Ce lundi 2 avril 2022, Fennovoima, le consortium à majorité finlandaise en charge de la construction du réacteur nucléaire de Pyhajöki, dans le Nord de la Finlande, a annoncé l’annulation de son contrat avec le russe Rosatom, en raison des « risques » liés à l’invasion russe de l’Ukraine.
Fennovoima annule son contrat avec une filiale de Rosatom pour le réacteur nucléaire de Pyhajöki, au Nord de la Finlande
Les sanctions européennes ne visent pas directement les entreprises russes actives dans le nucléaire civil. Les partenariats en cours entre des acteurs européens et Rosatom sont donc toujours valides.
Pour autant, l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe vient de stopper net la participation du géant nucléaire russe à un projet de construction de réacteur de 1 200 MW dans le Nord de la Finlande, à Pyhajöki, au bord de la mer Baltique. Il est piloté par Fennovoima, un consortium composé à 66 % d’entreprises finlandaises et à 34 % par une filiale de Rosatom, RAOS Project.
Lancé en 2010, ce projet accusait d’importants retards. Certes, tous les travaux préparatoires au chantier de la centrale sont achevés, mais le permis de construire final n’a toujours pas été accordé. A la veille de l’invasion de l’Ukraine, le gouvernement finlandais avait déjà fait savoir qu’il allait réévaluer le projet, un des principaux chantiers industriels impliquant une entreprise russe dans l’Union européenne.
Ce 2 mai 2022, le couperet est tombé : Fennovoima a annoncé que le contrat avec la filiale de Rosatom était annulé. « La guerre en Ukraine a aggravé les risques du projet », a justifié le consortium, qui a précisé que RAOS Project, « a été incapable d’atténuer ces risques ».
« Trop tôt pour spéculer sur l’avenir du projet »
Le communiqué invoque aussi « l’incapacité de RAOS Project à faire aboutir » le chantier du réacteur Hanhikivi-1. La coopération avec la filiale de Rosatom est donc terminée, à effet immédiat, mettant un terme aux travaux avec le groupe russe sur le chantier.
Le coût total du projet était estimé à 7,5 milliards de dollars. Fennovoima a déjà engagé entre 600 et 700 millions d’euros. Reste à savoir si cette décision met un terme à la construction du réacteur, ou si le consortium va chercher un nouveau partenaire.
« Il est trop tôt pour spéculer sur l’avenir du projet. La priorité actuelle est d’annuler le contrat en cours », a déclaré le président de Fennovoima Esa Härmälä lors d’une conférence de presse. « Dans un si grand projet il y a d’importantes complexité et les décisions sont seulement prises après des évaluations approfondies », précise Fennovoima.
La Finlande fait partie des pays qui continuent d’investir dans le nucléaire civil. Le pays dispose déjà de quatre réacteurs opérationnels, couvrant 30 % de ses besoins en électricité. Un réacteur EPR de 1 650 MW, construit par un consortium Areva-Siemens, a été également mis en service en mars 2022 sur le site d’Olkiluoto, avec un fonctionnement à pleine capacité prévu pour septembre.
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