Le 2 décembre 2019, le Chili organisera la COP25. Ce sera l’occasion pour le pays de faire la démonstration de ses avancées en matière d’énergies renouvelables. Le métro de sa capitale utilise désormais 60% d’électricité verte. Et d’ici 2050, le Chili devrait atteindre 70% d’énergies renouvelables dans son mix électrique. Un hôte exemplaire qui s’est notamment inspiré des bonnes pratiques du G7 à Biarritz, et qui sera sûrement regardé avec attention par la nouvelle présidente de la COP26, Claire Perry O’Neill.
Santiago du Chili : 60% d’énergies renouvelables dans le métro
Pour le métro de Santiago, 60% de l’alimentation électrique provient des énergies renouvelables. Un véritable record : aucun autre réseau de métro dans le monde n’utilise autant d’électricité verte à en croire RFI. Cela étant, l’électricité est l’un des principaux postes de dépense pour faire tourner le réseau du métro. L’entreprise gestionnaire du métro de Santiago a donc décidé d’investir dans les énergies renouvelables. L’objectif est double : réduire les coûts électriques sur le long terme en pariant sur la baisse des coûts des renouvelables. Mais aussi réduire rapidement l’empreinte carbone du métro.
La fourniture d’électricité du métro repose sur un mix original. Le jour, le métro fonctionne avec de l’électricité solaire ; la nuit, il utilise de l’électricité éolienne. 18% de l’électricité consommée provient ainsi d’un parc éolien. Le jour, c’est une centrale photovoltaïque située au nord de Santiago qui fournit 40% de l’électricité utilisée par le métro. Cette installation inaugurée en janvier 2019 est gérée par une filiale de Total, dans le désert d’Atacama, où le pays concentre ses efforts pour le photovoltaïque.
Un président à vélo dans les rues de Biarritz
En août dernier, Sebastian Pinera, le président du Chili, était l’invité d’Emmanuel Macron à Biarritz, pour le sommet du G7. A cette occasion, le président chilien a pu profiter d’un test en conditions réelles du tout dernier vélo à hydrogène made in France. Ce vélo a été mis au point par une PME de Biarritz, Pragma Industries. Le président, qui a personnellement essayé le vélo en roulant dans les rues de Biarritz, a déjà passé commande de 1 000 exemplaires. Le but : les mettre en circulation en décembre prochain, au moment de la COP25, mais aussi développer le tourisme durable aux côtés de Jean-Baptiste Lemoyne.
Le vélo électrique à hydrogène de Pragma Industries possède au moins deux solides arguments pour lui. Son temps de charge est minime : seulement une minute. Et son autonomie est très grande : environ 150 km. Pierre Forté, le président de Pragma Industries, a même précisé que le taux d’ensoleillement du Chili serait très favorable au développement du vélo à hydrogène. En effet, l’hydrogène peut être produit en utilisant l’énergie solaire comme source électrique.
Sebastien Pinera fera du vélo à hydrogène français l’un des symboles de la future COP25. Le président chilien a déjà annoncé qu’il souhaitait qu’un vélo soit mis à la disposition de chacun des représentants des pays participants.
.@EmmanuelMacron a souhaité faire du Chili 🇨🇱 l’un des grands partenaires invités au Sommet du @G7 à Biarritz !
Ce pays, qui accueillera la COP 25 en décembre prochain, partage des priorités fortes avec le G7 en matière de préservation de la biodiversité et du climat. #G7France pic.twitter.com/UhOA8UAIFu
— France G7 (@G7fr) July 9, 2019
Les transports verts : un idéal pas si lointain pour l’Hexagone ?
Doit-on s’inspirer du Chili en matière de transition énergétique, et plus particulièrement en ce qui concerne les transports ? En France, l’Assemblée Nationale a repris l’examen du projet de loi Mobilités. Dans le même temps, Jean-Baptiste Djebbari a été nommé secrétaire d’Etat aux Transports (pour remplacer Elisabeth Borne nommée ministre de la Transition écologique et solidaire). Mais le sujet de la mobilité propre divise toujours autant, surtout en ce qui concerne la mobilité douce. D’autant que les situations sont souvent complexes ; et si les externalités positives de la pratique du vélo sont parfois mal appréhendées, les nuisances des trottinettes électriques sont aussi mal évaluées. Ainsi, à la SNCF, Marie Caroline Bénézat explique : « puisqu’elles sont privilégiées pour des petites distances, elles font malheureusement sortir les gens des transports en communs, souvent moins polluants à distance égale« .
De même pour les transports collectifs, avec le programme Bus 2025, la RATP vise une flotte 100% propre. Pour cela toutes les solutions technologiques sont mobilisées, en juin dernier la RATP annonçait donc « la conversion de 25 centres bus d’Île-de-France à l’électrique et au biogaz« . Enfin, on estime qu’actuellement le réseau ferroviaire parisien (métro, RER et tramway) consomme en électricité, chaque année, près de 1,5 milliard de kWh. L’idéal serait d’intégrer plus d’électricité verte dans le mix de la RATP, mais pour le moment les choses avancent lentement. En janvier 2019, la régie des transports parisiens a lancé une réflexion pour l’intégration des énergies renouvelables sur son réseau.
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