Un rapport du think tank climatique Ember, publié ce 30 août 2023, indique que la part des combustibles fossiles dans le mix électrique de l’Union européenne est tombée, au premier semestre 2023, à 33 %, son minimum historique – contre 36 % pour les renouvelables et 31 % pour le nucléaire. Une performance rendue possible par une baisse de la consommation électrique, la croissance des renouvelables n’ayant pas pu compenser cette baisse des fossiles.
L’Union européenne avance vers la décarbonation de son mix électrique, et a franchi une nouvelle étape symbolique, durant le premier semestre 2023 : selon un rapport du groupe de réflexion dédié au climat et à l’énergie Ember, publié ce 30 août 2023, la part des combustibles fossiles dans le mix électrique européen y est tombé à 33 %, son minimum historique.
Les renouvelables ont quant à eux apporté 36 % de l’électricité européenne, dont 27 % pour le photovoltaïque et l’éolien, et le nucléaire les 31 % restant, un chiffre amené à augmenter avec la fin des soucis de corrosion sous contrainte qui plombaient la disponibilité du parc nucléaire de la France.
« Le déclin des énergies fossiles est un signe des temps. Le charbon et le gaz sont trop chers, trop risqués et l’UE est en train de les supprimer », se félicite Matt Ewen, analyste pour Ember. Pour autant, cette performance est due d’abord à une baisse globale de la consommation électrique, provoquée des prix qui ont explosé sur le marché européen – poussant particuliers, professionnels et industriels à réduire leurs consommations.
Or, en cas de baisse de la consommation, ce sont d’abord les centrales au charbon et au gaz qui sont stoppées, permettant un recul aussi spectaculaire. En volume, la quantité d’électricité produite par les fossiles a ainsi baissé de 80 TWh sur la période, soit un recul de 17 %. Le charbon a accusé le plus fort reflux, avec -23 % sur la période (sous les 10 % du mix électrique européen, autre première historique). Le gaz a connu une baisse de 13 %.
En volume, les renouvelables n’ont progressé que de 40 TWh sur la période, 13 TWh pour le photovoltaïque, 10 TWh pour l’éolien, 15 TWh pour l’hydraulique. Ces chiffres tempèrent l’optimisme de l’annonce choc du rapport. La croissance des renouvelables est d’abord due à une plus forte disponibilité de l’hydraulique, grâce à des précipitations plus importantes lors de l’hiver 2022-2023, une cause conjoncturelle.
Structurellement, les « nouveaux » renouvelables ont augmenté leur production de 23 TWh, couvrant moins d’un tiers du recul des fossiles. Or, la transition énergétique programmée par l’Union européenne va imposer d’électrifier un maximum d’usage. Dans ce contexte, l’essor du photovoltaïque et de l’éolien semble bien timide, et peu en phase avec les objectifs ambitieux de Bruxelles.
Le rapport d’Ember ne s’y est pas trompé, qui indique que l’Union européenne doit d’augmenter « massivement » le déploiement des énergies renouvelables, en particulier le photovoltaïque et l’éolien, « pour soutenir une économie résiliente à travers l’Europe » et compenser de manière pérenne le recul de la production d’électricité à partir d’énergies fossiles.
Le 29 août 2023, l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena) a également incité à l’optimisme, dans un rapport montrant que les renouvelables sont toujours plus rentables face aux fossiles. L’analyse montre qu’environ 86% (187 GW) de la capacité renouvelable mise en service en 2022 avait un coût inférieur à celui de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles (charbon, gaz).