La présentation de la Programmation pluriannuelle de l’énergie n’est que la première étape d’un long processus. Les derniers arbitrages sont encore en cours d’élaboration, comme le rappelait Emmanuelle Wargon au Conseil économique social et environnemental. En attendant, les commentaires sont nombreux au sujet de ce texte… Dernièrement, ce mardi 16 avril 2019, le syndicat des énergies renouvelables a notamment critiqué le projet et ses objectifs jugés pas assez ambitieux. Son président Jean-Louis Bal explique que les objectifs intermédiaires ne seront pas atteints et que plusieurs filières doivent être mieux encouragées.
La PPE : un texte pas assez ambitieux ?
Un texte comme la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) ne laisse pas indifférent les acteurs des énergies renouvelables (EnR). Certains se sont exprimés rapidement après la présentation du projet, comme les filières biométhane et éolien offshore avec à chaque fois des critiques quant à l’ambition du texte. Des critiques reprises désormais par le syndicat des énergies renouvelables (SER) qui a tenu une conférence de presse ce mardi 16 avril 2019. Le représentant de l’ensemble des filières des EnR revient en bloc et en détails sur les promesses d’un texte qui sera certainement amendé au cours de son parcours législatif.
Comme l’a souligné le président du SER, Jean-Louis Bal, « la PPE est un feuilleton assez interminable ». Après de de longues discussions, sa présentation par le gouvernement et sa prochaine transmission au Conseil supérieur de l’énergie à la mi-mai, le texte devrait être prêt « au mieux en fin d’été » selon le président du SER. Un long laps de temps qui doit permettre d’amender un texte pas assez ambitieux selon les analyses du SER. La preuve en est, puisque « nous ne sommes pas sur la tendance pour atteindre l’objectif intermédiaire de 23 % en 2020. La progression des énergies renouvelables n’est pas suffisante et la consommation, sensée diminuer, ne le fait pas », déplore Jean-Louis Bal.
Des propositions pour mieux faire
Les objectifs intermédiaires de 2023 fixés par la loi relative à la transition énergétique semblent eux aussi hors de portée. C’est pourquoi, le SER s’emploie donc à montrer la marche à suivre afin de donner aux énergies renouvelables la place qu’elles méritent. Dans un communiqué commun, le SER et France énergie éolienne (FEE) rappellent : « le calendrier d’appels d’offres que la Programmation pluriannuelle de l’énergie doit définir pour [le rythme] des cinq prochaines années » dans le domaine de l’éolien en mer. Seulement, la PPE prévoit d’attribuer au mieux 6 gigawatts de nouveaux projets d’ici à 2028. Un rythme beaucoup trop lent pour des professionnels qui souhaiteraient l’attribution d’un gigawatt par an entre 2019 et 2024. C’est la « visibilité insuffisante pour investir dans les capacités industrielles et accélérer la baisse des coûts par effet d’échelle ». Le SER déplore également « le manque d’objectifs clairs pour la valorisation de l’hydroélectricité existante, pour de nouvelles concessions et pour les stations de pompages (STEP) ». Enfin, les perspectives de développement de la filière bois et géothermie profonde ne sont pas à la hauteur des enjeux selon le syndicat.
Côté positif, le SER se réjouit de l’ambition affichée pour la petite hydroélectricité, l’éolien terrestre, le photovoltaïque au sol. Ainsi, le nombre d’éoliennes devrait plus que doubler d’ici à 2028. Une trajectoire que ne pourra pas suivre le gaz renouvelable dont le développement a été trop « conditionné à des baisses de coûts trop importantes et trop rapides » par le gouvernement. La question du coût et du financement reste effectivement centrale. Jean-Louis Bal estime que « sans progression de la taxe carbone, aucun objectif ne sera atteint. Il faut des moyens pour mener la transition ». Une hausse de la taxe carbone que certains appellent de leurs vœux au sein de la majorité, mais qui ne semble pas encore faire l’unanimité au sein du gouvernement…
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