Champ gazier contesté : l’Iran menace de faire cavalier seul face à l’Arabie saoudite et au Koweït

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Le ministre du pétrole de l’Iran a indiqué, ce 30 juillet 2023, son intention de « faire valoir ses droits » sur un champ gazier offshore contesté par l’Arabie saoudite et le Koweït, en cas d’absence d’une volonté de coopération des deux pays. Le différent sur ce gisement dure depuis 1963, et a été ravivé par la récente volonté iranienne de démarrer des forages dans la zone contestée.

L’Iran veut « faire valoir ses droits » sur le gisement d’Arash / Dorra, revendiqué par le Koweït et l’Arabie saoudite

Le ministre iranien du pétrole, Javad Owji, est monté au créneau, ce 30 juillet 2023, en pleine escalade des tensions avec l’Arabie saoudite et le Koweït sur un champ gazier offshore. Contesté par les trois pays depuis 1963, connu sous le nom de Dorra en arabe et d’Arash en persan, ce champ dispose de réserves totales estimées à 220 milliards de m3. Il est situé dans la zone maritime neutre entre les trois pays.

« L’Iran fera valoir ses droits et ses intérêts concernant l’exploitation et l’exploration » du gisement « s’il n’y a pas une volonté de compréhension et de coopération », a déclaré Javad Owji. « L’Iran ne tolérera aucune violation de ses droits », a-t-il ajouté, affirmant que l’Iran avait cherché « la voie de la négociation ».

Le différent remonte à 1963. A cette date, le Koweït avait accordé une concession dans le champ gazier à l’Anglo-Iranian Petroleum (devenue depuis une filiale de BP), pendant que l’Iran en accordait une à la Royal Dutch/Shell. Les deux concessions se chevauchent en partie. Pendant des années, les deux pays ont tenté de s’entendre, via de longues négociations, mais en vain.

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Koweït et Arabie saoudite vont commencer l’exploitation du champ, provoquant la colère de l’Iran

En 2001, l’Iran a commencé des forages dans le champ. Cette décision a poussé le Koweït à s’entendre avec l’Arabie saoudite pour fixer définitivement leurs frontières maritimes. Un accord sur une exploitation conjointe par les deux pays est ensuite signé en mars 2022, que l’Iran qualifie d’illégal. En décembre 2022, Saudi Aramco et Kuwait Gulf Oil Company signent un protocole d’accord pour développer conjointement le champ de Dorra.

Mais, fin juin 2023, l’Iran annonce que sa compagnie nationale d’hydrocarbures, la National Iranian Oil Company, se prépare à « commencer le forage dans le champ conjoint d’Arash ». «Des ressources considérables ont été allouées au conseil d’administration (…) pour mettre en oeuvre le plan de développement de ce gisement», a déclaré Mohsen Khojsteh Mehr, DG de la compagnie.

Début juillet, le ministère koweïtien des Affaires étrangères a répliqué par un communiqué oscillant entre ouverture et fermeté. « L’Etat du Koweït et le royaume d’Arabie saoudite (…) ont des droits exclusifs sur les richesses naturelles du gisement de Dorra. (…) [L’État] renouvelle son invitation à la partie iranienne à entamer des négociations sur la démarcation des frontières maritimes », précisait-il.

Ce 27 juillet 2023, le Koweït a enfoncé le clou. Son ministre du Pétrole, Saad al-Barrak, a indiqué que son pays commencerait « le forage et la production » sur le champ gazier – sans attendre un éventuel accord avec l’Iran sur les lignes de démarcation. Provoquant cette vive réaction iranienne.

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