Contrairement à ce que l’on croit généralement, l’air intérieur de nos maisons et de nos appartements peut être beaucoup plus pollué que l’air extérieur, puisque de nombreux polluants spécifiques aux activités d’intérieur viennent s’y ajouter. Si les sources de cette pollution sont multiples (l’humidité, la moisissure, ou certains matériaux et produits de construction, de décoration comme la peinture, le vernis ou la colle par exemple), les équipements de chauffage à combustion (gaz, fioul et bois) constituent généralement la première source d’émissions de gaz carbonique en intérieur. Une nuisance qui peut être limitée en optant pour une installation plus durable ou en adoptant au quotidien quelques gestes simples.
En saison froide, le chauffage des locaux assure le confort thermique des occupants qui ne se résume pas à la seule température de l’air, mais dépend aussi d’autres paramètres : la température des parois (murs et sol), l’humidité, la vitesse de l’air, l’habillement et l’activité physique. Le mode de chauffage doit être conçu pour éviter la contamination de l’air intérieur et l’exposition des occupants à diverses nuisances.
Le chauffage par rayonnement (radiateur de chauffage central, plancher ou plafond chauffant, panneau radiant, etc.), émet la chaleur sous forme de rayonnement infrarouge dont la proportion varie selon le type d’émetteur. Environ 25% pour un panneau radiant, 50% pour un plancher chauffant basse température, et 70% pour un plafond chauffant. Ce transfert de chaleur limite les déplacements d’air et de poussières, et assure une répartition homogène de la chaleur dans l’espace. Le chauffage par rayonnement est de loin le chauffage le plus confortable et le plus efficace énergétiquement parlant.
A l’inverse, la convection réchauffe l’air ambiant qui, allégé, se déplace vers le haut. Plus la différence, entre l’air ambiant et l’air réchauffé, est importante, plus la vitesse d’élévation augmente. L’air circule vers le haut de la pièce et s’éloigne de la source de chaleur, “poussé” par l’air qui sort du radiateur. Cet air se refroidit petit à petit en cédant sa chaleur sur son passage et, étant plus froid, il redescend et traverse la pièce par en bas, jusqu’à repasser à travers le radiateur et être à nouveau réchauffé. Les améliorations notables apportées aux convecteurs électriques ont réduit ce phénomène, source d’inconfort, au profit du rayonnement.
Ce mode de chauffage est certainement celui qui pose le plus de problèmes en termes de pollution intérieur et de santé publique. Ils couvrent près de 60% des logements français et constituent une des premières sources de pollution des habitations en France, via l’émission régulière de monoxyde de carbone (on compte environ 3000 intoxications au monoxyde de carbone en France chaque hiver). Le chauffage au bois, surtout réalisé dans de mauvaises conditions (appareils anciens, foyer ouvert, bois humide, absence d’apport d’air ambiant, etc.) émet des particules fines, dont les conséquences cardio-vasculaires et respiratoires sont importantes.
Si votre logement est équipé d’un chauffage à combustion et que le coût du passage au rayonnement vous paraît trop élevé, vous pouvez tout de même tenter de limiter l’impact des rejets nocif liés à la combustion en appliquant quelques règles simples.
– Pensez tout d’abord à bien faire contrôler chaque année votre installation par un professionnel. Il est important dans ce cadre de vérifier le fonctionnement des appareils de chauffage ou le chauffe-eau à gaz, et de s’assurer du bon état du conduit de fumée en exigeant un certificat d’étanchéité, de vacuité et de ramonage.
– Concernant le chauffage au bois, privilégiez un foyer fermé (il produit 30 fois moins de particules qu’une cheminée ouverte), vérifiez que le poêle à bois, le foyer fermé ou l’insert soit bien raccordé à une prise d’air extérieur, contrôlez l’étanchéité des joints de la porte du foyer fermé ou du poêle, et utilisez un bois sec et de bonne qualité pour la combustion, ainsi qu’un équipement labellisé. Le label « Flamme verte » par exemple, labellise les appareils indépendants de chauffage au bois tels que les foyers fermés, les inserts, les poêles à bois et à granulés, les cuisinières et les chaudières domestiques. Depuis le 1er janvier 2015, le label « Flamme verte 5 étoiles » garantit en plus de meilleures performances des appareils de chauffage au bois.
– Il est fortement recommandé enfin, de ne pas utiliser les poêles à pétrole comme mode de chauffage principal ou permanent (compte tenu des forts rejets qu’ils provoquent), et d’installer impérativement votre groupe électrogène à l’extérieur et non pas dans votre garage, cave ou sous-sol.