D’après des indiscrétions publiées ce lundi 3 mai 2021, l’Arabie Saoudite souhaiterait disposer prochainement de sa propre marque de voitures électriques. Cet objectif est cohérent avec la diversification en cours de l’économie saoudienne, notamment sur le volet énergétique.
L’Arabie Saoudite va-t-elle se lancer, elle aussi, dans la course aux voitures électriques ? C’est du moins ce que laissent entendre des indiscrétions, révélées par le très fiable site de Bloomberg. Des sources proches du pouvoir saoudien affirment en effet le gouvernement aurait embauché des conseillers, dont le Boston Consulting Group, pour étudier la possibilité de créer de toutes pièces un constructeur de voitures électriques 100% saoudien.
Ce lundi 3 mai 2021, réagissant à ces révélations, un porte-parole du fonds souverain d’Arabie Saoudite (« Public Investment Fund », ou PIF) a déclaré que le fond « s’engageait à stimuler la croissance et à diversifier l’économie du royaume, encore trop tributaire du pétrole ». Il n’a certes pas confirmé pas formellement l’information, mais n’a apporté aucun démenti.
Le 26 janvier 2021, déjà, Yasir Al-Rumayyan, chef du PIF, avait déclaré : « Nous sommes actuellement en train d’examiner les appareils électriques. En ce qui concerne les voitures, nous nous intéressons à de nombreux projets, qui devraient être mis en route cette année, au plus tard l’année prochaine ».
L’Arabie Saoudite prépare activement, depuis plusieurs années déjà, sa transition vers l’après-pétrole. Au niveau énergétique, le royaume investit notamment déjà massivement dans les renouvelables, et dans le nucléaire.
Le Fonds souverain d’Arabie Saoudite, doté de 400 milliards de dollars de capacités d’investissement, soutient d’ailleurs la mobilité électrique depuis des années. En 2018, le PIF avait pris une petite participation dans Tesla, avant de revendre toutes ses parts en 2019. Le fond ne cesse depuis de se rapprocher de Lucid, concurrent de l’entreprise d’Elon Musk sur le secteur des berlines électriques.
Le PIF avait déjà financé Lucid à hauteur d’un milliard de dollars en 2018, et l’Arabie Saoudite pourrait même accueillir la seconde usine du constructeur automobile, la première en dehors Etats-Unis. Cette implantation pourrait concrétiser l’ambition saoudienne de devenir le cœur de la voiture électrique au Moyen-Orient, et peut-être apporter un savoir-faire technique précieux dans le but de développer sa propre marque.
Lucid, qui ambitionne de produire 400 000 voitures par an dans son usine américaine, située en Arizona, devrait entrer prochainement en Bourse.