Conseil Européen : le nucléaire au secours de la neutralité carbone

Conseil Européen : le nucléaire au secours de la neutralité carbone

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Le Conseil Européen, ce jeudi 12 décembre 2019, a apporté une nouvelle d’importance face à l’urgence climatique, alors que la COP25 s’achève ce 13 décembre à Madrid. Les chefs d’Etat des 27 (moins la Pologne) se sont en effet engagés a atteindre la neutralité carbone en 2050. Pour ce faire, le nucléaire a été ajouté dans les solutions possibles, et donc susceptibles d’être subventionnées par l’Europe.

La neutralité carbone en 2050 pour toute l’Union Européenne, sauf la Pologne

La COP25 s’achève ce vendredi 13 décembre 2019, sans avancée majeure (pour l’heure) en terme d’engagements climatiques de gros émetteurs à effet de serre. Mais l’Union Européenne, au lendemain de la présentation de son « Green Deal », a réussi à arracher une presque unanimité sur la neutralité carbone à horizon 2050, durant le Conseil Européen, ce jeudi 12 décembre 2019.

A l’ouverture de ce sommet des dirigeants des 27, trois pays restaient à convaincre : la République Tchèque, la Hongrie et la Pologne. Seule cette dernière n’a, in fine, pas adhéré à cet objectif de neutralité carbone en 2050, indispensable pour maintenir le réchauffement climatique sous les 2°C.

La Pologne est en effet encore hautement dépendante des énergies fossiles, en particulier du charbon : « Nous ne pouvons pas donner notre accord à un modèle de transformation économique dont pâtirait la société polonaise. Le coût de la transformation énergétique en Pologne est de loin plus élevé », a lancé en préambule le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.

Au bout du compte, Varsovie n’a pas bloqué l’adoption du texte, mais devra être convaincue dans la première moitié de 2020. La présentation, en janvier 2020, par la Commission Européenne, de son “fonds pour la transition juste”, qui vise à soutenir financièrement les régions dépendantes des énergies fossiles, devrait l’y aider. “Nous comprenons que (la Pologne) a besoin de plus de temps”, a commenté le nouveau président du Conseil Européen Charles Michel.

Le nucléaire, indispensable à la transition énergétique de certains Etats membres

En revanche, la République Tchèque et la Hongrie ont accepté de se joindre à l’objectif européen, en échange de garanties sur le financement, notamment sur la prise en compte du nucléaire. L’Allemagne, l’Autriche ou le Luxembourg étaient à l’origine opposés à des subventions européennes pour soutenir des projets nucléaire.

« Chaque pays est libre de choisir son mix énergétique, mais que ce soit financé avec de l’argent du contribuable européen, non, je ne suis pas pour », a tonné le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, soutenu par son homologue autrichien.

Le premier ministre tchèque Andrej Babis a rappelé que l’Autriche était opposée au nucléaire, mais que cela ne l’empêchait pas d’utiliser de l’énergie nucléaire tchèque : « Ce matin, à 7 h 45, les Autrichiens ont consommé 23 % d’électricité tchèque, la Slovaquie 30 %. Si nous n’avions pas fourni de l’énergie à l’Autriche, un quart des habitants ne pourraient même pas se faire un café ».

Pour lui, le nucléaire est indispensable à la transition énergétique tchèque. Viktor Orban, premier ministre hongrois, a généralisé à l’ensemble de l’UE : « Sans énergie nucléaire, il n’y a pas d’économie européenne neutre en carbone », a-t-il affirmé.

La France a soutenu la position hongroise et tchèque, en affirmant que le nucléaire « peut faire partie » d’un mix énergétique européen neutre en carbone. « Chacun doit pouvoir bâtir sa transition à sa main », a précisé Emmanuel Macron. Le Conseil Européen a fini par se rallier à cette position. Andrej Babis en a d’ailleurs fait une victoire personnelle.

La mise en musique législative de l’ensemble de ces ambitions aura lieu dans les semaines qui viennent. En mars 2020, la grande « Loi Climatique » de l’UE devrait être dévoilée, et inclure l’objectif de neutralité carbone en 2050. A l’été 2020, l’UE présentera son budget pluriannuel pour la période 2021-2027, avec le détail des financements de ces objectifs climatiques.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Il est où, le grand chantier du Green New Deal dont on se gargarise?
    Dans les 150 millions de logements de nos 26 pays.
    On pourrait diminuer de 30% les besoins énergétiques et de 50% la consommation d’électricité en prenant à bras le corps la question de l’habitat à l’échelle de l’UE. Les stats européennes sur le logement sont très claires: près de 40% des 150 millions de logements sont surpeuplés, sous équipés, grèvent lourdement le budget de leurs occupants, et seraient classés comme indignes sur l’échelle de l’Anah. Et cela vaut pour tous les maux climatiques: froid extrême et surchauffe estivale.
    Les Grecs se battent contre la surchauffe de constructions basiques et ceux qui peuvent, climatisent à fond. En Roumanie, 64% des propriétaires occupants n’ont pas le premier lei pour améliorer leur habitat. En Pologne, en Hongrie, Slovaquie, les 2/3 des logements sont concernés, même en Allemagne, on sait que le quart des logements sont encore des épaves thermiques, en dépit de 30 ans d’investissements passés. La France, donneuse de leçons, a 9 millions de logements passoires, et cela peut concerner des constructions postérieures à 1985. Un plan sérieux sur 10 ans coûterait à l’UE entre 2 et 2,5 milliards/an pour subventionner à 100% la requalification de l’habitat. Cela entrainerait une baisse drastique des dépenses énergétiques. Sans doute plus de la moitié des 44% qui se concentrent sur le logement. La baisse importante des besoins en charbon polonais permettrait de financer une phase majeure de reconversion, en douceur. Et surtout, il y aurait de quoi s’éviter quatre ou cinq tranches nucléaires, bien plus onéreuses (au bas mot, 13 milliards pièce) et leurs déchets ingérables.
    Non, la seule solution qui est retenue dans le mix énergétique décarbonné, c’est de re-balancer du nucléaire à tout va.
    Tant d’incompétence, c’est à désespérer.

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  • @Chlamic
    Mais vous n’évoquez pas les coûts des renouvelables, bien supérieurs au nucléaire si on les rapporte à l’énergie produite : http://www.senat.fr/rap/l18-147-311-1/l18-147-311-113.html
    Déjà plus de 120 milliards d’euros pour quelques % de la production électrique ! Et le prix du nucléaire de série promet d’être beaucoup moins cher que ce que vous annoncez. Revoyez votre copie.

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  • @ Dan :

    Votre analyse est erronées et fallacieuse comme d’habitude puisque vous comparez une énergie nucléaire amplement amortie du début des années 1970 à des renouvelables récentes.

    On sait que l’honnêteté n’est pas une préoccupation chez vous mais quand même, il y a des limites.

    Parler de “séries” pour le nucléaire, ne correspond pas au cas en France si vous voyez les budgets envisagés pour d’autres EPR en plus de la rénovation du parc + déchets, dont on sait d’ailleurs que les prix ni les délais ne sont jamais tenus. Même la Chine à grande d’échelle n’a guère réussi à faire baisser ses prix.

    Vous avez diverses études sérieuses et suivies sur les prix comparés des énergies et même stockage inclus et la plupart des renouvelables sont devenues plus que compétitives dans la majorité des pays et la baisse n’est pas finie ni les améliorations technologiques régulièrement publiées mais que vous ne suivez pas.

    Vous n’analysez toujours pas non plus les retombées commerciales à l’export etc. alors que nos perspectives d’export nucléaire sont dans une impasse durable.

    On a eu un retard dans la baisse des prix des renouvelables en France mais vous pouvez constater qu’elle a bien lieu avec un potentiel de baisse encore important.

    Le rapport du Sénat n’a rien de choquant et il vient confirmer la nécessité plus que jamais de poursuivre dans cette filière dont les prix sont inférieurs au nucléaire actuel et nettement plus sûre face aux armements actuels pour lesquels on n’a pas de solution (voir entre autres l’Arabie Saoudite et ses 183 milliards de $ de dépenses notamment en anti-missiles américains “Patriot”, français et israéliens qui n’ont pas arrêté les simples missiles basse altitude iraniens sur l’un de ses principaux centres de production pétrolière récemment, Iran qui menaçait de s’en prendre aux centrales nucléaires israéliennes etc)

    Les prix comparés des énergies sont notamment étudiés chaque années par le groupe Lazard stockage inclus et les réalités en cours et tendances sont claires.

    De plus les développement en cours notamment dans le solaire et l’offshore en Europe tendent vers des prix inégalables et çà il faut l’anticiper sinon ce sera une déroute encore plus cuisante pour le nucléaire déjà surendetté au sein d’EDF, entre autres.

    https://www.lazard.com/media/451086/lazards-levelized-cost-of-energy-version-130-vf.pdf

    .

    Répondre
  • On sauvera la peau du nucléaire pendant 10 ans et à grand frais, mais ce sera la fin du film. Ensuite son prix l’excluera définitivement d’autant plus que la surabondance des productions ENR dont on aura multiplié les unités de production par des facteurs de 6 à 20 selon leur nature pour palier leur productions variables et leur complémentarité, aura également invalider jusqu à la notion de prix spot.

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  • @Chlamic,
    Je vous prie de bien vouloir m’excuser ce n’était pas à vous que j’aurais dû adresser le message précédent mais à un zozo de ce forum à qui je n’adresse plus la parole et ne réponds donc plus tant sa mauvaise foi est évidente. et qui est par ailleurs une espèce d’analphabète qui vous prend volontiers pour un primate. Je suis par ailleurs parfaitement d’accord avec vous.

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  • Mr. Rochain a le don d’exprimer son opinion en lien avec un site diffusant des contre-vérités par la voix d’un représentant du lobby des renouvelables (intermittents). Si l’autoconsommation se développe si peu, c’est que les contraintes et le coût sont inacceptables pour beaucoup. Pas besoin d’invoquer n’importe quoi. http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/p1_1716063/photovoltaique-ne-tombez-pas-dans-le-panneau. Et un prix marginal (ici du photovoltaïque) n’a rien voir avec le prix économique du KW distribué sur le réseau. Là aussi, il y a désinformation !

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  • @ Dan :

    J’avais cité le stockage car c’est vers çà que l’on s’oriente à terme puisque par exemple en Allemagne entre autres on peut remplacer des centrales thermiques existantes à un coût modéré par du stockage thermique à rendement élevé (plus de 70%) en utilisant les turbines et autres équipements et réseau en place. Siemens par exemple le fait.

    Le rapport LACE (Levelized Avoided Cost of Energy – coûts évités d’autres sources) / LCOE (Levelized Cost of Electricity – coût actualisé de l’énergie) est supérieur notamment pour le solaire PV, éolien offshore, géothermie, hydro, comparé au nucléaire.

    En outre lorsque le LACE dépasse le LCOE généralement l’actif est d’autant plus intéressant à construire.

    En plus il n’est pas tenu compte de facteurs comme la consommation d’eau d’autant plus défavorable au nucléaire.

    https://www.cjoint.com/doc/20_01/JAhaMmmbwGM_Screenshot-2020-01-07-Levelized-Cost-and-Levelized-Avoided-Cost-of-New-Generation-Resources-in-the-Annual-Energy-Outlook-20-…-.png

    .

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