Les trois derniers réacteurs nucléaires en activité en Allemagne vont fermer samedi. Le gouvernement allemand se satisfait d’avoir ainsi rendu le pays « plus sûr », et indique que la sécurité énergétique du pays est assurée. Le chef de la CDU au Bundestag évoque, quant à lui, « un jour noir pour la protection du climat ». Le ministère français de la transition énergétique craint, lui, une relance du charbon.
L’Allemagne va dire adieu, ce samedi 15 avril 2023, à la production d’énergie nucléaire sur son sol, avec la fermeture des trois derniers réacteurs encore en activité, Emsland (nord), Isar 2 (sud) et Neckarwestheim 2 (ouest). Ils auraient du être débranché au 31 décembre 2022, mais la situation énergétique de l’année dernière, et les craintes pesant sur l’approvisionnement en gaz fossile avait contraint le gouvernement allemand à les prolonger de trois mois et demi.
Les ministères de l’Environnement et de l’Economie ont indiqué, dans un communiqué commun ce 13 avril 2023, que « la grande disponibilité de l’approvisionnement énergétique en Allemagne reste assurée ». La ministre de l’Environnement Steffi Lemke a ajouté que « la sortie du nucléaire rend notre pays plus sûr car les risques de l’énergie nucléaire ne sont pas maîtrisables ».
N’osant plus prétendre que le nucléaire était néfaste au climat, la sûreté reste donc le seul argument des Verts allemands contre l’atome. De nombreux responsables politiques avaient réclamé une prolongation de l’exploitation de ces réacteurs, pour des raisons de sécurité énergétique et de lutte contre le changement climatique.
Fermer ces trois réacteurs « est une erreur stratégique, dans un environnement géopolitique toujours tendu », a ainsi déclaré le secrétaire général des libéraux du FDP Bijan Djir-Sarai lundi. « C’est un jour noir pour la protection du climat », a abondé mardi Jens Spahn, chef de file des conservateurs de la CDU au Parlement.
Sur le second aspect, le gouvernement n’a pu opposer aucun contre-argument. Sur le premier, l’exécutif a mis en avant « le niveau de remplissage élevé des réservoirs de gaz du pays » (64,5%), grâce à l’importation massive de gaz naturel liquéfié (GNL).
La sortie du nucléaire de l’Allemagne, décidée en 2022, a été considérablement accélérée par Angela Merkel suite à la catastrophe de Fukushima en 2011. Le nucléaire avait encore fourni 6 % de l’électricité consommée en 2022 en Allemagne.
Le charbon, dont la sortie est toujours programmée pour 2038 en Allemagne, a connu dans le même temps une hausse de 8 % de sa consommation outre-Rhin l’année dernière, pour répondre à la pénurie de gaz russe, portant son total à 33 % de la production électrique allemande.
Le gouvernement français a d’ailleurs fait part de ses craintes, ce 13 avril 2023, d’assister à une relance allemande des énergies fossiles, et probablement du charbon, pour combler, au moins à court terme, la production électrique nucléaire manquante.
« Il va de soi que la relance de l’énergie fossile pour compenser la sortie du nucléaire ne va pas dans le sens de l’action climatique que nous portons tous collectivement au niveau européen », a notamment indiqué le cabinet du ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
« Chaque pays est responsable de ses propres choix énergétiques (…) néanmoins on partage les objectifs européens de décarbonation de l’économie . (…) On souhaiterait qu’il y ait un engagement commun et partagé pour des actions convergentes vers la sortie totale des énergies fossiles », a ajouté le cabinet de la ministre.
La France continue ainsi d’avancer ses pions pour défendre la place du nucléaire dans la sortie de l’Union européenne des énergies fossiles – une posture à laquelle s’oppose frontalement Berlin.
COMMENTAIRES
On ne voit pas en quoi il y a un risque de voir redémarer le charbon dans la mesure où durant tout l’hiver dont on vien de sortir, l’Allemagne nous envoyait tous les jours près du double de ce que produisaient ces trois réacteurs, démontrant qu’ils n’en n’avaient pas besoin pour eux-mêmes,
Si l’on doit s’inquiéter pour un pays en particulier c’est bien pour le notre car c’est à nous que profitaient ces trois réacteurs et quand on sait que nous avons toujours 21 réacteurs en carafe depuis plus d’un an, il y a effectivement de quoi se faire du mouron pour l’hiver prochain
On se demande pourquoi les écologistes allemands protestent contre l’extension des centrales à la lignite, Selon la dépêche AFP du 13 avril 2022 ” Plusieurs milliers de manifestants se sont réunis samedi à Lützerath, un village menacé par l’extension d’une mine de lignite à ciel ouvert, afin de protester contre ce projet. L’opérateur du site, le conglomérat RWE, maintient cependant le cap, et affirme que le charbon qui se trouve dans le sous-sol de la commune sera “nécessaire dès 2024”, puisque l’Allemagne dépend de ce combustible fossile extrêmement polluant pour produire son électricité, notamment si elle veut se défaire du gaz russe. . Mais cette information résulte certainement d’un complot puisque ces centrales ne doivent pas fonctionner. Et quelle stupidité des investisseurs qui dépensent de l’argent pour des centrales qui ne tourneront jamais. Bravo M. Rochain pour votre clairvoyance et votre objectivité.
Cette fermeture est un véritable scandale en Allemagne.
D’après un sondage , 60% de la population était contre !!!
Les dirigeants allemands sont hors sol.
Le sondage que vous avez inventé, comme d’habitude ?
Les allemands applaudissent la décision. De toutes les façons ces 3 derniers réacteurs n’avaient servis qu’à alimenter la moitié de ce qu’ils ont fournis à la France
https://www.cnews.fr/environnement/2023-04-15/lallemagne-ferme-ses-trois-derniers-reacteurs-nucleaires-1344520
le seul clown qui invente des bobards, c’est vous !!!
Les écolos en Allemagne sont autant hors sol que ceux en France.
Ces réacteurs leur permettaient de diminuer les importations de gaz, c’est certainement pas leur éoliennes minables qui pourront les remplacer.
C’est pas la France qui s’inquiète de la relance fossile en Allemagne, ce sont “nos” ministres pro-nucléaires qui s’inquiètent de voir les français (re)prendre conscience que le nucléaire est le moyen le + cher, le + lent, le + dangereux pour faire chauffer de l’eau pour entrainer une turbine !
Alors que les scénarios 100 % renouvelables, couplée avec sobriété et efficacité sont les plus rapides, les moins chers, les plus résilients 🙂
Merci “à la rédaction” d’ouvrir plus largement ses points de vues, souvent partisant du zéro changements tout va bien 🙁
Et une erreur dans l’article : “charbon, dont la sortie est toujours programmée pour 2038”.
Depuis la nouvelle coalition la date de sortie du charbon est avançée à 2030 !
Avec la guerre de Poutine, c’est un défi de +, mais je pense que les allemands sont très capables de tenir cette date, bravo à eux !
Pauvre aveugle qui ne voyez même pas que nous sommes les seuls à nous enferrer dans le nucléaire