Beaucoup moins médiatisée, mais bien plus riche que les GAFA, la société saoudienne Aramco s’est livrée à un exercice presque inédit ce lundi 12 août 2019. En pleine torpeur estivale, le géant pétrolier a communiqué sur ses résultats, et il est peu de dire qu’ils sont très positifs. Le groupe a dégagé 46,9 milliards de dollars de bénéfices au cours du premier semestre 2019. Un chiffre titanesque bien qu’en recul par rapport à l’année précédente, en raison du repli des cours du pétrole. Une inflexion qui ne devrait pourtant pas empêcher une prochaine entrée en Bourse…
Un bénéfice hors normes…
Si les nouvelles technologies peuvent constituer la promesse de grandes fortunes industrielles et personnelles, les hydrocarbures demeurent une valeur sûre en la matière. Le groupe pétrolier Aramco le confirme avec des chiffres présentés à la presse. Ce 12 août 2019, les dirigeants d’Aramco se sont pliés à l’exercice de la conférence de presse au cours de laquelle ils ont dévoilé les résultats financiers du premier semestre 2019. Si les bénéfices ont chuté de 11,5 % par rapport aux six premiers mois de 2018, ils n’en restent pas moins à un niveau extrêmement élevé. 46,9 milliards de bénéfices à la clé, « malgré la baisse des cours pendant la première moitié de 2019 » a tenu à rappeler le PDG d’Aramco, Amine Nasser.
Difficile de ne pas partager le constat de « solides résultats », souligné par le PDG. La presse spécialisée rappelle à quel point Aramco domine les débats dans le domaine des hydrocarbures puisque son bénéfice dépasse de près d’un tiers, les bénéfices cumulés des cinq plus grandes majors, à savoir ExxonMobil, Chevron, BP, Shell et Total. Aramco est la première entreprise au monde en termes de bénéfices et devance largement Apple, qui avec 59,3 milliards de dollars de bénéfices en 2018 est pourtant la société cotée en Bourse la plus performante.
… En attendant une introduction en Bourse incertaine
Et c’est d’ailleurs sur les marchés boursiers que devrait s’inscrire l’avenir d’Aramco. L’introduction du géant saoudien en Bourse fait figure de serpent de mer depuis plusieurs années. 2018 devait sonner les débuts triomphaux de la société en Bourse, avant que les autorités ne reportent le projet en raison d’un contexte économique trop difficile. Et en dépit du repli des cours du pétrole, l’environnement reste plus positif qu’il y a un an encore et l’idée d’une introduction boursière en 2021, voire 2020 se murmure à Riyad.
Une introduction a minima puisque seulement 5 % du groupe seraient échangés sur les marchés, selon une interview accordée en juin par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Cela permettrait de disposer d’environ 100 milliards de dollars supplémentaires afin de mener à bien des projets, notamment en Inde, où Aramco aimerait racheter 20 % de Reliance. Il ne reste plus qu’à savoir sur quel marché (New York, Londres ou Hong Kong), Aramaco se lancera dans une partie boursière toujours incertaine, mais pour laquelle le géant saoudien a des atouts à faire valoir.
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