Cotée en bourse depuis 2019, Aramco Saudi, l’entreprise gestionnaire de l’exploitation du pétrole en Arabie Saoudite, a présenté, ce 21 mars 2021, ses résultats financiers pour 2020 : le bénéfice net de l’entreprise, historiquement la plus rentable au monde, a plongé de 44,4%. Ce qui va affecter fortement les finances saoudiennes, et pourrait contrarier le plan de développement des énergies renouvelables du pays.
Aramco annonce un bénéfice de 49 milliards de $ pour 2020, en baisse de 44,4%
Ce 21 mars 2021, Aramco, le géant du pétrole d’Arabie Saoudite, a présenté son bilan financier pour 2021, et notamment lachute spectaculaire du bénéfice de l’entreprise : « Aramco a réalisé un bénéfice net de 49 milliards de dollars (41 milliards d’euros) en 2020 », détaille la société saoudienne dans un communiqué.
En 2019, le bénéfice net atteignait 88,2 milliards d’euros, soit une baisse de 44,4%, qui fait de 2020 « une des années les plus difficiles de l’histoire récente » d’Aramco, selon son PDG Amin Nasser.
Aramco paye l’effondrement de la demande, et donc des cours, du pétrole en 2020 : « Les recettes ont été affectées par la baisse des prix du pétrole brut et des volumes vendus, ainsi que par la réduction des marges sur le raffinage et les produits chimiques », précise l’entreprise.
Certes, la société demeure largement rentable, mais cette chute des revenus va directement affecter les finances de l’Arabie Saoudite, dont l’économie dépend majoritairement de la vente d’hydrocarbures.
La manne pétrolière, un enjeu financier central pour l’avenir de l’Arabie Saoudite
Cette baisse des revenus du pétrole pourrait ainsi ralentir l’ambitieux plan de modernisation du pays voulu par le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise notamment une diversification de l’économie, en particulier du secteur énergétique en faveur des renouvelables.
En décembre 2019, Aramco était entré en Bourse en vendant 1,725% de ses actions pour un montant record de 29,4 milliards de dollars. Mohammed ben Salmane avait d’ailleurs annoncé en janvier 2021 son intention de vendre davantage d’actions d’Aramco dans les années à venir, pour soutenir le Fonds d’investissement public.
Mais les analystes estiment que la situation sanitaire, les attaques répétées de rebelles houthis contre les installations du géant pétrolier et les perspectives à long terme sur le marché du pétrole, pourraient refroidir les investisseurs en cas de mise sur le marché d’actions en 2021.
Malgré cette baisse des bénéfices, Aramco a bien versé les 75 milliards de dollars de dividendes promis à ses actionnaires lors de son introduction en Bourse, augmentant de fait la dette de la société. L’Etat saoudien demeurant actionnaire à 98,25% d’Aramco, l’essentiel de cette somme va remplir les caisses de l’Arabie Saoudite.
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