Ce jeudi 20 février 2020, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale a annoncé qu’il allait cesser de financer le charbon. L’ensemble mutualiste a revendu tous ses actifs liés aux activités charbonnières et ne proposera plus de prêts liés à cet hydrocarbure. En tant que banque, elle va proposer à ses clients une transition vers une exclusion du charbon. Les hydrocarbures non conventionnels comme le gaz de schiste sont également concernés.
Le Crédit Mutuel veut « contribuer à l’amélioration de l’environnement territorial, économique mais aussi aujourd’hui climatique »
Par le biais d’un communiqué, le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui regroupe 13 des 18 fédérations de l’ensemble mutualiste, a annoncé ce jeudi 20 février 2020 qu’il allait cesser de financer le charbon, ainsi que le hydrocarbures non conventionnels, comme le gaz de schiste ou les sables bitumineux . Le Crédit Mutuel a ainsi revendu l’intégralité de ses actifs sur les marchés financiers liés à de nouvelles capacités charbon, soit 400 millions d’euros.
« Fondamentalement, le mutualisme, c’est une création collective d’intérêts communs pour contribuer à l’amélioration de l’environnement territorial, économique mais aussi aujourd’hui climatique. Et je pense que dans les grands défis que nous avons, il faut que les entreprises s’impliquent, il faut que les entreprises s’engagent (…) et on sait très bien le rôle que le charbon joue dans le réchauffement », a commenté Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, sur BFM Business.
Le groupe mutualiste honorera certes les contrats de prêts en cours auprès de ses clients utilisant directement ou indirectement le charbon, « mais de manière extinctive », selon Nicolas Théry. Aucun nouveau prêt ne sera accordé pour du charbon.
« Continuer à financer le charbon, c’est un élément de risque »
« Nous disons aux entreprises qui utilisent le charbon : nous sommes prêts à vous accompagner si vous avez un plan crédible, vérifiable, concret de transition vers des sources d’énergie non carbonées. Et je pense que cet enjeu c’est vraiment l’enjeu de la banque partenariale », précise le président du groupe.
L’urgence climatique impose donc un nouvel ordre des priorités pour les organismes financiers : « nous considérons que pour la banque, continuer à financer le charbon, c’est un élément de risque », détaille Nicolas Théry.
Mi-novembre, trois ONG avaient fortement critiqué la finance française pour le manque de vigueur de son plan de sortie du charbon. Deux de ces ONG, Oxfam et Les Amis de la terre ont logiquement salué cette décision du Crédit Mutuel dans un communiqué commun : elles “appellent l’ensemble des acteurs financiers à suivre de toute urgence cette politique, qui se pose comme la plus ambitieuse de la place de Paris”.
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