Une étude co-signée par EY et Eurelectric, publiée ce 8 février 2022, analyse les évolutions qu’imposera le développement des véhicules électriques au réseau électrique européen, notamment par l’augmentation du nombre des points de recharge et de la consommation électrique. L’analyse se montre confiante sur les capacités du réseau électrique à supporter cette surconsommation et à rester stable, sous réserve d’investissements dans des techniques de pilotage de la charge.
Une étude d’EY et d’Eurelectric se penche sur le développement des véhicules électriques en Europe
Pour réussir la transition énergétique, l’Union Européenne semble avoir fait le choix irréversible de la mobilité électrique, technologie de mobilité bas carbone actuellement la plus mature. Mais quels impacts aura cette mutation sur le réseau électrique ?
C’est à cette réponse que cherche à répondre l’étude Le secteur de l’électricité accélère l’e-mobilité : les services publics peuvent-ils faire des VE un atout pour le réseau ?, publiée ce 8 février 2022 par le cabinet d’analyse EY et Eurelectric, le syndicat de l’industrie européenne de l’électricité.
« L’électrification est désormais une tendance majeure et irréversible dans le domaine du transport routier. Le défi qui nous attend consiste à accélérer le déploiement des infrastructures de manière coordonnée afin de répondre aux besoins croissants en matière de recharge, tout en assurant une utilisation optimale du réseau électrique », expose Jean-Bernard Levy, président d’Eurelectric (et d’EDF).
L’étude estime ainsi que le nombre de véhicule électrique dans l’Union Européenne, qui n’est aujourd’hui que de 3,3 millions (sur un total de 326 millions de véhicules en circulation, soit à peine 1 % du total), devrait atteindre 65 millions dès 2030, puis doubler d’ici 2035, pour atteindre 130 millions.
Pour répondre à cette croissance, l’Union Européenne doit monter en puissance en terme de chargeurs publics, pour passer de 360 000 points de recharge à 65 millions d’ici 2035. Les besoins en terme de recharge sont estimés ainsi par l’étude : 85 % au domicile des utilisateurs (exclusivement avec des chargeurs « lents »), 6 % sur le lieu de travail (avec une part plus importante de chargeurs intermédiaires, rapides ou super-rapides), 4 % dans l’espace public (notamment sur le réseau autoroutier) et 5 % dans les lieux de « destination » des utilisateurs (hôtels, lieux de vacances…).
Le réseau électrique européen pourra s’adapter à 130 millions de véhicules électriques en 2035
Le déploiement des infrastructures de recharge doit suivre la croissance du marché des VE. Pour cela, EY et Eurelectric recommandent aux autorités de s’attaquer aux problématiques actuelles : délais de permis et de connexion au réseau allant jusqu’à 36 mois, limites de financement, disponibilité, accès à l’immobilier et restrictions d’interopérabilité.
L’étude estime que le réseau électrique actuel pourra s’adapter à la transition vers les VE, via une planification et une coordination efficace pour répondre à la hausse des besoins et aux futurs pics de demande.
Au-delà d’un développement des capacités de production électrique européennes (de toutes façon indispensable à la transition énergétique), il faut absolument maîtriser le rythme de la recharge des VE, pour éviter que des pics brutaux de consommation produisent des écarts de tension, voire des black-out.
Pour cela, l’étude recommande de développer la numérisation du réseau, pour « comprendre, anticiper et optimiser le comportement des clients, les impacts sur le réseau et les besoins de ce dernier ». L’analyse invite également à développer des bornes intelligentes, permettant de piloter la charge en fonction des besoins du réseau électrique, via des incitations économiques.
Enfin, EY et Eurelectric proposent d’intégrer des solutions de stockage aux infrastructures de recharge (notamment dans l’espace public et au travail), pour pallier les fortes demandes de recharge, en particulier rapide et à haute puissance.
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