Le 21 octobre, EDF et le gouvernement français ont annoncé le lancement du Fond France Nucléaire. Il s’agit d’une nouvelle étape du Plan France Relance. Et elle vise à soutenir l’ensemble de la filière nucléaire grâce à un budget initial de 100 millions d’euros. La création de ce nouveau fonds, à la veille de la COP26 qui s’ouvrira dimanche en Ecosse, affirme un peu plus la place qu’Emmanuel Macron entend donner au nucléaire dans la stratégie énergétique tricolore.
Lancement du Fonds France Nucléaire
L’état français et EDF, via sa filiale EDEV, s’associent pour lancer le Fonds France Nucléaire. La décision a été annoncée le 21 octobre dernier. L’état et EDF vont chacun souscrire 50 millions d’euros pour doter le Fonds. Ce budget initial financera les premiers projets. Et à terme, l’objectif du fonds est de mobiliser 200 millions d’euros d’ici à 2023 autour du nucléaire.
A quoi servira ce Fonds France Nucléaire. Il « a pour objectif de réaliser des investissements destinés à accompagner la croissance des PME et des ETI de la filière nucléaire ». Concrètement, l’état et EDF veulent donner un nouvel élan à la filière nucléaire en accompagnant les investissements financiers nécessaires aux entreprises. La Sigefi Private Equity a déjà été choisie pour assurer la gestion du Fonds. Sa mission sera de sélectionner et prioriser les entreprises éligibles au Fonds. EDF a d’ores et déjà annoncé que les entreprises prioritaires seraient celles « possédant un savoir-faire important pour l’industrie nucléaire nationale ».
Déjà 470 millions d’euros pour le nucléaire
La décision de créer le Fonds France Nucléaire intervient dans un climat tendu. Le nucléaire est loin de jouir d’une bonne image auprès du large public. Les Français sont sceptiques face à l’atome, même s’il permet à la France de produire une électricité moins carbonée que certains de ses voisins européens.
Mais du côté de l’Elysée, Emmanuel Macron veut défendre la place du nucléaire dans le mix électrique tricolore. Ainsi, le Plan France Relance prévoit déjà une enveloppe de 470 millions d’euros pour la filière nucléaire. Ce budget doit servir à soutenir la recherche et le développement. Mais il prévoit aussi d’investir dans le renforcement des compétences et la « modernisation de l’outil industriel ».
Le nucléaire fait plus que jamais débat
Au niveau européen, le nucléaire reste un sujet qui fait débat malgré le soutien affiché par la France. Officiellement, le nucléaire n’entre pas dans la liste des sources d’énergies vertes. Et il n’est toujours pas mentionné dans la taxonomie européenne. Au-delà de la mobilisation de capitaux pour soutenir la filière, le gouvernement français entend bien placer le nucléaire au cœur de la future stratégie énergétique de l’Hexagone et de l’UE.
Le 10 octobre dernier, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, et la ministre déléguée en charge de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, ont signé une tribune de soutien au nucléaire. Le texte était intitulé « Nous, les Européens, avons besoin du nucléaire ». Et il était signé par une quinzaine d’autres ministres de l’Union Européenne. L’opposition autour du nucléaire, tant en France qu’au niveau européen, n’est pas prête de s’essouffler. Et la question devrait encore être au centre des discussions lors de la COP26.
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