Dans une lettre adressée au président de la République ce 25 mars 2022, l’ensemble des élus des Ardennes indiquent être volontaires pour accueillir « un ou plusieurs réacteurs de nouvelle génération » (EPR 2) sur le site de la centrale de Chooz, qui en compte déjà deux. Emmanuel Macron a annoncé vouloir relancer la filière nucléaire française, en passant commande de six EPR 2. Mais EDF en a déjà choisi les sites, et Chooz n’en fait pas partie.
Les Ardennes appellent Emmanuel Macron à choisir Chooz pour construire des EPR 2
Les Ardennes veulent leur part du nouveau nucléaire ! Mi-février 2022, le président de la République Emmanuel Macron a en effet annoncé la commande de six réacteurs nucléaires nouvelle génération (EPR 2).
Certes, le résultat de l’élection présidentielle pourrait infléchir la politique énergétique française, notamment sur la question du nucléaire, plusieurs candidats refusant la construction de nouveaux réacteurs. Pour autant, EDF ayant déjà commandé plusieurs composants-clés à Framatome, difficile d’imaginer qu’un retour en arrière sur ces 6 EPR 2 soit possible.
Le plan énergétique d’Emmanuel Macron, globalement aligné sur les propositions de RTE à l’automne 2021, évoque également jusqu’à huit EPR 2 supplémentaires en option, dont la construction devra être décidé dans les années qui viennent.
Ce 25 mars 2022, l’ensemble des élus des Ardennes ont adressé une lettre à Emmanuel Macron, dont le message est sans ambigüité : « Nous nous portons volontaires pour que le territoire ardennais accueille un ou plusieurs réacteurs de nouvelle génération ».
La lettre est co-signée par les trois députés du département, les deux sénateurs, le président du conseil départemental et tous les présidents des intercommunalités. « Aux côtés de la Région Grand Est, nous nous tenons à disposition des services de l’État et d’EDF pour examiner les conditions du développement d’un ou plusieurs nouveaux réacteurs dans les Ardennes sur le site de Chooz », précisent les élus.
« Une profonde acceptabilité de cette implantation et de la production d’électricité nucléaire dans les Ardennes »
Située à proximité de la frontière belge, la centrale de Chooz, mise en service en 1996 (et donc plutôt « jeune »), compte deux réacteurs, actuellement à l’arrêt, le temps de régler un défaut de « corrosion sous contrainte ». En 2021, elle a produit 13,67 TWh d’électricité, soit 3,8 % de la production nucléaire française.
« Il y a une profonde acceptabilité de cette implantation et de la production d’électricité nucléaire dans les Ardennes. Sur ce site de Chooz, il y a des réserves foncières qui peuvent permettre de développer un nouveau réacteur », précise le maire LR de Charleville-Mézières Boris Ravignon.
Il pointe de nombreux avantages pour son territoire : créations d’emplois pendant la construction, retombées économiques au quotidien, via un réseau de sous-traitants, et retombées fiscales. Il insiste également sur la nécessité de tendre la main à une région industrielle sinistrée, avec un taux de chômage entre 20 et 25 %.
« Ce ne serait que justice quand on voit la manière dont l’État a traité la vallée de la Meuse depuis cinq ans, poursuit-il. Je ne reviendrai pas sur les affaires Cevital et Mercier où l’État avait pris des engagements qui n’ont pas été tenus. Je crois que ce serait la moindre des choses qu’il puisse accepter un EPR ici à Chooz », insiste Boris Ravignon.
Reste que pour les six premiers EPR 2, les seuls confirmés à ce jour, EDF a indiqué de longue date que les sites avaient été choisis, pour une construction par paire : Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, Gravelines (Nord) et Bugey (Ain) ou Tricastin (Drôme).
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