Ce 2 juin 2022, la Chine a présenté sa nouvelle feuille de route énergétique : elle prévoit un doublement de la capacité renouvelable, éolienne et solaire d’ici 2025, soit une franche accélération, mais va, dans le même temps, autoriser la construction d’un nombre accru de centrales au charbon.
La Chine accélère encore son déploiement d’électricité renouvelable, éolien et solaire
La Chine poursuit sa politique énergétique de développement massif des renouvelables, mais de hausse des capacités de production électrique issues des combustibles fossiles, pour répondre à l’augmentation de son activité économique.
Le premier pollueur de la planète, dont l’air chargé tue des millions de personnes tous les ans, a dévoilé, ce 2 juin 2022, sa nouvelle feuille de route énergétique. Elle prévoit notamment un doublement de la capacité éolienne et solaire (essentiellement photovoltaïque) du pays d’ici 2025, alors que les précédents objectifs fixaient 2030 comme horizon pour ce doublement.
« En 2025, la production annuelle d’électricité à partir d’énergies renouvelables atteindra environ 3,3 trillions de kilowattheures (…) et la production d’énergie éolienne et solaire doublera », indique le plan.
En 2025, les renouvelables couvriront ainsi 33 % de l’approvisionnement électrique du réseau, contre 29 % aujourd’hui. Mais la part des renouvelables dans la croissance de la consommation d’électricité devrait, dans le même temps, augmenter moins vite que prévue.
Reprise des investissements dans le charbon
Car la feuille de route autorise également le pays à ouvrir davantage de centrales au charbon qu’initialement annoncé, et permet de relancer les investissements dans les mines de charbon. Les prix du gaz naturel ayant explosé ces derniers mois, la Chine a augmenté sa dépendance aux centrales au charbon, seule solution pour répondre à sa demande croissante en électricité.
La semaine dernière, le Premier ministre chinois Li Keqiang a déclaré que le charbon était à la base de la sécurité énergétique du pays. La banque centrale chinoise a par ailleurs approuvé un crédit de 15 milliards de dollars pour financer l’extraction du charbon et les centrales au charbon. La Chine brûle actuellement la moitié du charbon utilisé dans le monde.
Ce même 2 juin 2022, un rapport de l’Ademe a montré que le développement des renouvelables s’est traduit, en France, par d’importants avantages climatiques et économiques : « le développement des EnR&R (énergies renouvelables et de récupération) en France entre 2000 et 2019 a permis d’éviter la consommation de 1.468 TWhep (térawatt-heures d’énergie primaire) de combustibles fossiles, en France et en Europe, soit l’équivalent de plus de 910 millions de barils de pétrole en cumulé », indique ce rapport.
Ce développement a permis d’éviter l’équivalent de 426 millions de tonnes d’équivalent CO2 et de réaliser une économie de « 22 milliards d’euros sur la facture énergétique française liées aux importations de combustibles fossiles ».
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