Nous passons environ 80 % du temps dans des lieux fermés, en particulier dans les logements, et l’air que l’on y respire n’est pas toujours de bonne qualité. Pire encore, il est bien souvent de moins bonne qualité que l’air extérieur, puisque de nombreux polluants spécifiques aux activités d’intérieur viennent s’y ajouter. Les appareils de chauffage à combustion par exemple, qui couvrent près de 60% des logements français (44% de chaudières au fioul et 14% de chaudières au gaz) contre 33% de chauffages électriques constituent une des premières sources de pollution des habitations en France. Une pollution qu’il est néanmoins possible de minimiser en adoptant au quotidien les bons gestes pour un air plus sain. Explications.
Si les sources de pollution de l’air intérieur sont multiples (l’humidité, la moisissure, ou certains matériaux et produits de construction, de décoration comme la peinture, le vernis ou la colle par exemple), les équipements de chauffage à combustion constituent généralement la première source d’émissions de gaz carbonique en intérieur.
Lire aussi : Economie d’énergie : comment réduire sa facture de gaz ?
Les polluants chimiques sont en effet très abondants et très courants dans l’air intérieur d’un logement chauffé au gaz ou au fioul, et le monoxyde de carbone ou CO (gaz incolore, inodore et mortel à forte concentration), se dégage en quantité importante quand des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion sont mal entretenus ou fonctionnent dans une atmosphère confinée, appauvrie en oxygène.
Ces émanations ne sont pas anodines et peuvent (à fortes doses, ou lors d’une exposition faible mais répétée par exemple) provoquer des nausées, de la toux, des troubles respiratoires, des crises d’asthme, et dans certains cas d’intoxication vraiment extrêmes, l’asphyxie et le décès (on estime à 1300 le nombre de personnes intoxiquées par an en France, et à 100 le nombre de décès).
Pour éviter ce genre de désagréments, l’entretien régulier de vos matériels est essentiel. Un chauffage ou un chauffe-eau bien entretenu fonctionnera mieux et ne rejettera que peu de polluants dans votre environnement. N’hésitez pas pour cela à faire appel à des professionnels qualifiés capables d’intervenir aussi bien pour l’installation de vos équipements que pour le ramonage des conduits de fumée par exemple (à réaliser au moins une fois par an selon les modalités définies par les règlements sanitaires départementaux).
Lire aussi : Chauffage : comment bien choisir sa chaudière à bois ?
Pour les appareils de chauffage au bois individuel, pensez à utiliser un combustible de qualité, signalé par exemple par la marque “NF bois de chauffage” ou “France Bois Bûche”, ou des granulés de bois labellisés “Din plus” ou “EN plus”, et surtout à ne jamais brûler de bois humide ou de bois de récupération, souvent traité ou peint. Attention enfin aux appareils de chauffage mobiles d’appoint à gaz ou à pétrole. Ne les utilisez jamais de façon continue car ils produisent de grandes quantités de monoxyde de carbone ainsi que d’autres polluants (particules imbrûlées…).
Sachant qu’une ventilation mal installée ou mal entretenue favorisera la présence de polluants ou les dispersera dans le logement, il est conseillé ensuite de favoriser au maximum la circulation de l’air via l’utilisation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC) efficace. Conçue pour fonctionner en permanence, la VMC ne doit jamais être arrêtée et peut être réglée sur sa vitesse maximale lorsque vous êtes à la maison (quand vous faites la cuisine ou que vous prenez une douche par exemple). Il est essentiel de vérifier régulièrement le bon fonctionnement de votre VMC et de nettoyer une fois par trimestre les bouches d’extraction et les bouches de soufflage pour s’assurer de son fonctionnement optimal. Vous pouvez également faire réaliser l’entretien de votre VMC tous les trois ans par un spécialiste, et changez les filtres d’insufflation et d’extraction une à deux fois par an pour les VMC double-flux.
Si votre logement n’est pas équipé d’une VMC, il vous faudra alors créer ou maintenir des circulations d’air suffisantes pour renouveler l’air intérieur. Vous devez dans ce cas veiller à ce qu’il y ait toujours un espace d’environ 2 cm sous vos portes intérieures pour permettre à l’air de circuler, et aérer quotidiennement 10 minutes le matin et le soir. Lorsqu’il ne fait pas trop froid, vous pouvez aussi ouvrir vos fenêtres en fonction de vos activités (passage de l’aspirateur, douche, bain, préparation du repas, lessive…), et laisser les fenêtres des chambres entrebâillées la nuit pour évacuer la vapeur d’eau produite par les occupants.
Crédits photo : Ademe / Engie