La Norvège change son fusil d’épaule. Mardi 16 janvier 2024, le pays scandinave a annoncé l’octroi d’un nombre record de nouvelles licences pétrogazières dans le but de garantir sa souveraineté énergétique.
Gaz : la Norvège veut assurer sa position sur la scène internationale
La décision de la Norvège d’octroyer 62 licences pour l’exploration pétrolière et gazière offshore marque un tournant dans sa quête d’autonomie énergétique. Depuis la guerre en Ukraine, le pays scandinave est devenu le premier fournisseur de gaz naturel des pays européens et le 3ᵉ au niveau mondial. Ces permis, réparti entre la mer du Nord, la mer de Norvège et la mer de Barents, visent ainsi à asseoir la souveraineté énergétique du pays dans un contexte international incertain. Le ministre de l’Énergie, Terje Aasland, a d’ailleurs tenu à justifier et à souligner l’importance de cette démarche dans un communiqué : « C’est important pour l’emploi, la création de valeur et pour s’assurer que la Norvège demeure un fournisseur stable d’énergie pour l’Europe. »
Cette expansion stratégique implique des acteurs majeurs du secteur énergétique (21) tels qu’Aker BP, TotalEnergies et Shell. C’est la compagnie pétrolière norvégienne Equinor qui s’est néanmoins vu octroyer le plus grand nombre de permis : 39 licences. Cette initiative du gouvernement norvégien a, sans surprise été particulièrement bien reçu par la compagnie, comme peut en témoigner la déclaration de son porte-parole : « Ces nouvelles licences sont une étape cruciale vers la réalisation de nos objectifs d’autonomie énergétique et de leadership sur le marché européen. »
Un changement stratégique qui ne fait pas l’unanimité
Le ministre norvégien de l’Énergie a également donné son accord, le 9 janvier 2024, pour l’exploration minière et l’extraction de métaux critiques tels que le cobalt, le cuivre ou le zinc dans ses fonds marins, soit sur une superficie équivalente à celle de l’Italie. La Norvège espère ainsi réduire sa dépendance, et celle des européens, envers la Chine, premier fournisseur mondial de ce type de métaux.
Cependant, la quête d’autonomie énergétique de la Norvège ne fait pas l’unanimité. L’octroi de ces licences représente un changement de cap radical de la part du pays scandinave et n’est pas sans conséquences sur l’environnement. Les organisations écologistes telles que le WWF et Naturvernforbundet n’ont pas tardé à exprimer leurs inquiétudes quant à l’impact potentiel de ces exploitations sur l’environnement.
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