Union européenne : les réserves de gaz déjà remplies à 90%, l’assurance d’un hiver tranquille ? - L'EnerGeek

Union européenne : les réserves de gaz déjà remplies à 90%, l’assurance d’un hiver tranquille ?

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La Commission européenne s’est récemment félicitée que les réserves de gaz fossile atteignent mi-août 2023 une moyenne de 90 % de remplissage, l’objectif fixé pour le 1er novembre, soit deux mois et demi d’avance. Le continent semble paré pour faire face à l’hiver 2023-2024, mais de nombreuses incertitudes demeurent, dans un contexte de nette hausse des cours.

Les réserves de gaz de l’Union européenne remplies à 90 % avec deux mois et demi d’avance

La Commission européenne a indiqué, ce 18 août 2023, que l’Union européenne était « bien préparée » pour faire face à l’hiver prochain, puisque les réserves de gaz fossile sont remplies en moyenne à 90 %. En juin 2022, suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Vingt-Sept avait en effet adopté un cadre législatif imposant un remplissage à ce niveau pour le 1er novembre de chaque année : cet objectif est donc rempli avec deux mois et demi d’avance cette année.

Les données agrégées de « Gas Infrastructure Europe » (GIE), association regroupant les opérateurs européens d’infrastructures de gaz, indiquent ainsi, au 18 août 2023, un stockage à 90,12 % en moyenne, soit 93 milliards de m³ au total. Les taux varient de 77 % en Lettonie à plus de 99 % en Espagne, la France atteignant 84 %. Ce niveau de remplissage permet de couvrir un tiers de la demande hivernale en gaz de l’Union européenne.

La commissaire européenne à l’Energie Kadri Simson s’est félicité de cette réussite, indiquant que ce taux de remplissage devrait permettre de « stabiliser davantage » les marchés énergétiques « dans les mois à venir ».

« La partie n’est pas terminée » en vue de l’hiver 2023-2024

Pour autant, ce taux de remplissage ne signifie pas que l’hiver 2023-2024 se passera assurément sans encombre, surtout s’il s’avère rigoureux. Tout d’abord, il faudra que l’Union achète autant de gaz qu’elle en consomme d’ici au 1er novembre pour rester dans les clous de ses objectif (voire davantage pour atteindre des niveaux de stockage supérieurs à 90%).

Il faudra ensuite acheter du gaz tout au long de l’hiver pour assurer la consommation que le stockage ne fournira pas. Certes, ce matelas de sécurité peut permettre de faire face à de brusques hausses des cours ou à un ponctuel manque de disponibilité sur les marchés internationaux. Mais il ne suffira pas à compenser tous les aléas.

Or, l’Union européenne a compté sur le gaz russe pour couvrir 15 % de ses importations au premier trimestre 2023, et la volatilité des prix du gaz reste très importante. Les récentes menaces de grèves sur les plateformes de liquéfaction australiennes ont suffi pour faire bondir les cours du TTF néerlandais (l’indice de référence pour les prix du gaz fossile dans l’UE) à plus de 45 euros le MWh.

Il faudra enfin que les États membres tiennent à nouveau leur objectif de réduire leur consommation de gaz de 15% sur la période allant d’avril 2023 à fin mars 2024 par rapport à la moyenne enregistrée sur les années 2017-2022 – comme ils l’avaient fait en 2022-2023, bien aidés par la douceur de l’hiver et des prix du gaz décourageants son utilisation.

« La partie n’est pas terminée, nous devons rester sur nos gardes et nous préparer à des vents contraires », comme un hiver plus rigoureux qu’attendu ou des turbulences sur les marchés gaziers, avait déjà averti en juillet 2023 le ministre tchèque de l’Industrie et de l’Energie Jozef Sikela.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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