Quelle vulnérabilité du réseau de gaz aux pannes d’électricité ?

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Une étude s’est penchée sur la vulnérabilité des gazoducs états-uniens aux pannes d’électricité, 10 % des compresseurs du réseau de ...

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Quelle vulnérabilité du réseau de gaz aux pannes d’électricité ? - © L'EnerGeek

Une étude s’est penchée sur la vulnérabilité des gazoducs états-uniens aux pannes d’électricité, 10 % des compresseurs du réseau de gaz US fonctionnant à l’électricité. Les chercheurs appellent à les intégrer immédiatement à la liste des installations électriques critiques.

Les compresseurs électriques, talon d’Achille du réseau de gaz en cas de coupure d’électricité

Une panne électrique peut-elle conduire à une pénurie de gaz ? Si l’interdépendance du gaz et de l’électricité dans la fixation des prix est désormais bien connue dans l’Union européenne, il existe une autre interdépendance, moins évidente et strictement technique, liée à la résilience aux événements extrêmes.

Des chercheurs de Carnegie Mellon ont ainsi récemment publié une étude sur ce sujet, dans l’Electricity Journal, baptisée Quelle est la vulnérabilité des gazoducs américains aux pannes électriques ?

L’équipe de recherche est partie d’un constat simple : certains compresseurs, des équipements clés des gazoducs, fonctionnent grâce à de l’électricité (même si la majorité utilisent pour fonctionner le gaz transporté par le pipeline). Or, en cas d’ouragan ou autres événements climatiques du même ordre, l’électricité peut se retrouver coupée.

Si cela survient dans une zone où se trouve un gazoduc équipé d’un compresseur électrique, le réseau de gaz peut se retrouver fortement perturbé, voire localement coupé. Pour boucler le cercle vicieux, cette coupure peut esnuite empêcher la mise en route de générateurs électriques de secours au gaz… Les conséquences de cette interdépendance peuvent être dramatiques, si elles conduisent à la coupure d’équipements électriques médicaux par exemple.

« La North American Electric Reliability Corporation a déclaré que le traitement des risques d’interdépendance entre le gaz et l’électricité était une priorité absolue qui nécessitait une attention immédiate », indique Sean Smillie, le doctorant qui a dirigé l’étude.

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« Mais en raison notamment de l’absence de surveillance réglementaire du réseau de transport de gaz et de l’importance de la dépendance à l’égard des compresseurs électriques, les conséquences potentielles d’une défaillance ne sont pas bien comprises », ajoute-t-il.

150 stations de compression identifiées, que l’étude propose de classer comme installations critiques

Certes, les stations de compression disposent généralement d’une alimentation de secours. Mais, si elle est souvent suffisante pour répondre aux besoins auxiliaires (systèmes de contrôle, éclairage, ventilateurs de refroidissement), elle ne permet généralement pas de faire fonctionner les compresseurs à alimentation électrique.

« Par conséquent, une panne d’électricité dans une station de compression – un événement tout à fait possible lors d’ouragans ou d’autres événements similaires – pourrait mettre hors service tous les compresseurs électriques du site », précise l’étude.

Les chercheurs se sont donc efforcé d’établir le nombre de stations de compression électriques aux États-Unis : ils ont déterminé que 10 % des 1 500 stations ou sous-stations fonctionnaient à l’électricité. Soit environ 150 compresseurs électriques sur tout le territoire. La Californie, le Midwest, la côte du Golfe de Mexique et l’Est sont particulièrement concernés.

Les auteurs de l’étude proposent donc que les compagnies d’électricité intègrent immédiatement les installations identifiées dans leurs listes d’installations critiques. « Contrairement aux normes et aux rapports de fiabilité bien établis pour le système électrique, le système gazier n’a pratiquement aucune transparence ou surveillance en matière de fiabilité », indique Jay Apt coauteur de l’étude.

« La création d’une organisation fédérale de fiabilité du gaz, comparable à ce qui se fait actuellement pour l’électricité, pourrait améliorer la fiabilité du gaz en établissant des rapports de fiabilité appropriés, des enquêtes sur les incidents et des normes industrielles minimales », conclut le chercheur.

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