Selon une étude parue ce 17 avril 2023, les deux principaux indicatifs de prix du gaz naturel dans le monde, le TTF néerlandais et le JKM japono-coréen, ont connu de nettes baisses depuis le début de l’année 2023, et se maintiennent à un niveau relativement bas (quoique largement au-dessus des moyennes 2017-2021). Pour autant, une nouvelle flambée des prix reste plus que possible.
Les prix du gaz fossile connaissent une nette accalmie en ce début 2023…
Le centre de recherche spécialisé Oxford Institute for Energy Studies a publié, ce 17 avril 2023, son étude trimestrielle consacrée aux prix mondiaux du gaz fossile. Elle indique que les tarifs connaissent une accalmie en ce début 2023, après les flambées successives de 2022, mais que les prix restent historiquement élevés, et pourraient à nouveau repartir fortement à la hausse.
« Un rebond même relativement minime de la demande en Europe ou en Asie pour profiter des bas prix, un hiver froid, ou une rupture d’approvisionnement comme en 2022 sur le terminal de liquéfaction de Freeport (au Texas, NDLR) pourrait facilement perturber l’équilibre actuel », pointent les auteurs.
Ils indiquent ainsi que les deux principaux indicateurs de prix du gaz fossile dans le monde, celui de Rotterdam (Title Transfer Facility, TTF) et celui du gaz naturel liquéfié JKM (Japan Korea Marker) en Asie, ont connu un net reflux depuis janvier 2023, de respectivement 33 % et presque 25 %.
… mais un rebond pourrait survenir à la moindre occasion
Ce recul s’explique par plusieurs facteurs, notamment une baisse de la consommation en Europe (-13 % au premier trimestre par rapport à 2022), qui a aidé les pays européens à finir l’hiver avec un niveau de stockage « record pour un premier trimestre ». Dans le même temps, l’offre mondiale de GNL a connu une légère augmentation, avec une baisse de la demande partout ailleurs qu’en Europe.
Mais rien n’indique pour autant que la crise des prix du gaz, entamée à l’automne 2021 (donc avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie), soit terminée. L’hypothèse qu’elle soit même structurelle et destinée à s’inscrire dans le temps n’est pas à exclure. Oxford Institute for Energy Studies rappelle ainsi que les prix restent « largement au-dessus du niveau moyen des cinq dernières années ».
De plus, la fin des restrictions liées au Covid-19 en Chine devrait bien finir par provoquer une hausse de la demande, et donc, potentiellement, des prix. De même, une possible rupture d’approvisionnement de l’Europe en gaz russe livré par gazoducs terrestres ou sous forme de GNL pourrait provoquer un nouvel appétit européen pour le GNL, faisant à nouveau bondir les tarifs.
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