Moins connu en raison du grand nombre de chauffages électriques déployés dans l’Hexagone, le chauffage au bois est tout de même utilisé par près de 8 millions de ménages en France et pourrait s’affirmer au fil des ans comme une solution de complément valable dans la production d’énergie chez les particuliers. Cette ressource à la fois stable et bon marché nécessite toutefois un équipement performant qui dépendra avant tout de vos besoins et de la forme du combustible utilisé. Explications.
Une ressource de premier ordre en France
Neutre en carbone, le bois brûlé dans les chaudières peut à la fois alimenter le chauffage central et l’eau chaude sanitaire. Très utilisé en France, il permet déjà de produire en moyenne 5.000 kilowattheures par an en période de grand froid, soit l’équivalent de 5 à 10 réacteurs nucléaires. Comme l’explique le Syndicat des énergies renouvelables (SER) dans un rapport publié en novembre dernier, « quelque 3,5 millions de ménages chauffés à l’électricité sont équipés d’un appareil de chauffage au bois, tout comme 4 millions de ménages chauffés avec une énergie fossile (fioul ou gaz)« .
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Cela étant, la part du chauffage domestique au bois dans l’approvisionnement énergétique des français ne progresse que très lentement, et son développement croissant dans les années à venir nécessitera à terme le renouvellement d’appareils anciens ou la primo acquisition par les particuliers de chaudières performantes à la fois sur les plans technique et environnemental.
Les formes de combustibles et les chaudières correspondantes
On distingue aujourd’hui quatre types de chaudières à bois différentes, suivant la forme du combustible. Les chaudières à bûches à tirage forcé et à combustion inversée (dite Turbo) tout d’abord, atteignent un rendement de 60-70%, soit une économie possible de 30% de bois par rapport à une chaudière à tirage naturel. Elles nécessitent toutefois un entretien important et ne seront véritablement intéressantes en terme de rendement que si vous disposez d’une source d’approvisionnement en bois très bon marché.

Les chaudières à plaquettes de bois présentent au contraire un grand degré d’automatisation. Les plaquettes de bois sont obtenues par déchiquetage dans un broyeur de branches, de perches et des sous-produits du sciage (écorce), et peuvent être stockées en tas sur une plate-forme de stockage protégée et ventilée. Elles sont placées dans un silo d’alimentation automatique de la chaudière et permettent donc un fonctionnement autonome dont la durée variera selon la capacité de stockage. Le rendement de combustion pour ce type de chaudière se situe entre 70 et 85%, et peut même atteindre 90% dans le cas des granulés de bois. Les granulés de bois fonctionnent avec des chaudières identiques à celles des plaquettes de bois mais offriront plus de liberté d’installation. Ces granulés, composés de bois compressés, sont généralement livrés par un camion-souffleur et offrent ainsi une grande souplesse de positionnement du silo de stockage.
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Enfin, les chaudières mixtes peuvent être alimentées quant à elles par une ou plusieurs formes de bois, ainsi que par un brûleur traditionnel au fuel ou au gaz, et offrent logiquement beaucoup plus de flexibilité.
Les critères à respecter pour bien choisir sa chaudière
Une fois le choix du combustible acté en fonction de vos ressources ou de la filière d’approvisionnement locale (le bois peut être acheté auprès d’un particulier ou d’un négociant en bois de chauffage pour 45-50 euros/stère), le choix de la bonne chaudière dépendra principalement de vos besoins en chauffage et donc, du rendement de la combustion. D’autres caractéristiques pourront également vous aider à faire le bon choix comme le degré d’autonomie (les chaudières granulés ou plaquettes offrent un grand confort d’utilisation), la mixité du combustible et les coûts d’investissement et de fonctionnement.
Le label « Flamme Verte » vous garantira en outre un rendement d’au moins 65% entre l’énergie produite par l’appareil par rapport à la consommation de combustible, et une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre, en particulier de monoxyde de carbone.
Les aides financières accessibles
Avant qu’une hypothétique prime à la casse pour les vieux appareils soit mise en place à la demande du SER, pour permettre la diffusion de nouveaux équipements plus performants, il est déjà possible aujourd’hui d’obtenir des aides financières sous conditions lors de l’achat d’un équipement de chauffage au bois.
L’Eco Prêt à taux zéro et le crédit d’impôts transition énergétique (CITE), équivalent à 30% du coût total TTC de l’équipement, ne s’appliqueront dans ce cadre que pour les appareils à rendement supérieur ou égal à 80 % pour les chaudières à chargement manuel, et à 85 % pour les chaudières à chargement automatique, et nécessiteront de faire réaliser les travaux d’installation par des professionnels qualifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Vous pouvez bénéficier également d’un taux de TVA réduit à 5,5% selon des critères identiques à ceux de l’éco prêt à taux zéro et du crédit d’impôts.
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Précisons enfin que ces aides, accessibles également lors du « remplacement d’un système de chauffage bois ou biomasse« , n’imposent pas le remplacement d’un appareil par un autre exactement identique à l’ancien. Un insert de cheminée pourra par exemple remplacer un poêle à bois ou inversement.
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