Dans la foulée de la validation d’un ambitieux plan d’accélération des renouvelables par l’Union européenne, qui prévoit notamment de tripler les installations annuelles d’éoliennes d’ici 2030, le directeur de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) a appelé l’Union à « décentraliser » son approvisionnement dans les nouveaux renouvelables, tant dans les matières premières ou les composants que dans les équipements finis, afin de se défaire de la dépendance à la Chine.
Le directeur de l’IRENA appelle l’Union européenne à « décentraliser » son approvisionnement en technologies renouvelables
L’Union européenne a récemment validé un plan de profonde accélération des installations d’énergies renouvelables, qui prévoit notamment de doubler, d’ici 2030, la part des EnR dans son mix, pour le porter à 42,5 %. Le paquet législatif européen contient notamment un large volet sur les simplifications administratives, afin de construire et de mettre en service plus vite les parcs éoliens et photovoltaïques.
Mais pour mettre en service un parc, encore faut-il disposer des équipements à raccorder au réseau ! Or, pour tenir ses objectifs, l’Union européenne doit par exemple installer 20 GW de nouvelle puissance éolienne par an, contre 7 GW actuellement. Le risque de saturation des usines, de goulots d’étranglement, de rupture de la chaîne d’approvisionnement est plus que réel.
Et ce, d’autant plus que l’Union européenne est trop fortement dépendante de la Chine dans ses installations renouvelables, comme l’a souligné, ce 9 mai 2023, Francesco La Camera, le directeur de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
Il a rappelé que l’Union européenne achète à la Chine 98% de ses métaux rares, indispensables pour de nombreuses technologies de transition énergétique ; la Chine contrôle par ailleurs 60 % de la capacité mondiale de production de batteries, d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques. L’IRENA appelle donc l’Union à se défaire de cette dépendance.
Se tourner vers d’autres fournisseurs et partenaires pour se défaire de la dépendance à la Chine
« Il est important de travailler à décentraliser la chaîne d’approvisionnement. Il faut davantage collaborer avec l’Afrique, l’Amérique du Sud ou l’Asie du Sud-Est », pour produire les infrastructures nécessaires à la transition énergétique, a ainsi indiqué Francesco La Camera en marge d’un forum intergouvernemental à Berlin, dédié au développement de l’éolien offshore en Mer Baltique.
Il appelle ainsi à « développer des interconnexions sur les minerais, sur les industries vertes avec des pays en développement ». « C’est cela qui va permettre aux Européens d’atteindre leurs objectifs », en matière de neutralité carbone, ajoute le directeur de l’IRENA.
#OffshoreWind is a crucial piece of the #energytransition puzzle in support of #energysecurity & #climateaction.
At the #BalticOffshoreWindForum w/ Ministers @ABaerbock, @LarsLoekke & @Haavisto, I underlined that we must add 1000 GW of #renewables per year to keep 1.5C alive. pic.twitter.com/kaTyFIpvcc
— Francesco La Camera (@flacamera) May 9, 2023
Plus globalement, Francesco La Camera a profité du forum sur l’éolien en mer pour rappeler les ordres de grandeur du défi climatique qui attend l’humanité pour rester sous les 1,5°C de réchauffement : il faut ainsi notamment « ajouter 1 000 GW de renouvelables par an » au niveau mondial. Il a également indiqué que l’éolien en mer était « une pièce cruciale du puzzle de la transition énergétique en faveur de la sécurité énergétique et de l’action climatique ».
Laisser un commentaire