Le dernier baromètre trimestriel des énergies renouvelables, publié ce 6 décembre 2021 par RTE, Enedis et le Syndicat des Energies Renouvelables (SER), révèle que la France a battu, dès fin septembre 2021, le record d’installation d’EnR de l’ensemble de l’année 2017. Malgré ce dynamisme, les objectifs pour 2023 et 2030 restent encore à bonne distance. Le rythme d’installation de nouvelles capacités doit encore accélérer, alors que l’éolien est de plus en plus contesté.
Au 30 septembre 2021, la France a déjà battu son record d’installation de renouvelables de 2017
Comme tous les trimestres, RTE, Enedis et le SER ont publié, ce 6 décembre 2021, l’état de la puissance renouvelable installée en France, ainsi que la production électrique associée. Ces chiffres indiquent un franc dynamisme de la filière, en particulier du coté du photovoltaïque.
Ainsi, « la puissance totale du parc renouvelable électrique s’élevait au 30 septembre 2021 à 58 759 MW. Sur les trois premiers trimestres, les capacités ont crû de 2 876 MW, un chiffre supérieur au record annuel de 2017 (qui s’élevait à 2 757 MW) », détaillent RTE, Enedis et le SER.
Un record : nous n’avons jamais installé autant de renouvelables en France qu’en 2021 !
C’est une priorité pour le climat : pour baisser nos émissions nous électrifions nos voitures, chauffages, industries.
Pour répondre à cette demande, la solution passe par les renouvelables. https://t.co/1RArJ4o2f8
— Barbara Pompili (@barbarapompili) December 6, 2021
L’année 2021 verra donc la France battre très largement son record de puissance renouvelable installée, à la grande satisfaction de la ministre de la Transition Ecologique, Barbara Pompili. Pour autant, les objectifs fixés par la PPE à court terme (2023) semblent encore relativement hors d’atteinte : pour l’éolien, ils ne sont remplis qu’à 76,6%, pour le solaire à 60,6%. Le rythme des installations doit donc encore s’accélérer.
Si, du coté du photovoltaïque, la tendance est bien à un vrai dynamisme, avec 621 MW raccordés sur le seul troisième trimestre 2021, pour porter le total à 12 329 MW – soit une hausse de 5% en un trimestre (et déjà 20% sur l’année) –, l’éolien marque le pas, avec seulement 279 MW raccordés, pour un total de 18 487 MW.
L’éolien terrestre travers une vraie période de turbulence en France, avec une recrudescence des contestations, des discours médiatiques très critiques de plusieurs responsables politiques de haut niveau, et une acceptabilité toujours aussi problématique – qui risque d’entraver le dynamisme de la filière dans les mois à venir, malgré les dernières mesures gouvernementales sur ce sujet.
Les EnR couvrent 26% de la consommation électrique sur 12 mois
En terme de production électrique, ce troisième trimestre 2021 a vu les renouvelables apporter 25,7 TWh d’électricité au mix français, soit 26,6% de la consommation électrique totale des trois mois concernés, et 26% sur les 12 derniers mois.
A titre de comparaison, la part des renouvelables dans la consommation d’électricité en France a dépassé pour la première fois les 20% en 2018 (22,7%), et a atteint un pic en 2020 (26,9%), bien aidé par une sous-consommation provoquée par la pandémie de Covid-19.
Reste que l’objectif fixé par la loi est de porter la part des EnR à 40% du mix électrique dès 2030. Compte tenue de la probable hausse de la consommation provoquée par la nécessaire décarbonation de l’économie, le rythme actuel doit être encore accéléré.
Cela impose de mener à bien tous les projets d’éolien en mer (la tendance est plutôt favorable), d’accélérer encore sur le photovoltaïque (la tendance, là encore, semble aller plutôt dans ce sens), et retrouver le dynamisme de la fin des années 2010 sur l’éolien terrestre (sans doute le plus grand défi à court terme).
Oui, depuis la cop21 de 2015 à Paris, on bat des records d’immobilisme.
Bravo aux producteurs d’ENr. Le chemin est encore long…