Le nouveau ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdel Aziz ben Salmane, compte sur l’électricité nucléaire. A peine nommé en remplacement de Khaled al-Faleh, il confirme que l’Arabie saoudite ambitionne d’enrichir son propre uranium. D’après sa déclaration du 9 septembre 2019, le royaume saoudien disposera bientôt de réacteurs nucléaires civils. Une volonté qui n’est pas nouvelle pour le pays qui cherche à diversifier son mix énergétique…
Avec l’énergie civile nucléaire, les autorités saoudiennes poursuivent un double objectif : participer aux efforts climatiques et diversifier son industrie. L’Arabie saoudite compte, en effet, miner et enrichir de l’uranium, avec la perspective d’accéder au statut de puissance nucléaire civile. En effet, lors du 24ème Congrès du conseil mondial de l’énergie, le ministère de l’énergie saoudien a notamment évoqué le “cheminement du Royaume vers un bouquet énergétique plus diversifié et durable”.
Avec le programme Vision 2030, l’Arabie saoudite mise définitivement sur l’innovation. Seulement, comme le rappelle Sputnik, les Etats-Unis redoutent “qu’un pays arabe ou musulman soit doté d’une arme nucléaire“, et alors que la crise iranienne perdure, ce mouvement stratégique vers l’atome pose question. Aussi, d’après les journalistes de l’Opinion, il s’agit d’une des principales missions du prince Abdel Aziz ben Salmane : “on lui a confié la responsabilité (…) de persuader les Etats-Unis de vendre des technologies nucléaires au royaume“.
Le choix saoudien s’explique par sa dépendance très élevée au pétrole et au gaz pour produire son électricité. De plus, le nucléaire est considéré comme une source d’énergie rentable et plus fiable que l’éolien ou le solaire, victime de leur intermittence. Par ailleurs, de nombreux compétiteurs sont déjà engagés dans la course au nucléaire civil qui se déroule en Arabie saoudite.
Et si le nucléaire saoudien n’en est qu’à ses débuts, le Large Nuclear Power Plant project pourrait ne prendre qu’entre 12 et 15 ans. Sur place, le chef de file du nucléaire français, EDF, a déjà passé des accords avec la Saudi Electricity Company. Néanmoins, d’autres entreprises comme Rosatom ou Kepco pourraient également être intéressées par ces chantiers titanesques.