L’électricien finlandais TVO vient d’annoncer, ce jeudi 19 décembre 2019, que la mise en service de l’EPR construit par le consortium Areva-Siemens en Finlande est différée en mars 2021. Les lenteurs des tests de vérification et de longs délais d’acheminement des pièces détachées expliquent ce nouveau délai. Ce réacteur demeure cependant au cœur des ambitions finlandaises d’atteindre la neutralité carbone en 2035.
Horizon 2021 pour l’EPR OL3 construit par Siemens et Areva en Finlande
En Finlande, la construction de l’EPR Olkiluoto 3 (OL3), confiée au consortium Areva-Siemens, n’a rien d’un long fleuve tranquille. L’électricien finlandais Teollisuuden Voima Oyj (TVO), qui exploitera le réacteur, vient d’annoncer, ce jeudi 19 décembre 2019, que le consortium lui avait fourni de nouveaux délais actualisés.
L’EPR OL3, dont les travaux ont commencé en 2005 et qui devait originellement être achevé en 2009, devait, selon les précédentes prévisions du consortium, commencer à fournir de l’électricité en septembre 2020.
« Selon le calendrier mis à jour, le combustible sera chargé dans le réacteur en juin 2020, l’unité de centrale sera d’abord connectée au réseau national en novembre 2020 et la production d’électricité régulière commencera en mars 2021 », précise TVO dans un communiqué.
En mars 2019, un accord a été signé entre TVO et ses fournisseurs. Areva s’était engagé à verser 450 millions d’euros à l’électricien, « en compensation de sa responsabilité dans les retards ». L’accord était assorti d’un système de bonus-malus : si le chantier était achevé (centrale opérationnelle mais pas encore reliée au réseau) avant fin 2019, Areva aurait pu recevoir jusqu’à 150 millions d’euros.
En revanche, à partir du 1er janvier 2020, tout nouveau retard provoquera un malus de 20 millions d’euros par mois supplémentaire. Soit, si le délai de juin 2020 pour le chargement du combustible est tenu, 120 millions d’euros.
TVO rappelle l’importance-clé de ce réacteur dans la stratégie climatique finlandaise
Les nouveaux retards sont imputables, selon TVO, à « la lenteur des tests du système et des carences en pièces détachées ». « À l’automne 2019, par exemple, lors des essais de remplacement des moteurs diesel, des composants défectueux ont été identifiés et les délais de livraison des pièces de rechange sont des mois », complète l’électricien.
Pour autant, TVO n’oublie pas que ce réacteur aura une fonction-clé dans la fourniture d’électricité en Finlande : l’EPR OL3 sera, à sa mise en service, la plus forte source de production d’électricité décarbonée du pays, une pièce centrale du puzzle qui doit mener la Finlande à l’abandon du charbon en 2030 et à la neutralité carbone dès 2035.
Fin novembre 2019, le militant syndicaliste Yann Perrotte, après une visite du chantier de l’EPR OL3, rappelait d’ailleurs l’importance de ce réacteur dans les ambitions climatiques finlandaises.
M. l’Ambassadeur @ambafrancefi nous indique que la #Finlande vise la neutralité carbone en 2035. 👍🏻
Avec le concours de @tvo_fi et de son #EPR OL3. pic.twitter.com/YFtYxUQDlX— Yann Perrotte 💙💛 (@YPerrotte) November 27, 2019
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