EDF, en collaboration avec CGN, annonce ce samedi 7 septembre 2019 l’entrée en exploitation commerciale du deuxième EPR mondial sur le site de Taishan dans la province du Guangdong en Chine. Cette mise en service intervient seulement 9 mois après l’entrée en exploitation commerciale du premier EPR sur ce même site. Une réussite qui prouve que la technologie EPR fonctionne.
Ce lancement est l’aboutissement d’un projet porté par TNPJVC, une joint-venture fondée par CGN (China General Nuclear), EDF et l’électricien chinois GEG (Guangdong Energy Group). La mise en service commerciale de ce deuxième EPR marque une étape symbolique dans la coopération stratégique longue de 35 ans qui lie la France et la Chine.
La centrale nucléaire de Taishan est actuellement composée de deux réacteurs EPR de 1750 MW chacun. Elle permet de répondre à la consommation annuelle en électricité de 5 millions de Chinois tout en évitant l’émission de plus de 21 millions de tonnes de CO2 par an. L’économie d’émissions de carbone était d’ailleurs l’un des objectifs principaux de la Chine, dont le mix énergétique est principalement basé sur des combustibles fossiles. Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, a résumé cet état de fait en déclarant que : « La mise en service du deuxième EPR au monde sur le site de Taishan ainsi que les excellentes performances opérationnelles de l’unité 1 prouvent la qualité de la conception du réacteur (…). Sûre et compétitive, la technologie EPR est plus que jamais un atout pour la décarbonation du mix énergétique mondial. »
L’expérience acquise lors de la mise en fonctionnement du premier EPR chinois a permis de réduire de 6 mois les étapes préparatoires à l’entrée en exploitation commerciale du 2ème réacteur. Dès le 30 mai 2019, la première réaction en chaîne a été réalisée, permettant une connexion au réseau dès le 23 juin.
La finalisation de ce projet n’est pourtant pas une fin en soi. Le partenariat entre EDF et CGN a commencé dès la construction de la centrale nucléaire de la baie de Daya en 1983 et s’est pérennisé avec la construction de la centrale de Taishan. L’entrée en activité des deux EPR ne représente pourtant pas le coup de sifflet final de cette coopération. En effet en juillet dernier une feuille de route énergétique a été publiée. Le projet, nommé « Greater Baya Area » prévoyait le développement de deux EPR supplémentaires sur le site de Taishan. La réalisation de ces projets sino-français a d’ailleurs servi d’exemple et a permis d’ouvrir la voie à de nouveaux projets collaboratifs notamment en Grande-Bretagne. Cette aventure longue de 35 ans est résumée par He Yu, Président de China General Nuclear Power Group : « En tant que premier EPR au monde, Taishan 1 apportera une pierre importante à la construction des réacteurs du même type dans le monde et servira de modèle pour le projet commun de Hinkley Point C en Grande Bretagne porté par CGN et EDF ».
Le premier EPR de la centrale de Taishan a été mis en route en 2018. Le 10 avril 2018, la première autorisation de chargement de combustible était donnée, lançant ainsi la phase de test en condition réelle du premier EPR chinois dont la technologie était fournie par EDF et sa filiale Framatome. Seulement 2 mois après, le 6 juin, la première réaction en chaîne était réalisée, permettant une première connexion au réseau le 29 juin 2018. Ces étapes préliminaires ont permis l’entrée en exploitation du premier EPR fonctionnel au monde le 13 décembre 2018. En presque 9 mois d’activité, ce premier réacteur a permis de produire plus de 7,93 TWh au 1er septembre.
Symbole de coopération, la construction de l’unité 1 de Taishan aura duré 9 ans et mobilisé plus de 15 000 ouvriers au plus fort du chantier. Si la centrale de Taishan n’est pas le premier projet de construction d’EPR au monde, c’est le premier à entrer en service. Fabrice Fourcade, directeur général d’EDF en chine, a expliqué que cela était dû au fait que Taishan 1 a « bénéficié d’un retour d’expérience important du chantier de Flamanville, ce qui lui a permis d’aller vite au début du projet ». Retour d’expérience qui ne manquera pas d’être lui-même profitable au chantier de Flamanville puisque pas moins de 200 ingénieurs et une quarantaine d’entreprises françaises ont travaillé sur le projet. Jean-Bernard Levy, PDG d’EDF, a d’ailleurs déclaré que « la mise en service commerciale de Taishan 1, le premier EPR au monde, est un succès de toute la filière nucléaire française ».
COMMENTAIRES
Alors, vite, mettons un terme à la gabegie éolienne.
Le seul soucis c’est que depuis la mise en service du premier EPR, l’agence de sureté chinoise est muette.