Dans un rapport publié ce 11 août 2021, la CEE-ONU, la Commission Economique de l’Onu pour l’Europe, l’ex-URSS, les Etats-Unis et le Canada, affirme que, pour décarboner l’énergie et tenir les objectifs climatiques (rappelés récemment par le rapport du Giec), le nucléaire est indispensable. Cette technologie a déjà évité l’émission d’importantes quantités de gaz à effet de serre, et son développement est, pour l’ONU, une nécessité.
D’après la CEE-ONU, « les objectifs climatiques internationaux ne seront pas tenus si l’énergie nucléaire est exclue »
La Commission économique pour l’Europe des Nations unies (CEE-ONU, ou UNECE en anglais) a été établie en 1947 pour favoriser la coopération économique entre ses pays membres. Contrairement à ce que son nom indique, elle ne se limite pas à l’Europe : certes, tous les Etats européens (y compris la Turquie) font partie de ses 56 membres, mais s’y ajoutent les Etats-Unis, le Canada, et toutes les anciennes républiques soviétiques, y compris la Russie.
Ce groupe de pays représentent donc une part importante de l’économie mondiale. Les membres de la CEE-ONU représentent ainsi 33 % des émissions de CO2 mondiales. Ce 9 août 2021, le Giec a présenté la première partie de son sixième rapport sur le climat, qui pointe l’urgence absolue du changement climatique, et la nécessité d’agir le plus rapidement possible.
C’est donc dans le prolongement de ce texte que la CEE-ONU a publié, ce 11 août 2021, un rapport sur l’opportunité que représente l’énergie nucléaire pour répondre aux défis climatiques. La conclusion est sans appel : « les objectifs climatiques internationaux ne seront pas tenus si l’énergie nucléaire est exclue ».
« Les objectifs climatiques internationaux ne seront pas tenus si l’énergie nucléaire est exclue »
C’est bien de mettre les anti-nucléaires face à leurs responsabilités, surtout venant d’une commission de l’ONU.
Quelques explications sur le contenu de ce rapport.#Thread
⬇️⬇️ pic.twitter.com/8auWoF1Bok— laydgeur (@laydgeur) August 12, 2021
Le texte commence par un bilan de l’impact positif du nucléaire sur les émissions de CO2 dans les pays de la CEE-ONU ; en effet, l’énergie nucléaire émet aujourd’hui, sur tout son cycle de vie (y compris l’extraction et le transport d’uranium, la construction des centrales, le traitement des déchets et le démantèlement), autant de CO2 que l’éolien, et moins que la photovoltaïque.
Le rapport de la CEE-ONU estime que, depuis 50 ans, le nucléaire a évité l’émission de 75 milliards de tonnes de CO2. Sur cette période, seule l’hydro-électricité en a évité davantage (100 Gt), l’ensemble des autres technologies bas-carbone n’ont évité « que » 15 Gt – sur une période de temps certes plus courte, car leur essor à grande échelle date d’une quinzaine d’année.
Le nucléaire a permis de sauver un million de vie…
Ces faibles émissions carbone se traduissent également sur la santé publique, sous forme de pollution de l’air évitée : le rapport estime ainsi que « l’utilisation historique du nucléaire a permis de sauver plus d’un million de vies ».
En matière d’impact sur la santé humaine et les écosystèmes (changement climatique, euthropisation et acidification, occupation au sol, toxicité), c’est également, de toutes les énergies renouvelables, la plus vertueuse, juste devant l’éolien, mais loin devant l’hydro-électricité et les technologies solaires.
Dans l’ensemble des pays de la CEE-ONU, le nucléaire représente 20 % de la production d’électricité, ce qui en fait la première source d’électricité bas carbone (43 % du total). Le rapport évoque aussi le fait que, dans la majorité des cas, les centrales nucléaires ne servent qu’à produire de l’électricité, alors que la chaleur qu’elles émettent pourrait être valorisée pour le chauffage urbain, pour la chaleur industrielle, voire pour produire de l’hydrogène décarboné.
En terme de coût, la CEE-ONU rappelle que le nucléaire impose d’importants investissements de départ mais qu’une fois en opération, son coût est modique. « Dans de nombreuses régions du monde, l’énergie nucléaire est l’un des options les plus compétitives en termes de coûts pour la production d’électricité », précise d’ailleurs le rapport.
« Pour les pays qui choisissent de mettre en œuvre cette technologie, l’énergie nucléaire est une source importante d’électricité et de chaleur à faible teneur en carbone qui peut contribuer à atteindre la neutralité carbone et donc à atténuer le changement climatique et à réaliser l’agenda 2030 pour le développement durable », conclue Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU.
Laisser un commentaire