Ce lundi 31 juillet 2023, en Géorgie (États-Unis), le troisième réacteur de la centrale nucléaire de Vogtle a été mis en service. C’est le premier réacteur nucléaire raccordé au réseau par l’Oncle Sam depuis 7 ans, il sera suivi d’ici fin 2023 ou début 2024 d’un second – qui sera probablement le dernier avant les Small Modular Reactors (SMR), aucun réacteur conventionnel n’étant actuellement en projet.
Aux États-Unis, la compagnie énergétique Georgia Power a annoncé, ce 31 juillet 2023, la mise en service du réacteur n°3 de la centrale nucléaire de Vogtle, près de Waynesboro, dans l’est de la Géorgie. Il sera suivi d’ici la fin 2023, voire début 2024, par l’unité 4 de la même centrale, mise en chantier en même temps. A ce moment, la centrale nucléaire de Vogtle deviendra la plus puissante des États-Unis.
Les deux réacteurs seront livrés avec sept ans de retard sur le calendrier initial, et un coût total plus que doublé, passant de 14 à 30 milliards de dollars. Vogtle n°3 et n°4 étaient les premiers projets de nouveaux réacteurs approuvés par les États-Unis depuis l’incident de la centrale de Three Pile Island (Pennsylvanie), en 1979, qui avait donné un net coup d’arrêt au programme nucléaire états-unien.
Depuis, deux autres réacteurs avaient été mis en service, à la centrale de Watts Bar, dans le Tennessee, en 1996 et 2016 : mais leur construction avait démarré avant l’incident, en 1973, et le second avait vu ses travaux suspendus pendant plus de deux décennies.
Surtout, les deux réacteurs de Vogtle devrait être les derniers mis en service avant l’arrivée des premiers Small Modular Reactor (SMR), car aucun autre projet de réacteur conventionnel n’est actuellement en cours outre-Atlantique. La construction des unités 2 et 3 de la centrale de Virgil Summer, en Caroline du Sud, ont en effet été interrompu sine die en 2017, et ne devraient pas reprendre.
Pour autant, les États-Unis de Joe Biden ne comptent pas tourner le dos à l’énergie nucléaire pour assurer leur transition énergétique. D’abord parce que le président milite, contre une partie de son camp démocrate d’ailleurs, pour un prolongement au maximum de la durée de vie des centrales existantes, afin d’assurer une base d’électricité décarbonée au pays.
Son grand plan d’investissement pour le climat de l’été 2022 prévoit par ailleurs des crédits d’impôt pour les producteurs et consommateurs d’électricité décarbonée : si ce mécanisme est surtout connu pour soutenir l’éolien et le photovoltaïque, il s’applique aussi au nucléaire.
Les États-Unis veulent surtout miser sur les SMR pour relancer leur production d’électricité nucléaire : plus petits, plus simples à construire et à installer, potentiellement constructibles en série, ces équipements sont l’avenir de la filière pour Washington. De nombreux projets ont reçu des autorisations de développement ou des financement ; les premières mises en service commerciales sont attendues pour la fin de la décennie 2020.