Ce dimanche 3 octobre, le régulateur saoudien de l’énergie a donné son accord à l’entrée (partielle) en Bourse d’Aramco. Ce mastodonte du pétrole est l’entreprise la plus rentable au monde, et celle disposant des réserves de brut les plus importantes de la planète.
Aramco : numéro 1 mondial des bénéfices, une valorisation estimée entre 1 500 et 1 700 milliards de dollars !
Voici quatre ans que le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman, veut faire (partiellement) entrer Aramco, l’entreprise d’Etat qui exploite le pétrole du pays, en bourse. Les contours de cette opération ont été définis cet été, et, ce dimanche 3 novembre 2019, le régulateur de l’énergie saoudien a levé le dernier frein à sa réalisation. L’Arabie saoudite va donc mettre 5% du capital d’Aramco sur les marchés boursiers.
Mohammed ben Salman entend diversifier l’économie de l’Arabie saoudite et la sortir de sa dépendance au pétrole – entre autre en investissant dans les énergies renouvelables. Pour cela, l’Etat saoudien a besoin d’argent frais, et il veut céder une partie de ses actifs les plus mieux valorisés.
Et, en la matière, Aramco est clairement le joyau de la couronne saoudienne. L’entreprise détient les plus grandes réserves mondiales de pétrole, et de très loin, avec 260 milliards de barils – contre 20 milliards au numéro 2, ExxonMobil. Aramco est surtout l’entreprise la plus rentable du monde, avec 111 milliards de dollars de bénéfices en 2018, 46,9 milliards au premier semestre 2019. C’est presque le double du numéro 2, Apple.
D’abord le marché local, avant une place boursière étrangère
En tout, 5% du capital de ce géant de l’énergie vont entrer en bourse : Aramco devrait être alors valorisé entre 1 500 et 1 700 milliards de dollars, le plaçant comme numéro 1 mondial, là encore de très loin. L’entrée en bourse aura lieu en deux étapes. 2% du capital d’Aramco seront d’abord mis en vente sur le marché local saoudien, le Tadawul, le 11 décembre 2019.
Saudi #Aramco confirms its intention to list on @Tadawul, the Saudi National Stock Exchangehttps://t.co/hqvy7wbdJz pic.twitter.com/crpD7amnzR
— aramco (@aramco) November 3, 2019
Puis 3% devront être introduits sur une place étrangère, qui n’a pas été dévoilée, et à une date encore inconnue. Et pour cause, cette seconde introduction est autrement problématique : « Coter Aramco sur de grandes Bourses étrangères implique des engagements de transparence que les dirigeants saoudiens ne sont pas forcément prêts à satisfaire d’entrée de jeu », expose Francis Perrin, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques, à nos collègues de RFI.
Il s’agit en tout cas d’une décision forte, qui accompagne le net virage dans la politique d’investissements et de développement de l’Arabie saoudite.
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