Malgré les violentes critiques de l’Occident sur la violence de sa répression, Min Aung Hlaing, chef de la junte militaire au pouvoir en Birmanie depuis le 1er février 2021, a été reçu ce 12 juillet 2022 en Russie par plusieurs hauts responsables, pour évoquer notamment le partenariat entre son pays et Rosatom sur le nucléaire.
La Birmanie veut se lancer dans le nucléaire civil avec l’appui de la Russie, même après le coup d’Etat
La Birmanie affiche depuis le milieu des années 2000 sa volonté de se doter de centrales nucléaires civiles pour assurer son approvisionnement en électricité. Et la Russie est devenue, progressivement, le partenaire-clé du pays sur ce sujet.
En 2007, un accord avec Moscou donnait naissance au premier centre de recherche nucléaire birman. En 2015, Birmanie et Russie signent un « mémorandum de compréhension », visant à coopérer en matière de technologies nucléaires, « dans un but pacifique et sur un fondement légal ». Un nouvel accord, signé en 2016, renforce encore la position centrale de l’entreprise publique russe Rosatom dans le programme nucléaire birman.
Et, ce 12 juillet 2022, c’est notamment pour évoquer l’avancée de ce programme que Min Aung Hlaing, le chef de la junte militaire au pouvoir en Birmanie depuis le coup d’État du 1er février 2022, a été reçu en Russie.
Soutien croissant de Moscou à la junte birmane
Si, selon l’agence de presse russe Ria Novosti, il n’a pas rencontré Vladimir Poutine, Min Aung Hlaing a assisté à l’inauguration d’une pagode dans un centre culturel birman en présence du vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, puis a rencontré à Moscou le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, ainsi que des représentants de Rosatom.
Depuis le coup d’État, la junte birmane affronte des organisations ethniques rebelles et les milices des « Forces de défense du peuple », tout en réprimant les manifestations dans le sang. La Russie a toujours refusé d’adopter la moindre sanction contre la junte au Conseil de sécurité de l’ONU, invoquant le respect des affaires intérieures des pays.
Cette visite de Min Aung Hlaing a eu lieu deux jours après la déclaration du secrétaire d’État américain Antony Blinken, à Bangkok, qui reconnaissait que les sanctions contre la junte birmane n’avaient eu aucun effet, mais qu’il fallait intensifier la pression sur les militaires.
De plus en plus isolée sur la scène diplomatique mondiale, après l’invasion de l’Ukraine, la Russie affiche un soutien croissant à la junte au pouvoir en Birmanie, à laquelle elle vend des armes. En mars 2022, pour la deuxième année consécutive, des militaires russes ont ainsi pris part à un défilé militaire célébrant les forces armées en Birmanie.
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