EDF a annoncé, ce 9 décembre 2022, avoir remis en service trois nouveaux réacteurs nucléaires, portant leur total à 40 sur les 56 en exploitation en France. La situation de l’approvisionnement électrique reste tendue, et les risques de coupure pas exclus, malgré une nette baisse de la consommation électrique.
Les réacteurs nucléaires Bugey 3, Dampierre 3 et Cattenom 4 reconnectés au réseau électrique françaises
EDF a annoncé ce 9 décembre 2022 avoir reconnecté la nuit précédente trois nouveaux réacteurs nucléaires au réseau électrique, en l’occurrence Bugey 3 près de Grenoble, Dampierre 3 dans le Loiret et Cattenom 4 en Lorraine, portant le total à 40 réacteurs en service sur les 56 que comptent le parc français.
EDF fait face cette année à une tension particulière sur sa production d’électricité nucléaire. D’une part à cause de retards pris sur les maintenances programmées (recharge du combustible ou visites décennales), dont certaines se sont prolongées, par contre-coup des arrêts de travail provoqués par la crise du Covid-19, puis par des mouvements sociaux cet automne.
D’autre part à cause du soucis de corrosion sous contrainte, qui impose de lourds travaux dans les réacteurs les plus récents et les puissants du parc. Ainsi, si en nombres de réacteurs, la disponibilité du parc nucléaire français montait ce vendredi, à la veille d’une baisse des températures annoncée, à 71,4 % (40 réacteurs sur 56), elle n’était que de 63,9 % en terme de puissance installée (39 GW sur 61 GW).
Crainte sur l’approvisionnement électrique et baisse d’activité industrielle
Cette faible disponibilité rend la France importatrice nette d’électricité depuis le début de l’automne, alors que le pays est historiquement depuis des années exportateur d’électricité, et vecteur de stabilité dans l’approvisionnement électrique de l’ensemble de ses voisins – un statut d’exportateur d’électricité que la France devrait d’ailleurs retrouver l’année prochaine, le manque de disponibilité des réacteurs ayant une cause conjoncturelle et non structurelle.
Pour faire face à de possibles pénuries, le gouvernement envisage d’avoir recourt à des coupures ciblées, en cas de températures très basses et d’économies d’électricité insuffisantes. Pour l’heure, RTE pointe une baisse de la consommation électrique de 8,3 % la semaine dernière par rapport à une moyenne de consommation 2014-2019 (ramenée à des températures moyennes). EDF estime de son coté la baisse de consommation de 10 % entre novembre 2022 et novembre 2021.
Si ces chiffres sont de bonnes nouvelles pour la sécurité énergétique du pays, ils le sont moins pour son secteur industriel, car une part importante de cette baisse est provoquée par des interruptions volontaires d’activité d’entreprises faisant face à des coûts trop élevés de l’électricité.
Ce même 9 décembre, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire était en visite, en compagnie du nouveau PDG d’EDF Luc Rémont, à la centrale nucléaire de Penly, en Seine-Maritime, dont les réacteurs sont toujours à l’arrêt suite au soucis de corrosion sous contrainte, et qui doit accueillir la première paire d’EPR2 français.
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