Ce 27 mai 2022, le premier ministre du Japon, Fumio Kishida, a déclaré au Parlement qu’il s’engageait à redémarrer l’ensemble des centrales nucléaires du pays encore à l’arrêt suite à l’accident de Fukushima en 2011, et respectant le cahier des charges de sécurité. Il s’est en revanche déclaré opposé à une relance du programme nucléaire au-delà des réacteurs déjà en construction.
Pour réduire le prix de l’énergie et décarboner sa production d’électricité, le Japon veut s’appuyer sur ses centrales nucléaires
Le contexte de la guerre en Ukraine a mis en évidence la dépendance du Japon au pétrole et au gaz naturel russe (4 % et 9 % des importations du pays), alors que le pays a prévu réduire la part du charbon dans sa production électrique, de 32 % en 2019 à 19 % en 2030.
Durant un discours face au Parlement, ce 27 mai 2022, le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a fait le point sur la politique énergétique du pays. Si certains observateurs s’attendaient à le voir annoncer une sortie progressive du charbon d’ici 2030, les risques pesant sur l’approvisionnement électrique, qui a été particulièrement problématique à la fin de l’hiver, ont fait qu’il s’est contenté de s’engager à fermer les centrales au charbon « inefficaces » d’ici 2030.
Mais, pour décarboner la production électrique du pays, Fumio Kishida veut surtout s’appuyer, à nouveau, sur le nucléaire, fortement ébranlé par la catastrophe de Fukushima en 2011. Le pays, qui produisait à l’époque 30 % de son électricité grâce à l’atome, avait choisi de fermer toutes ses centrales nucléaires.
Le premier ministre s’engage sur des « mesures concrètes » pour redémarrer le maximum de centrales à l’arrêt
Depuis, certaines, répondant à un cahier des charges très strict, ont progressivement été ré-ouvertes. En juin 2021, un réacteur de plus de 40 ans avait été redémarré pour la première fois. Aujourd’hui, le pays compte 10 réacteurs en fonctionnement sur les 33 respectant le cahier des charge actuel de sécurité.
L’actuel gouvernement n’a jamais caché sa volonté de s’appuyer sur ce potentiel dormant pour assurer la transition énergétique du pays. Mais Fumio Kishida a été plus loin ce 27 mai, puisqu’il s’est formellement engagé à prendre toutes les « mesures concrètes » pour redémarrer le maximum de centrales à l’arrêt, et le plus rapidement possible, « en donnant la priorité à la sécurité ». La majorité de la population japonaise soutient d’ailleurs désormais un tel choix.
Ce redémarrage permettra de réduire les émissions carbone de la production d’électricité japonaise, et de stabiliser les prix de l’approvisionnement en énergie sur l’archipel. En revanche, Fumio Kishida a indiqué qu’il n’avait pas l’intention de programmer la construction de nouvelles centrales, en dehors des deux réacteurs actuellement en construction à Shimane et Ōma.
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