Ukraine : l’AIEA est de nouveau connectée avec la centrale nucléaire de Zaporijjia - L'EnerGeek

Ukraine : l’AIEA est de nouveau connectée avec la centrale nucléaire de Zaporijjia

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Depuis sa prise par l’armée russe, le 4 mars 2022, la centrale nucléaire de Zaporijjia, en Ukraine, n’avait plus de connexion avec l’extérieur. Depuis le 30 mai 2022, les serveurs de la centrale étaient même coupé de ceux de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), qui s’inquiétait de cette rupture et de ses conséquences sur la sécurité de la centrale. Mais, depuis ce 10 juin 2022, la connexion entre les serveurs de Zaporijjia et de l’AIEA est rétablie.

Connexion rétablie entre les serveurs de la centrale nucléaire de Zaporijjia et ceux de l’AIEA

Le 4 mars 2022, l’armée russe s’empare de la centrale nucléaire de Zaporijjia, dans le sud de l’Ukraine, et y suspend tout moyen de communications, lignes téléphoniques, fax, mails. Le 30 mai 2022, la Russie coupe le lien de l’opérateur de téléphonie mobile ukrainien Vodafone avec Energodar, le site de la centrale, avec lequel l’AIEA a contrat de transmission de données.

Conséquence de cette rupture : les serveurs de la centrale, en particulier ceux gérant la surveillance des matières nucléaires, n’étaient plus reliés à ceux de l’AIEA, créant une situation hautement dangereuse en cas d’incident.

Mais, ce vendredi 10 juin 2022, l’opérateur nucléaire ukrainien Energoatom a annoncé que, « grâce aux efforts conjoints d’Energoatom et Vodafone », « la connexion entre les serveurs de surveillance des matières nucléaires du site et l’AIEA a été rétablie ».

La nouvelle a été confirmée ce 12 juin 2022 par l’AIEA, qui a affirmé que « le transfert des données » avait pu être restauré « aujourd’hui après une interruption technique de près de deux semaines ».

L’AIEA travaille à organiser dès que possible une visite de la centrale

« Pour autant, la télétransmission ne remplace pas la présence physique, à intervalles réguliers, des inspecteurs de l’AIEA dans les centrales pour vérifier les matières nucléaires », pointe le directeur général de l’Agence, Rafael Grossi.

Il travaille ainsi à organiser dès que possible une visite de la centrale de Zaporijjia par l’AIEA, malgré l’opposition des autorités ukrainiennes, et notamment d’Energoatom, qui estime que cette visite « légitimerait aux yeux de la communauté internationale l’occupation » du site par les forces russes.

Ce 9 juin 2022, Rafael Grossi avait ainsi affirmé qu’il « ne s’agit pas de vouloir ou souhaiter cette mission, c’est une obligation du côté de l’Ukraine comme du côté de l’AIEA ». Selon lui, les travaux de maintenance indispensables, repoussés sans cesse depuis le 4 mars 2022, et les « conditions de travail extrêmement stressantes » endurées par le personnel ukrainien créent un risque accru d’accident, imposant une visite dans les plus brefs délais.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Depuis des décennies le secteur nucléaire ment autant que le Kremlin, c’est peu dire !

    Etude scientifique 2022 Université de Pennsylvanie

    Les petits réacteurs nucléaires modulaires produisent des volumes plus élevés de déchets et une plus grande complexité de ces derniers car ils sont naturellement moins efficaces. Cela va nécessiter, outre des risques plus élevés, des modes de stockage plus complexes

    Les SMR peuvent augmenter le volume de déchets à vie longue jusqu’à 30 fois plus et pour le combustible nucléaire usé, jusqu’à 5 fois plus. La variation de ces chiffres reflète la variation attendue dans les conceptions de SMR en cours de développement.

    Et pour les déchets de faible et moyenne activité à vie courte – les deux plus faibles des trois catégories – jusqu’à 35 fois par rapport à un grand réacteur conventionnel, en examinant les déchets produits par unité d’électricité produite.

    De plus, les flux de déchets SMR présenteront des différences radio-chimiques significatives par rapport à ceux des réacteurs existants. Les SMR refroidis au sel fondu et au sodium utiliseront des combustibles et des réfrigérants hautement corrosifs et pyrophoriques qui, après irradiation, deviendront hautement radioactifs. Des concentrations relativement élevées de 239Pu et d’235U dans les SNF SMR à faible taux de combustion feront de la recriticité un risque important pour ces flux de déchets chimiquement instables.

    Les flux de déchets de SMR qui sont susceptibles de réactions chimiques exothermiques ou de criticité nucléaire lorsqu’ils sont en contact avec de l’eau ou d’autres matériaux de stockage ne conviennent pas à un stockage géologique direct. Par conséquent, les grands volumes de déchets SMR réactifs devront être traités, conditionnés et emballés de manière appropriée avant le stockage géologique. Ces processus induiront des coûts importants – et probablement une exposition aux rayonnements et des voies de prolifération des matières fissiles – à la fin du cycle du combustible nucléaire et n’entraîneront aucun avantage apparent pour la sûreté à long terme.

    Ces résultats sont motivés par la réalité physique de base selon laquelle, par rapport à un réacteur plus grand avec une conception et un cycle de combustible similaires, les fuites de neutrons seront améliorées dans le cœur du SMR. Par conséquent, la plupart des conceptions de SMR entraînent un désavantage net important pour les activités d’élimination des déchets nucléaires. Étant donné que les SMR sont incompatibles avec les technologies et les concepts existants d’élimination des déchets nucléaires, les études futures devraient déterminer si le stockage provisoire sûr des flux de déchets réactifs de SMR est crédible dans le contexte d’un retard continu dans le développement de dépôts géologiques aux États-Unis comme ailleurs.

    “Les informations actuellement diffusées par les développeurs de réacteurs peuvent être considérées comme promotionnelles”. “Les SMR ont obtenu de moins bons résultats sur presque tous nos paramètres par rapport aux réacteurs commerciaux standard.” Ces mesures comprenant la chaleur de la désintégration radioactive et la radiochimie du combustible usé

    https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.2111833119

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  • La forte dépendance au nucléaire russe dans le monde, y compris en Europe, et ses éventuelles conséquences très problématiques

    Les conséquences auxquelles sont confrontés les pays alliés de l’Ouest en raison de l’emprise de Moscou sur les marchés mondiaux du pétrole et du gaz naturel sont réelles et bien comprises, même si les solutions restent difficiles.

    Mais ces nations sont également confrontées à un autre niveau de risque énergétique qui a reçu moins d’attention alors que la guerre en Ukraine s’éternise : La part considérable de la Russie sur le marché mondial de l’énergie nucléaire (environ 60% de part de marché)

    Les dirigeants occidentaux doivent immédiatement examiner leur exposition aux exportations nucléaires russes et prendre des mesures pour la réduire, faute de quoi ils risquent de subir un nouveau choc énergétique aux mains de Poutine.

    Il existe plusieurs segments de la chaîne de valeur du nucléaire commercial où un fournisseur russe pourrait avoir un impact sur la disponibilité d’un réacteur en Occident pour fournir de l’énergie. Pour le combustible nucléaire, il s’agit de l’extraction et de la concentration de l’uranium, de sa conversion, de son enrichissement et de la fabrication du combustible. Pour les réacteurs existants de conception russe, il s’agit de fournir des pièces de rechange et des services uniques aux fabricants d’équipements originaux.

    La Russie détient une part de marché importante dans bon nombre de ces éléments de la chaîne d’approvisionnement nucléaire par l’intermédiaire de son entreprise nucléaire publique Rosatom. Pour cette raison, plusieurs pays dans le monde sont pris dans une situation difficile, y compris les États-Unis. Ils peuvent vouloir se retirer de l’achat de fournitures d’énergie nucléaire auprès de Rosatom pour réduire le risque de la chaîne d’approvisionnement et cesser d’envoyer de l’argent à la Russie, mais en même temps, ils dépendent actuellement des services et des matériaux russes pour faire fonctionner leurs réacteurs.

    Comme exposé dans un document publié le mois dernier par le Center on Global Energy Policy de l’université Columbia, plusieurs pays alliés des États-Unis ont des réacteurs russes en fonctionnement ou en construction, notamment la Finlande, la République tchèque, la Turquie et l’Ukraine.

    Ces pays risquent de voir leurs réacteurs de fabrication russe connaître des difficultés de fonctionnement, voire des pannes, sans les matériaux, les équipements et les services nécessaires à leur maintenance. Toutefois, diverses entreprises de fabrication occidentales peuvent, avec le temps, commencer à produire des remplacements pour surmonter ce problème d’approvisionnement.

    Le problème le plus critique est la chaîne d’approvisionnement en combustible d’uranium. Comme la Russie n’exploite que 6 % de l’uranium mondial, il est relativement facile pour les pays et les propriétaires de centrales nucléaires de trouver d’autres sources mondiales de minerai d’uranium.

    Cependant, la Russie contrôle 40 % du marché mondial de la conversion de l’uranium, où le “yellow cake” d’oxyde d’uranium est transformé en hexafluorure d’uranium – une forme gazeuse nécessaire au processus d’enrichissement. L’uranium naturel a une teneur en isotope 235 de 0,7 %, et le processus d’enrichissement augmente la teneur en U-235 jusqu’aux 3 à 5 % nécessaires au fonctionnement des réacteurs nucléaires.

    Et la Russie détient 46 % de la capacité d’enrichissement de l’uranium. La grande majorité des 439 réacteurs du monde entier ont besoin de combustible d’uranium enrichi, y compris tous les réacteurs du parc américain. Et si chaque réacteur est plus ou moins dépendant des services d’enrichissement russes, il s’agit au total d’un risque matériel.

    La dure réalité est que si la Russie cessait de livrer de l’uranium enrichi aux compagnies d’électricité américaines, le fonctionnement des réacteurs pourrait être affecté cette année ou l’année prochaine. Cela pourrait entraîner des pannes de réacteurs et, étant donné que l’énergie nucléaire représente plus de 20 % de la capacité de production dans certaines régions du pays, les prix de l’électricité augmenteraient encore plus que l’inflation actuelle. Il pourrait même ne pas y avoir assez d’électricité dans ces régions pour couvrir la demande. En outre, si l’on se demandait si la Russie pouvait utiliser ses exportations d’énergie à des fins politiques, cela a été clairement démontré le mois dernier lorsqu’elle a arrêté les livraisons de gaz naturel à la Pologne, à la Bulgarie et à la Finlande puis ensuite à d’autres pays européens.

    Les États-Unis ont besoin d’une politique proactive et d’une action d’achat pour commencer à faire face à cette situation. Par exemple, une installation de conversion basée aux États-Unis qui a été mise en veilleuse pendant des années prévoit maintenant de redémarrer en 2023 à la moitié de sa capacité nominale, mais elle pourrait remplacer une quantité encore plus grande de services de conversion russes avec le soutien de la politique du gouvernement américain ainsi que des achats auprès de compagnies d’électricité privées. En ce qui concerne l’enrichissement, le gouvernement américain et les compagnies d’électricité privées pourraient étudier des stratégies visant à développer la production et la technologie américaines afin de remplacer l’approvisionnement russe le plus rapidement possible.

    Les trois principales entreprises susceptibles d’accroître la production sont l’entreprise privée américaine Centrus, l’entreprise britannique/néerlandaise/allemande Urenco et l’entreprise française Orano. En outre, les États-Unis ont besoin d’une chaîne de combustible d’uranium de technologie 100 % américaine pour les armes nucléaires et les réacteurs de la marine américaine. Les États-Unis ont perdu cette capacité en 2013 lorsque la dernière usine d’enrichissement de technologie américaine a fermé ses portes, et les États-Unis se sont appuyés sur d’anciens stocks à des fins militaires. Il s’agit d’une autre partie fragile de la chaîne d’approvisionnement en combustible nucléaire des États-Unis qui devrait être examinée en vue d’une éventuelle reconstruction. Le leadership russe dans des parties importantes de la chaîne d’approvisionnement nucléaire est un autre risque potentiel pour le secteur énergétique mondial. Des investissements politiques et privés seront nécessaires pour relever ce défi également.

    La guerre de la Russie en Ukraine est loin d’être terminée. L’utilisation par Moscou de l’énergie comme arme pour infliger des souffrances aux alliés de l’Ukraine n’en est peut-être qu’à ses débuts. Les dirigeants occidentaux doivent prendre des mesures dès maintenant pour éviter que leurs pays ne soient exposés à l’emprise de la Russie sur la chaîne d’approvisionnement en énergie nucléaire, afin de protéger leurs économies contre des chocs énergétiques plus importants.

    Matt Bowen est chercheur au Center on Global Energy Policy de l’Université de Columbia. Paul Dabbar est scientifique éminent chercheur invité au Center on Global Energy Policy

    https://thehill.com/opinion/energy-environment/3519264-whats-at-risk-due-to-russias-nuclear-power-dominance/

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  • La taxonomie “verte” pour le nucléaire et le gaz, un énorme cadeau fait à Poutine pour financer ses invasions et une grossière tromperie des épargnants !

    Les principaux groupes du Parlement européen rejettent le label vert pour le gaz et le nucléaire

    Deux commissions cruciales de législateurs européens ont rejeté les projets visant à qualifier de vertes les énergies gazière et nucléaire, marquant ainsi une victoire pour les défenseurs du climat et les investisseurs soucieux de l’environnement qui ont protesté contre les projets d’utilisation de ces technologies dans le cadre de la transition énergétique.

    Les membres des commissions de l’environnement et de l’économie ont soutenu une objection multipartite à la proposition de la Commission européenne d’inclure les deux technologies dans sa “taxonomie” par une marge de 76-62, avec quatre abstentions. Le processus passe maintenant à un vote au Parlement le mois prochain, qui, s’il est approuvé, torpillerait l’ajout du gaz et du nucléaire à la liste des activités économiques bénéfiques pour le climat.

    “L’UE a la possibilité de prendre la tête de la lutte contre le changement climatique et d’établir une norme d’excellence en matière d’investissement dans l’économie climatiquement neutre”, a déclaré Bas Eickhout, un législateur, dans un communiqué. “Nous avons besoin d’investissements massifs dans l’expansion des énergies renouvelables, et non des énergies du passé.”

    La proposition de la Commission européenne de qualifier le gaz et le nucléaire de durables – à condition qu’ils reçoivent des permis de construire d’ici 2035 et 2045, respectivement, et qu’ils respectent des critères d’émissions stricts – a été très controversée.

    Mais des gestionnaires de fonds et des parlementaires ont critiqué (à juste titre !) cette décision

    “Il n’y a absolument aucune raison de laisser des technologies risquées comme le nucléaire ou le gaz fossile avoir accès au même financement bon marché que la taxonomie peut fournir”, a déclaré Anders Schelde, directeur des investissements du fonds de pension danois AkademikerPension. “C’est maintenant au Parlement de corriger cette erreur d’inclure le gaz fossile et le nucléaire dans la taxonomie.”

    Tant le Conseil de l’UE, composé des États membres, que le Parlement ont le pouvoir d’opposer leur veto à la proposition de la Commission. Mais alors que la barrière pour que les pays s’opposent est presque insurmontable, puisqu’il faut qu’environ 20 des 27 États membres soutiennent le rejet, le Parlement n’a besoin que d’une majorité de législateurs. Il n’en reste pas moins que la composition politique du Parlement représente un défi de taille.

    L’invasion de l’Ukraine par la Russie a également été citée par les législateurs comme un exemple de la raison pour laquelle le gaz en particulier ne devrait pas être considéré comme un combustible de transition, étant donné la récente volatilité des prix et le risque que Moscou interrompe ses approvisionnements à l’UE.

    Simone Tagliapietra, membre senior du groupe de réflexion Bruegel basé à Bruxelles, a déclaré que la taxonomie ne devrait pas être utilisée pour dicter la politique énergétique, et que même sans l’inclusion du gaz et du nucléaire, les investisseurs seraient toujours en mesure de financer les technologies s’ils choisissent de le faire.

    “Avec la réaction d’aujourd’hui, la taxonomie de l’UE a maintenant une chance de devenir l’étalon-or international dans ce domaine”, a-t-il déclaré. C’est “une étape importante pour inverser ce qui a simplement été une erreur”

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2022-06-14/key-eu-parliament-groups-reject-green-label-for-gas-and-nuclear

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