La future centrale nucléaire de Hinkley Point, au Royaume-Uni, entame en janvier 2019 une nouvelle phase cruciale de travaux. Encore en construction, elle doit accueillir deux réacteurs EPR d’EDF. La date de livraison de l’EPR est prévue pour 2025. Pour le Royaume-Uni, c’est tout simplement l’avenir énergétique du pays qui est en jeu, puisque plusieurs des 15 réacteurs nucléaires en activité seront fermés d’ici 2030…
Le réacteur EPR capitalise sur ses performances
Le réacteur EPR a été pensé pour offrir un meilleur rendement aux centrales nucléaires. En effet, il dispose d’une puissance électrique de 1 650 MW. Ce réacteur de troisième génération se démarque aussi des anciens réacteurs par de nouvelles dispositions de sécurité. Il est notamment équipé d’une double paroi en béton pour assurer l’intégrité de son enceinte de confinement, ainsi que d’un dispositif « récupérateur de corium » pour protéger sa cuve.
EDF a célébré une avancée majeure dans son projet EPR en 2018 : le raccordement au réseau de Taishan, en juin dernier. La prochaine étape du projet EPR au niveau monde aura lieu au Royaume-Uni, où le chantier d’Hinkley Point devrait être bouclé en 2025, soit neuf ans après le début des travaux.
Le design du réacteur finalisé et approuvé
En 2018, le chantier d’Hinkley Point a déjà bien avancé. Le design final du réacteur EPR a été bouclé par les équipes d’EDF. Il a ensuite été approuvé par l’autorité de sûreté du nucléaire britannique. Cette étape était la plus délicate pour les équipes en charge du projet. L’approbation du design final permet en effet de lancer la prochaine salve de grands travaux.
Ce feu vert accordé au réacteur EPR a permis à EDF d’avancer sur la construction de la dalle de l’unité 1. Dès la fin d’année 2018, l’énergéticien a fait couler la première partie de la dalle de béton. Pour des raisons de sécurité, l’entreprise a décidé de réaliser la dalle avec un béton renforcé. La dalle sera donc composée de quatre strates, qui doivent être coulées successivement. Les trois autres coulages de béton seront réalisés dans les prochains mois. EDF compte finaliser cette phase de construction à l’été 2019.
Des travaux cruciaux en 2019
Le calendrier des travaux amorce une phase cruciale en 2019. Plusieurs étapes vont être franchies au cours des douze prochains mois. EDF va notamment installer la plus grande grue du site. Une fois opérationnelle, elle aura la charge de mettre en place plusieurs éléments lourds du site. C’est notamment cette grue qui servira à l’installation du dôme sur le toit du bâtiment du réacteur.
EDF va également lancer les opérations de forage pour creuser trois tunnels. Ils sont prévus pour compléter le système de refroidissement des réacteurs. Le 28 janvier 2019, EDF a annoncé que l’entreprise Balfour Beatty avait été choisie pour effectuer ces travaux de forage. Les travaux doivent commencer dès la fin du mois de janvier.
Un réacteur EPR très attendu au Royaume-Uni
Pendant qu’EDF prépare déjà l’avenir commercial de la technologie EPR, le Royaume-Uni connait pour sa part une vague d’inquiétude quant à son avenir électrique. Selon le blog Carbon Brief, « avec 335 térawattheures (TWh) en 2018, la production nationale est retombée à son plus bas niveau depuis 1994 ». Alors que Theresa May a confirmé son intention d’arrêter l’exploitation du charbon, le recours au nucléaire devient désormais incontournable !
Pourtant, le 17 janvier 2019, le japonais Hitachi a annoncé le gel de son projet de centrale nucléaire au Pays de Galles. A l’inverse, le projet de Sizewell C, confié également à EDF Energy, a été confirmé par le directeur général, Simone Rossi. Selon lui, « un financement public direct pourrait ne pas être nécessaire » pour la construction du huitième EPR…
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