans un centre de formation, de manquer les piscines de confinement du combustible usé. Ces piscines contiennent généralement plus de matières radioactives que le combustible de la centrale opérationnelle. Pour éviter un échauffement et l’explosion qui en résulte, un approvisionnement continu en eau froide est nécessaire.

    Pendant cette période critique de gestion des déchets, la plomberie, les pompes et l’alimentation électrique doivent rester intactes à tout moment. Si l’intégrité des piscines de refroidissement avait été rompue, l’explosion nucléaire qui en aurait résulté aurait pu être similaire à la catastrophe de Tchernobyl en 1986, créant ainsi une autre zone d’exclusion au cœur de la ceinture de blé de l’Ukraine et dispersant potentiellement des éléments radioactifs dans le monde entier.

    À Tchernobyl, la prise de contrôle militaire a provoqué la rupture d’un câble électrique et un carburant diesel auxiliaire est devenu nécessaire pour le refroidissement. Les données de surveillance de routine de ces deux centrales ont été désactivées et ne sont plus envoyées à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

    L’AIEA et son homologue canadien, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, ont été créés pour promouvoir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Ces organisations n’ont pas été conçues pour faire face aux catastrophes nucléaires, causées par des phénomènes météorologiques dommageables, des actes de guerre ou même des problèmes de déchets nucléaires. L’AIEA n’a pas été en mesure de réagir à la situation extrêmement dangereuse en Ukraine.

    Un futur conflit international violent pourrait facilement viser les centrales nucléaires. Les petites unités modulaires, dispersées en de multiples endroits, sont essentiellement des armes horribles déjà sur place et sont vulnérables aux attaques.

    En fin de compte, il existe déjà des solutions de rechange moins coûteuses pour l’énergie sous la forme de l’hydroélectricité, du solaire, de l’éolien, de l’efficacité énergétique etc

    Le changement climatique est une urgence mondiale qui nécessite une action immédiate. Les SMRs ne sont même pas sur le point d’être déployés, ils ne sont donc pas pertinents dans les discussions sur la crise climatique.

    Pourquoi prendre tous les risques associés à l’énergie nucléaire ? Pourquoi dépenser autant de l’argent des contribuables à courir après cette technologie périlleuse ?

    Le gouvernement fédéral et quatre gouvernements provinciaux souhaitent implanter de petits réacteurs nucléaires modulaires SMRs dans des régions éloignées, notamment les sables bitumineux, le Grand Nord et les terres autochtones. Il est prévu de construire des SMRs sur les terrains de réacteurs nucléaires vieillissants, notamment à Darlington (à l’est de Toronto, dans une zone densément peuplée) et à Point Lepreau (N.-B.), dans la baie de Fundy, une zone écologiquement sensible.

    L’industrie nucléaire, qui espère inverser le déclin mondial qu’elle a connu au cours des dernières décennies, a persuadé les responsables gouvernementaux et le public que ces réacteurs non construits et non testés, basés sur des conceptions qui n’ont pas abouti, peuvent être qualifiés d' »énergie verte » et résoudront notre crise climatique. Mais l’énergie nucléaire n’est pas la réponse à notre urgence climatique. Elle est tout simplement trop risquée.

    En voici quelques raisons :

    – Les projets nucléaires ont systématiquement de nombreuses années de retard sur le calendrier prévu, ce qui les rend inadaptés à notre crise climatique urgente. Ils dépassent régulièrement les budgets de plusieurs milliards, ce qui les rend beaucoup trop chers. Les fonds publics consacrés aux énergies renouvelables pourraient permettre de résoudre durablement la crise climatique actuelle. En outre, les dommages causés par les centrales nucléaires hors site ne sont pas assurables – le contribuable supporte les coûts des fuites, des accidents et du nettoyage, ce qui coûte des milliards et les cas échéant des centaines de milliards de plus.

    – Le dilemme du devenir des déchets nucléaires radioactifs hautement toxiques n’est toujours pas résolu. Cet héritage mortel persiste depuis que l’humanité est sur terre. À l’heure actuelle, 57 000 tonnes de déchets hautement radioactifs sont stockées sur les sites des réacteurs nucléaires canadiens, et ce chiffre augmente chaque jour. La solution proposée, qui consiste à les enfouir profondément dans le sol en espérant qu’ils ne contamineront pas l’eau potable, le sol et l’air de la région, relève du fantasme. Ces projets n’ont réussi nulle part. Il est inadmissible de faire peser sur les générations futures une plus grande quantité de ces déchets toxiques, sans méthode d’élimination sûre.

    – Les partisans des SMRs à sels fondus utilisent les mots « recyclage des déchets nucléaires » pour décrire le processus consistant à retirer la minuscule fraction de plutonium contenue dans les déchets CANDU pour en faire du combustible, et pour « réduire les déchets nucléaires ». Cependant, ce processus laisse des déchets radioactifs plus difficiles à manipuler, d’un volume à peu près équivalent, ce qui accroît la complexité et le coût de la gestion des déchets radioactifs. Il est clair que ce n’est pas une solution à notre dilemme des déchets nucléaires.

    – Le retraitement ou l’extraction du plutonium est connu pour être une activité risquée et sale, légalement interdite aux États-Unis dans les années 1970. Le Canada a suivi le mouvement avec une interdiction volontaire de l’extraction du plutonium. Le soutien récent du gouvernement aux SMRs a-t-il involontairement modifié la position du Canada contre l’extraction du plutonium?

    En 1974, l’Inde a utilisé un réacteur nucléaire de recherche offert par le Canada pour fabriquer ses premières armes nucléaires.

    Le Canada va-t-il maintenant approuver les aspirations de l’industrie à exporter des SMRs vers des pays qui pourraient avoir l’intention d’acquérir des armes nucléaires ? Cela impliquerait le Canada dans la nouvelle ère effrayante d’une « économie du plutonium », au moment même où nous entendons des menaces ouvertes d’utilisation d’armes nucléaires dans la guerre en Ukraine. L’extraction du plutonium pose un risque effréné ; c’est une invitation à la prolifération et au terrorisme nucléaire.

    – Les accidents nucléaires catastrophiques, bien que rares, se produisent – pensez à Fukushima et Tchernobyl. Contrairement à ce que prétend l’industrie, les SMRs seraient tout aussi susceptibles de subir de tels accidents, car toutes les centrales nucléaires dépendent de l’ingénierie pour maintenir le combustible irradié constamment refroidi et confiné. Une perte de confinement peut se produire, que ce soit à la suite d’une fusion, d’une explosion ou d’un événement extérieur, entraînant une contamination généralisée par des poisons radioactifs. Un accident comme celui de Fukushima à Toronto entraînerait un déplacement de population et l’exposition radioactive de millions de personnes.

    – Le conflit actuel en Ukraine a montré que les installations nucléaires peuvent agir comme des armes nucléaires prêtes à exploser si elles sont frappées, ou à fondre si leur alimentation électrique est interrompue.

    Les SMRs pourraient présenter un risque plus important, car il y aurait davantage de réacteurs à frapper.

    – Ils sont trop lents pour aider à résoudre la crise climatique. Ils créent davantage de déchets toxiques tout en présentant des risques d’accidents dévastateurs et de prolifération nucléaire généralisée. Conformément au principe de précaution, et alors que nous disposons d’alternatives durables plus propres et moins coûteuses, pourquoi choisirions-nous l’énergie nucléaire ?

    https://www.ippnwcanada.ca/archive/nuclearpowerhashaditsdaysaydoctors

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  5. Annonce à faire paraître dans les journaux de la part du bureau du premier Ministre Fumio Kishida :

    « TEPCO recrute Kamikazes pour occuper les logements à proximité de nos centrales nucléaire, loyers intéressants, faibles charges, bail de 10 000 ans ».

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