Ce 25 novembre 2022, le nouveau PDG d’EDF, Luc Rémont, officiellement nommé deux jours plus tôt, a transmis une lettre à l’ensemble des salariés du groupe, les appelant à se mobiliser pour faire face à un hiver 2022-2023 de tous les dangers pour l’approvisionnement électrique. Il a également insisté sur les défis à moyen terme, entre sécurisation et relance du nucléaire, et développement massif de capacités renouvelables.
Ce 23 novembre 2022, le gouvernement a confirmé la nomination de Luc Rémont, ancien responsable des opérations internationales chez Schneider Electric, comme nouveau PDG d’EDF, en remplacement de Jean-Bernard Lévy, qui occupait ce poste depuis 2014. Proposé par le président de la République Emmanuel Macron, ce choix avait été validé le 26 octobre par le Parlement.
Et, ce 25 novembre 2022, le nouveau patron de l’énergéticien a transmis à l’ensemble des salariés d’EDF une lettre en forme de feuille de route et d’appel à la mobilisation générale, transmise à l’AFP.
Il y fait la part belle à la « crise » que traverse EDF : les soucis de corrosion sous contrainte ayant décalé la réouverture de certains réacteurs, le risque de tension (voire de coupures ciblées) sur le réseau électrique français n’ont jamais été aussi forte que pour cet hiver 2022-2023. Le nouveau PDG d’EDF assure être « à pied d’oeuvre » afin de « tenir les engagements de l’entreprise pour la reprise de la production des réacteurs concernés ».
« Dans ces circonstances, toute l’entreprise doit être mobilisée et solidaire, pour une disponibilité nucléaire maximale complétée par la mobilisation de tous les leviers, thermique, hydraulique, éolien, solaire, flexibilité aval et sobriété pour passer les tensions de l’hiver », ajoute Luc Rémont pour enfoncer le clou.
A moyen terme, les défis sont sans doute encore plus cruciaux, puisque la transition énergétique impose un recours accru à l’électricité, donc une forte augmentation des capacités de production d’ici 2050, une échéance où une majorité des réacteurs nucléaires du parc français auront cessé de fonctionner.
Luc Rémont fixe pour cela un objectif : fournir une production électrique « abondante, sûre, compétitive et durable, reposant sur diverses sources d’électricité ». Et, pour ce faire, le nucléaire est bien entendu au coeur de la stratégie du groupe, un nucléaire qu’il faut, selon M. Rémont, « entretenir, prolonger et renouveler ».
Dans le détail, EDF devra notamment boucler les visites d’entretien, régler les problèmes de corrosion sous contrainte, assurer les travaux de sûreté pour prolonger le maximum de réacteurs jusqu’à une durée de 60 ans (voire plus), et lancer la construction des EPR2 voulus par le président de la République. Luc Rémont appelle pour cela à « mobiliser les compétences nécessaires, en attirant et en formant les talents ».
Mais le nouveau patron d’EDF n’oublie pas non plus les renouvelables, appelant à définir « un nouveau cadre propice aux investissements pour l’hydraulique », tout en musclant les investissements d’EDF dans l’éolien et le photovoltaïque, en France comme à l’international.
Luc Rémont glisse enfin un petit mot sur une « réforme indispensable » du marché européen de l’énergie, et sur la nécessité de signer des contrats de fourniture à long terme.