Annoncée à l’origine en 2010, la mise en service du réacteur nucléaire EPR finlandais Olkiluoto-3 a eu lieu, ce 12 mars 2022. Pour l’heure limitée à 103 MW, sa puissance montera progressivement jusqu’à 1 650 MW en juillet, ce qui en fera l’un des réacteurs les plus puissants d’Europe.
Avec douze ans de retard, l’EPR finlandais Olkiluoto-3 est enfin connecté au réseau
Construit par le consortium Areva-Siemens, soutenu par EDF et Framatome, le réacteur nucléaire finlandais Olkiluoto-3 a été mis en service, ce samedi 12 mars 2022, et a commencé à produire de l’électricité.
« Aujourd’hui samedi 12 mars 2022 à 10h, le réacteur a été connecté au réseau national à un niveau de 103 MW », a annoncé l’exploitant TVO dans un communiqué. Située sur l’île d’Olkiluoto, près de la ville de Pori, dans l’Ouest de la Finlande, la centrale nucléaire compte déjà deux réacteurs à eaux bouillantes de 890 MW, mis en service à la fin des années 1970.
Le nouvel EPR devrait progressivement augmenter sa puissance, pour atteindre les 1 650 MW en juillet, ce qui en fera l’un des plus puissants d’Europe. A cette date, il fournira environ 14 % de l’électricité produite en Finlande. Il devrait ainsi renforcer la sécurité énergétique du pays, qui importe aujourd’hui jusqu’à un quart de sa consommation électrique durant les pics hivernaux.
Près d’un milliard d’euros de pénalités pour Areva et Siemens
Il s’agit du troisième réacteur EPR à rentrer en service dans le monde, le premier en Europe, après les deux de la centrale de Taishan, en Chine. Trois autres réacteurs fonctionnant sur cette technologie sont en construction en Europe. L’EPR de Flamanville, en France, devrait rentrer en service d’ici 2023, les deux EPR d’Hinkley Point, au Royaume-Uni, sont programmés pour fin 2025, début 2026.
A la signature du contrat en décembre 2003, la mise en service de l’EPR Olkiluoto-3 était prévue en 2010, pour un coût total de 3 milliards d’euros. Le retard accumulé (douze ans) a provoqué des tensions et un lourd contentieux entre le consortium Areva-Siemens, et l’opérateur finlandais de l’EPR, le consortium TVO, mené par l’électricien Fortum et les groupes papetiers UPM Kymmene et Stora Enso, et composé d’industriels et de municipalités locales.
Au final, le coût total du chantier a triplée, et Areva et Siemens ont été contraints de verser des pénalités de retard qui devraient atteindre, au total, près d’un milliard d’euros.
Laisser un commentaire