Si ses relations diplomatiques avec l’Europe ne sont plus vraiment au beau fixe depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, la Russie n’en a jamais perdu pour autant le rôle de premier fournisseur de gaz européen, et devrait encore battre des records cette année. Selon un communiqué du président du géant public Gazprom, Alexeï Miller, publié fin novembre 2017, la Russie aura exporté en 2017 une quantité record de gaz estimée à 192 milliards de m3.
Si la tendance observée depuis le mois de janvier 2017 se poursuit, Gazprom devrait établir cette année « un nouveau record absolu d’exportation de gaz dans son histoire à 192 milliards de mètres cubes », a déclaré Alexeï Miller au cours d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine. Le groupe russe Gazprom aura extrait au total plus de 470 milliards de m3 de gaz, en augmentation de plus de 13% par rapport à l’an passé où la production avait été particulièrement faible.
La Russie couvre le tiers de la consommation européenne de gaz
Rappelons qu’une grande partie du gaz exporté par Gazprom est destinée à l’Union européenne et à la Turquie. En 2016 par exemple, ces deux destinations avaient reçu une quantité record de gaz russe, à hauteur de 179,3 milliards de m3, en dépit de la volonté de l’UE de réduire sa dépendance aux hydrocarbures russes. Un défi d’autant plus difficile à relever pour Bruxelles que le gaz de Moscou couvre toujours aujourd’hui près du tiers de la consommation européenne, et que la Russie est le seul fournisseur capable d’apporter de manière sûre des volumes supplémentaires à ses clients européens.
Gazprom met d’ailleurs ses bons résultats en avant comme autant de preuves de la dépendance accrue de l’UE au gaz russe, bien que Bruxelles ou certains pays membres se soient opposés ces dernières années aux projets de nouveaux gazoducs russes. Gazprom a lancé en 2017 le chantier du gazoduc TurkStream via la mer Noire, visant à renforcer les livraisons de gaz russe à la Turquie et d’en faire un pays de transit vers le sud de l’UE à la place de l’Ukraine, et planche toujours sur le projet NordStream 2 destiné à relier la Russie à l’Allemagne. Côté asiatique, le géant public russe prévoit de livrer du gaz à la Chine via le nouveau gazoduc « Force de Sibérie » à partir de décembre 2019.
Crédits photo : Gazprom
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