Nucléaire et hydrogène vert au cœur du plan France 2030 présenté par Emmanuel Macron - L'EnerGeek

Nucléaire et hydrogène vert au cœur du plan France 2030 présenté par Emmanuel Macron

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Ce 12 octobre 2021, le président de la République Française Emmanuel Macron a dévoilé France 2030, un plan d’investissement de 30 milliards d’euros, qui vise à « rebâtir les termes d’une indépendance productive française et européenne ». Coté énergétique, les filières gagnantes de France 2030 sont le nucléaire, via un milliard d’euros accordé aux petits réacteurs modulaires (SMR) et l’hydrogène vert, dont la France ambitionne de devenir « le leader ».

Emmanuel Macron confirme sa volonté de faire émerger une filière française des SMR et de devenir le leader de l’hydrogène vert

Comme annoncé depuis une semaine, Emmanuel Macron a confirmé, ce 12 octobre 2021, sa volonté de constituer une filière française des petits réacteurs modulaires nucléaires («small modular réacteurs » ou SMR), via un soutien d’un milliard d’euros d’ici 2030, dans le cadre de France 2030.

«L’objectif numéro un, c’est de faire émerger en France d’ici 2030 des réacteurs nucléaires de petite taille innovants, avec une meilleure gestion des déchets pour nous préparer à des technologies de rupture et de formation profondes sur le nucléaire», a exposé le président de la République. Il a par ailleurs mis en avant la sûreté et le coût réduit des SMR – comme une réponse, par avance, à deux des principales critiques sur le nucléaire

Le plan France 2030 va accorder des aides de 30 milliards d’euros à des technologies «de rupture» pour « rebâtir les termes d’une indépendance productive française et européenne », dans l’ère post-Covid. Il confirme que l’hydrogène vert est une priorité nationale.

La filière avait déjà été largement soutenue par le plan France Relance, en 2020. Avec France 2030, Emmanuel Macron enfonce le clou : il veut faire de la France le « leader de l’hydrogène vert » d’ici 2030, en investissant massivement pour décarboner les transports lourds (camions, bus, trains, avions) et les secteurs industriels les plus dépendant de l’hydrogène gris, produit grâce aux énergies fossiles (acier, ciment, production chimique).

«Ce que nous devons faire absolument pour l’hydrogène, c’est ne pas répéter les erreurs que nous avons faites sur les énergies renouvelables. On a trop peu investi sur l’offre et la capacité à développer notre filière», a noté le président. L’objectif est notamment de compter «au moins deux Gigafactory d’électrolyseurs et produire massivement de l’hydrogène et l’ensemble des technologies utiles à son utilisation» d’ici 2030.

Cesser d’opposer énergies renouvelables et nucléaire

Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué la nécessité de consommer de l’électricité nucléaire pour faire de l’électrolyse. En effet, produire de l’hydrogène vert impose de disposer d’électricité décarbonée. Et si la production d’hydrogène vert dispose d’une bonne synergie avec les centrales renouvelables intermittentes, le nucléaire peut aussi être une solution pour développer une filière d’hydrogène décarboné de grande ampleur. Le Royaume-Uni envisage d’ailleurs également cette solution.

Le président de la République n’a donc pas clairement annoncé la future construction de nouveaux réacteurs nucléaires en France. La décision ne sera prise qu’après la prochaine présidentielle. Mais son programme énergétique semble imposer ce choix industriel.

C’est d’autant plus vrai que cette annonce survient dans un contexte où la France continue son intense lobbying pour inclure le nucléaire dans la taxonomie verte de l’Union Européenne. C’est le message, sans ambiguïté, de la tribune collective « Nous, les Européens, avons besoin du nucléaire », publiée ce 10 octobre 2021 dans dix journaux européens, dont le Figaro en France.

Le texte est signé par le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, la ministre déléguée chargé de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher et quatorze de leurs homologues de neuf autres pays de l’Union européenne (Roumanie, Tchèquie, Finlande, Slovaquie, Croatie, Slovénie, Bulgarie, Pologne et Hongrie).

Cette même semaine, le 11 octobre 2021, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a appelé de ses vœux une campagne présidentielle s’appuyant, sur la question énergétique, sur des données scientifiques, et non sur « la désinformation, les idées reçues et les antagonismes factices ». Le SER pointe ainsi la complémentarité des renouvelables et du nucléaire dans la lutte contre le changement climatique : ces deux énergies sont en effet toutes deux faiblement émettrice de CO2, et des alternatives solides aux énergies fossiles.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Opportunités et défis du secteur des énergies renouvelables en Russie :

    8 opportunités principales et 7 défis majeurs ont été identifiés et discutés dans cette récente étude scientifique réalisée avec la contributions de 30 experts du secteur, issus principalement du monde universitaire et de l’industrie des énergies renouvelables en Russie et plusieurs pays.

    “Réduire les émissions de gaz à effet de serre et développer les énergies renouvelables est l’une des priorités absolues des pays modernes. Cette étude présente le panorama le plus complet de l’état des énergies renouvelables en Russie” selon Ephraim Bonah Agyekum, ingénieur de recherche au Département des centrales nucléaires et des sources d’énergie renouvelables de l’Université fédérale de l’Oural, co-participant à l’étude.

    La Russie dispose d’un potentiel considérable dans les énergies renouvelables (ENR) dont en particulier l’éolien et l’hydro, et également à l’export, y compris celui d’être un acteur très important dans l’hydrogène vert (issu des énergies renouvelables).

    “La quantité d’électricité produite à partir de ces 2 sources sera suffisante, non seulement pour couvrir les besoins de la Russie, mais aussi pour exporter vers les pays européens” estiment les chercheurs.

    “La possibilité d’exporter de l’électricité vers les pays européens, en particulier l’électricité produite à partir de l’énergie éolienne et hydraulique, a été citée comme la plus grande opportunité relative au développement des ENR en Russie par l’ensemble des experts contributeurs. Le gouvernement doit donc prendre un certain nombre de mesures pour améliorer les échanges à cet égard. Il devra moderniser de toute urgence son réseau électrique en liant le plan de modernisation au potentiel d’ENR du pays. L’exportation d’électricité vers l’Europe nécessitera l’expansion de la capacité d’interconnexion du pays, ce qui crée de la flexibilité dans la structure électrique, et permet d’augmenter les parts d’ENR variables dans le secteur électrique”

    “L’un des plus grands défis au développement des ENR en Russie est le lobbying en faveur des combustibles fossiles et de l’énergie nucléaire et la dépendance traditionnelle à leur égard pour répondre à la demande énergétique du pays. Alors que la part des générations d’énergie thermique en 2018 tournait autour de 74% et celle des ENR autour de 26% au niveau mondial, la production d’énergie thermique en Russie au cours de cette même période était d’environ 83% et le reste est constitué d’énergies renouvelables dont 16% d’hydroélectricité (Rasoulinezhad et al., 2020). Cela est dû au fait que le pays dispose de nombreuses ressources en combustibles fossiles et qu’il accorde donc très peu d’importance au développement et à l’utilisation d’autres ressources énergétiques. En effet, il n’y a pas de concurrence dans ce secteur, ce qui a également affecté les investissements locaux et internationaux dans le développement du secteur”.

    “Les experts sont unanimes pour souligner la nécessité d’une position gouvernementale claire. Mais si la stratégie énergétique de la Russie pour la période allant jusqu’à 2030 ainsi que le projet jusqu’à 2035 reconnaissent la nécessité et la certitude du développement des ENR et prévoient une augmentation économiquement viable de leur utilisation et un soutien du gouvernement, dans le même temps, le développement du nucléaire et des combustibles fossiles reste une priorité absolue dans les mêmes documents. Cette situation est incohérente et ne contribue pas au développement du secteur des ENR” (Lanshina et al.2020)

    “Alors que des pays comme l’Allemagne, le Danemark, les États-Unis, l’Espagne etc tirent profit des énergies renouvelables, le cadre institutionnel russe du secteur de l’énergie se caractérise toujours par l’absence de mécanismes de marché et une forte concentration des entreprises. La décentralisation du secteur se heurte toujours à une forte opposition de la part des principaux acteurs économiques et des autorités. Elle est souvent considérée comme une menace pour la fiabilité et la stabilité du système énergétique du pays, ainsi que pour la sécurité du pays” (Stambler, 2020)

    La Russie est le plus grand pays du monde en termes de superficie, avec des terres disponibles presque illimitées pour le développement des ENR. Le pays a une superficie totale d’environ 17,1 millions de km2 et la Russie a l’une des plus faibles densités de population au monde. Cette situation est positive pour le développement des technologies d’ENR car elle ne nécessitera pas d’argent supplémentaire pour déplacer des personnes déjà installées pour son développement. Cela signifie également que les investisseurs n’auront pas de problèmes de terrains pour le développement de leurs projets.

    L’opportunité la plus importante :

    – exporter des énergies renouvelables en dehors du pays, elle a enregistré un score de 27,7 %

    – elle est suivie par l’objectif du pays pour le secteur des ENR qui a obtenu un score de 18%

    – la production d’hydrogène et la nécessité de répondre aux besoins énergétiques locaux suivent avec 12% chacun

    Le plus grand défi qui sert également d’obstacle au développement des ENR dans le pays est la faible attention accordée aux technologies propres par le gouvernement, il a enregistré un poids de 31,4%. Viennent ensuite l’inégalité des conditions de concurrence et les exigences strictes en matière de contenu local, qui représentent respectivement 17,9% et 13,5%.

    Le Conseil mondial de l’énergie (CME) et l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont prédit que la consommation mondiale d’énergie primaire pourrait atteindre entre 663 et 879 EJ d’ici 2050, soit + 17 % à + 56 %. Il est donc pratiquement impossible de résoudre les problèmes climatiques et d’épuisement des ressources tout en conservant les sources d’énergie conventionnelles

    Capacité totale installée de production d’électricité en Russie 253 GW

    Le pays possède les plus grandes réserves de gaz naturel au monde, la huitième réserve de pétrole, la deuxième réserve de charbon, il est le plus grand exportateur de gaz naturel mondial, l’une des principales puissances nucléaires, le deuxième exportateur de pétrole, le 3eme exportateur de charbon. Cependant, au rythme actuel d’extraction de ces ressources en hydrocarbures, il est prévu qu’elles s’épuisent dans un certain nombre de décennies à venir : le pétrole brut et le gaz naturel dans un peu plus de 50 ans, et le charbon dans 109 ans. Ces périodes pourraient toutefois changer, c’est-à-dire être raccourcies ou prolongées en raison de certains facteurs externes tels que le développement de nouvelles technologies de production, la découverte et l’exploration de nouveaux gisements, la mise en œuvre de législations environnementales plus strictes et l’introduction de la taxe carbone, etc.

    Le développement et l’utilisation des ENR en Russie sont très pertinents soulignent les contributeurs :

    1) “Le pays a une chance de gagner économiquement lorsque le développement et l’utilisation des ENR sont prioritaires, ceci parce qu’il améliorera ses opportunités par rapport aux exportations d’énergie en réduisant l’utilisation interne des combustibles fossiles”

    2) “Alors que les combustibles fossiles sont des ressources finies, épuisables, les ENR ne le sont pas, ce qui suggère que leur développement sera important tôt ou tard. Par conséquent, il sera avantageux pour le pays d’être proactif dans leur développement et leur utilisation”

    3) “La vaste superficie du pays, associée aux nombreuses communautés éloignées et isolées, fait du développement des ENR l’option et la solution idéale et la plus économiquement réalisable pour atteindre ces zones”.

    La stratégie énergétique de la Russie vise à maximiser l’utilisation des sources d’énergie internes ou locales afin de soutenir la croissance de son économie et de favoriser la croissance stratégique du pays. Dans le cadre de cette stratégie, le pays entend réduire son intensité énergétique de quelque 5 % d’ici 2030. La Russie arrive en quatrième position en termes de systèmes d’énergie électrique au niveau mondial, elle n’est devancée que par les États-Unis d’Amérique, la Chine et l’Inde.

    Le pays a un niveau élevé d’intensité énergétique (environ 1,5 fois supérieur à la moyenne mondiale et 2 fois supérieur à celui des principaux pays d’Europe). La complexité de l’augmentation des limites régionales de consommation de gaz a entravé la construction de centrales électriques au gaz et les règles strictes en matière de durabilité ont également limité la construction de centrales au charbon et à l’énergie hydraulique. Le développement des ressources énergétiques au niveau local, y compris les sources d’ENR, peut être une solution viable à ce problème

    Bien que la Russie ne compte que 2 % de la population mondiale et 3 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète, elle est un acteur important des systèmes énergétiques mondiaux. Elle assure 16 % du commerce international de l’énergie, 5 % de la consommation mondiale d’énergie primaire et environ 10 % de la production mondiale d’énergie primaire.

    La Russie est quatrième au niveau mondial – après la Chine, les États-Unis d’Amérique et l’Inde – en termes de consommation d’énergie primaire, de production d’électricité et d’émission de carbone, en raison de l’utilisation de gaz, de pétrole et de charbon, le comportement stratégique de la Russie en matière de transition énergétique est donc essentiel non seulement pour elle-même mais aussi pour le monde entier

    Près des 3/4 des émissions anthropiques de dioxyde de carbone au cours des 20 dernières années sont liées au transport, à la production et au traitement des hydrocarbures, ainsi qu’à leur utilisation pour produire de l’électricité, de l’énergie mécanique et du chauffage.

    La Russie est identifiée comme le plus grand émetteur de CO2 parmi tous les États membres de l’AIE : l’intensité carbonique du pays est supérieure à celle de la plupart des pays de l’OCDE : 0,47 tonne de CO2 pour chaque 1 000 dollars de PIB.

    Le volume des émissions de CO2 en Russie provenant de la combustion de combustibles était le plus élevé pour le gaz naturel en 2018, correspondant à environ 838 millions de tonnes métriques. Le charbon a également augmenté de manière significative à 411 millions de tonnes métriques d’émissions de CO2 en 2018 par rapport à 2017.

    – Eolien

    La Russie dispose d’un potentiel d’énergie éolienne d’environ 197.477 milliards de kWh/an à une hauteur de 100 m avec un potentiel technique brut d’environ 21.850 milliards de kWh/an à la même hauteur. Les zones les plus appropriées comprennent les territoires du Nord-Ouest, les territoires des districts fédéraux du Sud et du Nord-Caucase, les districts fédéraux de Sibérie, de l’Oural, de l’Extrême-Orient, l’île de Sakhaline, la péninsule du Kamtchatka ainsi que les zones côtières au nord-est du pays.

    Une importante partie de la ressource éolienne russe est très complémentaire avec l’Europe.

    Le jour, la vitesse du vent est plus élevée que la nuit en Russie. Le centre de la partie européenne de la Russie, la Sibérie orientale et occidentale (à l’exception des zones septentrionales) présentent des amplitudes élevées, et particulièrement l’Extrême-Orient où l’on peut enregistrer une amplitude allant jusqu’à 4 m/s.

    – Solaire

    La Russie a un potentiel brut d’énergie solaire d’environ 2.300.000 millions de tonnes équivalent charbon (mtce), avec un potentiel économique d’environ 12,5 mtce par an et un potentiel technique d’environ 2300 mtce. Le rayonnement solaire annuel pour certaines parties de la Sibérie orientale et occidentale et de l’Extrême-Orient est d’environ 1300 kW/m2, ce qui est supérieur à celui des régions du sud de la Russie. Le rayonnement solaire entrant, par exemple dans la région d’Irkoutsk (52 degrés de latitude), atteint 1340 kWh/m2 et en Yakoutie-Sakha (62 degrés de latitude) 1290 kWh/m2

    – Centrales hydroélectriques (HPP) : elles ont un coefficient d’efficacité élevé entre 92% et 94%, contrairement à celui des centrales nucléaires et thermiques qui est d’environ 33%.

    Les centrales hydroélectriques requièrent également un nombre relativement moins important de personnes pour assurer le fonctionnement de l’installation, à savoir 0,25 personne pour 1 MW de puissance, alors que ceux des centrales nucléaires et thermiques sont respectivement de 1,05 et 1,26 MW.

    L’hydroélectricité joue un rôle clé dans le secteur énergétique russe, le pays compte actuellement environ 102 HPP d’une capacité supérieure à 100 MW. La capacité installée totale du pays pour les unités HPP est d’environ 45 millions de kW, tandis que celle de la production est également d’environ 165 milliards de kWh par an (Hydropower, 2021). Le pays se classe au deuxième rang mondial des ressources HPP non développées, avec un potentiel économique estimé à environ 852 TWh, dont seulement 20 % sont utilisés à ce jour. Comme on estime que 80 % de la population et des industries du pays sont situées dans les régions méridionales et centrales de la Russie européenne, de nombreux sites hydroélectriques potentiels non encore exploités se trouvent loin des principaux centres de consommation.

    Le pays dispose des plus grandes ressources en eau du monde. Les rivières russes ont une longueur totale de plus de 8 millions de km. Le potentiel économique hydroélectrique de la Russie devrait être presque cinq fois supérieur à la capacité actuelle en exploitation, notamment dans la partie orientale de la Sibérie.

    En termes de développement de la petite hydroélectricité, le plus grand potentiel du pays est situé dans les parties orientale et centrale. La Russie est actuellement classée au deuxième rang mondial après la Chine en termes de taille du potentiel hydroélectrique, soit environ 852 milliards de kWh par an.

    – Géothermie

    Exploitation depuis les 60 dernières années. 2eme énergie renouvelable la plus utilisée en Russie, surtout utilisée à des fins de chauffage. La température du fluide à des profondeurs comprises entre 200 et 3000 m varie de 50 °C à 200 °C. De telles zones se trouvent dans la partie européenne de la Russie. Les puits les plus profonds dépassent 5,5 km

    La Russie compte environ 1000 unités de pompes à chaleur géothermiques (GHP) qui sont actuellement en fonctionnement, ces pompes sont réparties sur 6 sites dans la partie centrale et occidentale du pays.

    – Biomasse

    La bioénergie est considérée comme l’une des sources de production d’énergie les plus prometteuses pour l’économie du pays

    La Russie possède les plus grandes ressources de biomasse au monde. Elle dispose d’environ 20% de la superficie forestière mondiale, représentant environ 809 millions d’hectares. Elle se classe également au troisième rang mondial par rapport aux terres arables, c’est-à-dire environ 8,8 % de la superficie des terres arables dans le monde, ce qui équivaut à quelque 121 millions d’hectares. Une étude de Namsaraev et al. a identifié le potentiel technique bioénergétique de la Russie à environ 2225.4 PJ.

    Environ 42% du potentiel total provient des résidus de cultures tandis que 9% émanent des déchets du bétail, 23% des résidus forestiers, le biogaz des boues d’épuration constitue entre 1% et 25% des déchets solides municipaux selon les régions. Le total annuel des déchets organiques agricoles de la Russie est estimé à environ 625 millions de tonnes, soit environ 80 Mtep par an. Le biogaz est également estimé à environ 73,7 milliards de m3 (2 EJ). La Russie n’utilise actuellement que 12% de son potentiel bioénergétique, son potentiel de résidus forestiers est le plus utilisé de tous

    – Ressources océaniques et marémotrices

    Les ressources marémotrices sont assez importantes dans la partie nord de la Russie. La mer d’Okhotsk et la mer Blanche connaissent certaines des marées les plus élevées au monde, elles peuvent atteindre plus de 10 m.

    Le potentiel total de production marémotrice est estimé autour de 90 GW.

    – Vecteur hydrogène

    La Russie ne dispose actuellement d’aucun programme national sur l’hydrogène, ce n’est que fin 2019 qu’est apparue la première tentative de synchronisation de divers groupes de recherche et entreprises. Elle a adopté deux documents politiques principaux en 2020.

    Le gouvernement a pour objectif d’exporter environ 0,2 million de tonnes d’ici 2024 et de porter ce chiffre à 2 millions de tonnes d’ici 2035. Rosatom et Gazprom se sont vus attribuer des rôles spéciaux dans la réalisation de cet objectif dans la stratégie énergétique. Les parties prenantes du secteur énergétique du pays attendent l’adoption d’un concept global pour le développement de l’hydrogène, dans lequel le pays devrait mettre l’accent sur la coopération stratégique avec des pays comme la France, l’Allemagne, la Corée du Sud et le Japon (Zabanova et Westphal, 2021).

    Le potentiel de l’hydrogène vert (issu d’ENR) est très élevé dans le pays et les investisseurs peuvent en tirer parti, cela est principalement dû aux énormes potentiels d’énergie éolienne et solaire. La Russie pourrait produire de l’hydrogène vert en quantités commerciales, la production renouvelable pourrait être particulièrement viable économiquement si elle est située près de l’océan Arctique ou de la mer Noire

    La Russie a l’intention de renforcer le réseau électrique unifié (UPS) ainsi que ses interconnexions avec d’autres pays limitrophes. La coopération énergétique entre la Russie et l’Union européenne (UE) pourrait également bénéficier des opportunités offertes par l’hydrogène.

    La Russie est le plus important fournisseur d’énergie de l’UE. Elle représentait 42 % des importations de charbon, 40 % des importations de gaz naturel et 30 % des importations de pétrole brut pour l’UE en 2018 (Caspar et Wiesholzer, 2021).

    Les exportations d’énergie constituent à elles seules environ la moitié des revenus du pays. Par conséquent, le gouvernement russe considère la diminution de la demande énergétique étrangère comme une menace pour l’économie du pays. Le “Green Deal” européen, qui doit ouvrir la voie à la neutralité climatique d’ici 2050, a souligné la nécessité pour l’UE de prendre au sérieux la transition énergétique et la protection du climat. Selon les prévisions de l’Agence allemande pour l’environnement, l’Allemagne, qui est le plus gros consommateur de gaz naturel, devrait voir sa demande diminuer d’environ 90 %. À cet égard, l’exportation d’hydrogène respectueux du climat vers l’UE pourrait être une opportunité future prometteuse pour la Fédération de Russie (Caspar et Wiesholzer, 2021).

    “Decarbonize Russia — A Best–Worst Method approach for assessing the renewable energy potentials, opportunities and challenges” Nov 2021

    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352484721005035?via%3Dihub

    .

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  • Attendez, on parle bien d’Emmanuel Macron là.

    C’est le type qui:
    – a laisser fermer Fessenheim
    – a annoncé la fermeture de 14 réacteurs nucléaires supplémentaires d’ici 2035
    – a brader les turbines arabelle aux ricains quand il était ministre de hollande
    – a nommé Barbara pompili (anti-nucléaire primaire viscérale) comme ministre
    – a abandonné Astrid
    – n’a pris aucune décision sur la construction de nouveaux EPR en France

    Et aujourd’ hui, il se découvre une passion pour le nucléaire à 6 mois des élections.
    Qu’il retourne se coucher !!!!

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  • Les scenarii RTE, Ademe et NégaWatt sans nucléaire à horizon 2050 présentés dans les prochains jours :

    Pas de nucléaire, que des énergies renouvelables, à condition de s’attaquer au gaspillage, scenario confirmé par modélisations

    L’association NégaWatt regroupe des professionnels du domaine de l’énergie, mais également des économistes, sociologues, urbanistes, etc. qui mettent en commun leurs compétences pour proposer un scénario de transition énergétique et des mesures politiques associées. Elle est dirigée par un collège exécutif de 24 experts et praticiens de l’énergie

    Plusieurs associations “Virage-énergie” développent aujourd’hui des déclinaisons régionales inspirées du scénario négaWatt France :

    – Virage-énergie Nord-Pas-de-Calais
    – Virage Énergie Climat Pays de la Loire
    – Virage-énergie Île-de-France
    – Virage-énergie Aquitaine

    Le réseau d’experts, pionnier dans la réalisation de ce genre d’exercice prospectif, avance son nouveau scénario à horizon 2050 quelques jours avant que le gestionnaire du réseau électrique à haute tension RTE présente les siens, très attendus par les pouvoirs publics.

    NégaWatt constate d’abord que l’on pourrait réduire nettement les besoins énergétiques en rénovant efficacement les bâtiments : en passant de 30.000 à 800.000 rénovations thermiques globales par an d’ici 2030, avec des travaux globaux et pas par morceaux.

    On a aussi besoin d’engager une réelle territorialisation des politiques énergie-climat. En s’assurant de leur cohérence et de l’intégration avec les enjeux nationaux. Et en renforçant les moyens des collectivités.

    L’électrification des voitures, complétée par de l’hybride biogaz (pour limiter le recours au lithium), le report modal, ainsi qu’une redevance pour les transports routiers permettant de financer le ferroviaire (“l’idée n’étant pas de moins partir en vacances”) forment l’autre levier d’action sur la demande pour sortir des fossiles, sources du réchauffement.

    In fine, la consommation d’énergie se trouve divisée par deux en 2050 par rapport à aujourd’hui.

    L’approvisionnement, lui, repose sur les éoliennes, notamment offshore/flottantes, dont il faudra doubler le nombre, à 18.500, quand l’Allemagne en compte déjà 30.000. “Ce n’est pas une invasion comme certains veulent le faire croire”

    Mais aussi le photovoltaïque, en doublant la croissance annuelle actuelle. Le scénario table aussi sur une forte hausse du biogaz agricole.

    Réduire de 30 % la consommation d’électricité dans un bâtiment en éteignant les machines à café, la climatisation ou les écrans quand il n’y a personne dans les bureaux, ça ne diminue pas le confort de vie, assure Stéphane Chatelin, ingénieur et directeur de négaWatt. Et nous insistons sur les aspects collectifs : pour inciter à prendre le vélo, il faut des pistes cyclables, des parkings… Il y a des politiques publiques de la sobriété à mettre en œuvre. »

    Corollaire : nul besoin de construire de réacteurs nucléaires, ni même de démarrer l’EPR de Flamanville, qualifié d'”échec industriel majeur”.

    Et “en fermant les anciens réacteurs entre leur 40e et 50e année, le système électrique peut se passer de l’atome tout en assurant la sécurité d’approvisionnement via le stockage et le pilotage des flexibilités électriques” générées par les renouvelables

    Loin du renoncement ou de l’illusion de solutions faciles”, ces propositions s’ancrent dans “un réalisme opérationnel.

    La neutralité carbone du pays pourrait être atteinte dès 2047, avec des puits de carbone permis par l’agroécologie et “zéro artificialisation nette”.

    Les discours sur une décarbonation de l’économie qui passerait avant tout par l’électrification des usages a le vent en poupe. « Or ce n’est ni possible, ni suffisant », estime Stéphane Chatelin. « L’électricité aura toutefois une part prépondérante dans la consommation finale totale : 44 % en 2050 contre 25 % aujourd’hui »

    En matière de transport par exemple, un simple changement de motorisation poserait de multiples problèmes, comme le manque de cobalt ou de lithium. Ou comme le maintien d’une mauvaise qualité de l’air (qui n’est pas liée uniquement aux émissions à l’échappement). Tablant sur une réduction des déplacements contraints (domicile-travail), une relocalisation de la production de marchandises, une augmentation des taux d’occupation des voitures et de remplissage des poids lourds, le scénario de Négawatt estime lui qu’en 2050, les véhicules 100 % électriques ne dépasseront pas 60 % du parc.

    À rebours des injonctions à produire et consommer toujours davantage, au mépris des limites planétaires, le scénario, qui se veut “une feuille de route pour le quinquennat” à venir, prône aussi une relance industrielle “vertueuse” combinant filières d’avenir (éolien offshore, batteries, électrolyseurs…) et optimisation des ressources (recyclage, matières biosourcées, écoconception…).

    Cette publication quinquennale, prenant aussi en compte les besoins en minerais et les émissions de nos importations, intervient en plein débat sur l’avenir énergétique de la France, qui s’est engagée à la neutralité carbone en 2050.

    À la demande du gouvernement, RTE a quant à lui travaillé plus de deux ans à imaginer la production électrique de demain, mais aussi la demande, qui pourrait être soutenue avec l’essor du véhicule électrique et de l’hydrogène.

    Plusieurs scénarios devraient ainsi être présentés lundi, pointant tous le nécessaire essor des renouvelables : des hypothèses allant du 100% jusqu’au renouvelable-nucléaire à 50-50.

    L’atome produit aujourd’hui plus de 70% du courant en France, un record mondial. Le gouvernement a choisi de le ramener à 50% d’ici 2035 pour diversifier son bouquet.

    L’État devait se prononcer sur la poursuite du programme de construction d’EPR au plus tard en 2023, lorsque Flamanville est supposé démarrer.

    “L’étude de RTE et les autres scénarios récents doivent permettre un débat démocratique”, réclame la fédération d’ONG Réseau Action Climat, pour qui l’option de nouveaux réacteurs sera “trop lente pour agir sur le climat dans la décennie”.

    Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a pour sa part souligné, lors d’un point presse, qu’il était possible de maîtriser la consommation d’électricité et développer les énergies alternatives pour sortir de “l’ébriété” nucléaire, une filière qu’il a jugée coûteuse, dangereuse et moins pourvoyeuse d’emplois que les renouvelables.

    https://negawatt.org/Le-scenario-negaWatt-2022

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