Ce dimanche 5 janvier 2020, l’entreprise publique gestionnaire des hydrocarbures au Koweït, la Kuwait Petroleum Corp, a signé un accord avec son homologue du Qatar : il porte sur l’importation de 3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, jusqu’en 2037. Ce GNL devrait permettre au Koweït de réduire ses émissions carbone.
Le Koweït va importer 3 millions de tonnes de GNL du Qatar à partir de 2022
Pour réussir sa transition énergétique, le Koweït mise donc sur le GNL, en remplacement du pétrole. Pour ce faire, la Kuwait Petroleum Corp vient d’annoncer la signature d’un contrat d’ampleur avec la Qatar Petroleum : il concerne l’importation de 3 millions de tonnes de GNL annuel en provenance de Doha.
L’accord, d’une durée de 15 ans, prendra effet en 2022, date d’achèvement d’un nouveau terminal de réception de GNL au port d’Al-Zour, au sud du Koweït – un chantier estimé à 3 milliards de dollars. « Cet accord prolonge la relation de longue date du Qatar avec le Koweït en matière d’approvisionnement en GNL jusque dans les années 2030″, a ainsi déclaré le ministre d’Etat du Qatar pour les affaires énergétiques, Saad al-Kaabi.
Car si le Koweït demeure un très important producteur de pétrole (2,7 millions de barils bruts par jour), il ne dispose que de très faibles réserves de gaz. Le pays importe donc actuellement 2,5 millions de tonnes de GNL par an, auprès de trois fournisseurs, BP, Shell et Qatar Petroleum. Ce gaz est notamment utilisé pour produire de l’électricité et dans l’industrie pétro-chimique.
Objectif : réduire les émissions de CO2, dans un contexte régional explosif
Cet accord permettra de renforcer ce pan de l’économie koweïtienne, fondamentale pour répondre à l’urgence climatique : « L’Etat du Koweït s’engage sur une voie ambitieuse de croissance économique, qui nécessite des sources d’énergie plus propres telles que le gaz naturel qui contribueront à réduire les émissions (de CO2) et à améliorer la qualité de l’air », a commenté le ministre koweïtien du pétrole, Khaled al-Fadel.
Cet accord survient dans un contexte particulièrement tendu au Moyen-Orient. Ce 3 janvier 2020, une frappe américaine, lancée sur ordre du président Donald Trump, a tué le puissant le général iranien Qasem Soleimani, en Irak, ravivant les craintes d’un embrasement régional. Les cours du pétrole sont ainsi repartis à la hausse, le cours du Brent clôturant, ce jour-là, sur un+3,2%, à 68,37 dollars.
Cette situation a également des conséquences sur l’économie des pays du Moyen-Orient : ce dimanche 5 janvier, les bourses des six Etats membres du Conseil de coopération du Golfe ont clôturé en forte baisse, dont -2,1% pour le Qatar et -3,7% pour le Koweit.
Les sept bourses des 6 Etats membres du Conseil de coopération du Golfe (Bahreïn,le Koweït, Oman, le Qatar, Arabie saoudite et Emirats arabes unis) ont toutes clôturés dans le rouge
Le Tadawul, indice Bourse saoudienne (l'une des 10 plus grandes au monde),a fini en baisse (-2,4%)— Jean-Louis SAPALY (@JeanLouisSAPALY) January 5, 2020
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