Dans une cérémonie perturbée par une pluie torrentielle, ce 24 février 2023, HDF Energy (ex-Hydrogène de France) a posé la première pierre de la première usine au monde de piles à combustible de forte puissance, sur le site de l’ancienne usine Ford de Blanquefort près de Bordeaux. La production doit commencer en 2024, avec une capacité de 100 MW par an, qui devrait atteindre 1 GW à horizon 2030.

HDF Energy va se doter de la première usine au monde de piles à combustible de forte puissance

Le ciel n’était pas clément, ce 24 février 2023, pour la pose de la première pierre de la future usine de piles à combustible de forte puissance d’HDF Energy (ex-Hydrogène de France). C’est sous une tente, en posant les pelles sur une bâche que les participants ont officiellement lancé les travaux de la première usine au monde à produire des piles à combustible de ce type.

HDF Energy pose la première pierre de son usine de piles à hydrogène à Blanquefort https://t.co/TXrOXC7IGI

— La Tribune Bordeaux (@LaTribuneBdx) February 24, 2023

Fondée voici 10 ans, forte d’une entrée en Bourse lui ayant permis de lever 100 millions d’euros en 2021, HDF Energy collabore depuis ses débuts avec le groupe canadien Ballard. Ce dernier a développé une technologie de piles à combustible, qu’HDF Energy a porté à une puissance plus forte, compatible notamment avec les besoins de la mobilité lourde, en particulier pour le transport ferroviaire et maritime.

Les piles à hydrogène de forte puissance de HDF Energy pourront également servir d’unité de stockage, reliées à des sources de production d’électricité renouvelable (éolien ou solaire) et au réseau électrique, sur les sites d’anciennes centrales au charbon ou au fuel. Des projets de ce type sont en cours en Guyane et en Afrique du Sud.

La livraison de l’usine « est prévue pour novembre ou décembre 2023, et elle doit être opérationnelle au printemps 2024 », a précisé Damien Havard, PDG et fondateur d’HDF Energy. Représentant un investissement de 20 millions d’euros, l’usine produira des piles à combustible de grand calibre (de 1,5 à 10 MW), pour une capacité totale de 100 MW en 2024, qui augmentera jusqu’à atteindre 1GW en 2030.

Une sélection en tant que PIIEC européen dans la ligne de mire

« Jusqu’ici nous construisions des centrales à hydrogène. Nous sommes présents dans plus de vingt pays et comptons vingt-six nationalités dans l’entreprise (qui emploie 72 salariés -Ndr). Nous développons des projets à plus de 100 millions d’euros d’investissement et des engagements cumulés de près de cinq milliards d’euros », a précisé Damien Havard. L’usine devrait permettre de créer une centaine d’emplois sur le site.

L’usine de HDF Energy, installée sur l’ancien site de l’usine Ford de Blanquefort (fermée en 2019), a été présélectionnée par les Projets importants d’intérêt européen commun (PIIEC), l’outil de la Commission européenne pour subventionner les secteurs industriels émergents liés à la transition énergétique et climatique en cours. HDF Energy est l’une des deux PME française ainsi valorisées : en cas de feu vert de Bruxelles, l’entreprise pourrait disposer d’importants financements.

Le projet fait également parti d’une liste de 10 initiatives soutenus par le gouvernement français pour créer une « filière souveraine de l’hydrogène ». Ses deux clients de lancement sont ABB Marine international, spécialiste de la propulsion des navires, et Captrain, filiale de la SNCF. La société a des contrats en Indonésie, Afrique du sud, Mexique, aux Philippines et au Cambodge notamment.