Contesté par de nombreux pays membres de l’Union européenne, méfiants face aux projets de gazoducs russes, le gazoduc TurkStream devrait pourtant bien voir le jour. Le géant russe Gazprom a annoncé dimanche 7 mai 2017, le début des travaux de construction du gazoduc entre la Russie et la Turquie, devant approvisionner à terme l’Europe.
Projet symbolique de la réconciliation entre Moscou et Ankara, le projet de gazoduc TurkStream entend faire de la Turquie un nouveau pays de transit et renforcer ainsi le poids de la Russie dans l’approvisionnement gazier européen. Moscou souhaitait en effet par ce biais mettre en place une voie de substitution suite à l’abandon en 2014, en pleine crise ukrainienne, du projet South Stream par la Mer Noire, bloqué par l’Union européenne.
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Retardé à plusieurs reprises du fait des tensions diplomatiques entre la Russie et la Turquie, nées de la destruction par l’aviation turque d’un bombardier russe survolant la frontière syro-turque en novembre 2015, le projet a finalement été relancé à l’été 2016 et entre aujourd’hui dans sa phase de construction. “La construction du gazoduc TurkStream a commencé en mer Noire, près des côtes russes”, a indiqué Gazprom dans un communiqué. “La réalisation du projet se déroule selon le plan et nos consommateurs turcs et européens auront d’ici fin 2019 une nouvelle route sûre pour l’importation de gaz russe”, a déclaré le PDG de la société, Alexeï Miller, cité dans le communiqué.
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Ce projet prévoit notamment la construction sous la mer Noire, de deux conduites d’une capacité de 15,75 milliards de mètres cubes de gaz par an chacune. Pour appel, le gazoduc NordStream permet déjà l’exportation de près de 55 milliards de m3 en Europe, une capacité qui pourrait également doubler si l’autre projet de Gazprom, NordStream 2 reliant la Russie à l’Allemagne, se concrétiser dans les années à venir.
Crédits photo : Gazprom