Durant sa conférence digitale eWays, ce 30 juin 2021, Renault a présenté ses grandes orientations en matière de mobilité électrique. Le constructeur ambitionne d’atteindre une part de 90% de véhicules électriques dans ses ventes dès 2030, et s’appuie pour cela sur le développement de ses propres batteries. Renault va notamment installer une chaîne de production complète de véhicules électriques, autour de ses trois usines d’assemblage dans le Nord de la France, et construire une « gigafactory » de batteries à Douai.
Renault : un plan ambitieux de développement de la mobilité électrique d’ici 2030
« Nous nous préparons à avoir 90 % de ventes purement électrique d’ici 2030. (…) Nous avons investi 5 milliards d’euros en 10 ans dans l’électrification et nous allons investir 10 milliards en plus dans les 5 prochaines années ». Dès l’introduction de la conférence eWays, ce 30 juin 2021, le nouveau directeur de Renault, Luca de Meo, annonce la couleur.
Certes, Renault n’affiche pas encore de date de fin pour la vente des véhicules thermiques, contrairement à d’autres constructeurs. Mais il entend accélérer encore le développement de la mobilité électrique. Le groupe a notamment annoncé son ambition de se doter d’une chaîne d’assemblage complète de véhicules électriques, dans ses trois usines de Douai, Ruitz et Maubeuge, dans le Nord de la France. 700 emplois devraient être créés pour porter les capacités de production à 400 000 véhicules électriques par an.
C’est également à Douai que sera construite la « gigafactory » de batteries de Renault, en partenariat avec le groupe chinois Envision AESC. Renault ambitionne d’y produire 9 GWh de batteries en 2024, et 24 GWh en 2030. L’usine devrait permettre la création de 1 000 emplois.
Les batteries, nerf de la guerre et de la recherche
Parallèlement, Renault continue de travailler sur l’amélioration de sa technologie de batteries. « Nous sommes aujourd’hui concentrés sur le NMC (nickel manganese cobalt ndlr) qui offre de meilleures propriétés électrochimiques que les autres technologies » détaille Sophie Schmidtlin, Directrice Ingénierie Avancée du Groupe Renault.
Le groupe planche à la fois sur une chimie optimisée pour créer des batteries à coûts réduits pour les modèles les plus économiques (notamment la future Renault 5 électrique), et sur une chimie orientée sur la longue distance et la charge rapide (en partenariat avec la start-up française Verkor), pour les voitures électriques haut de gamme : « La première génération fera ses débuts sur la Megane qui offrira 450 km sur la version 60 kWh. D’ici 2024, nous lancerons une seconde génération pour atteindre 700 Wh/l », détaille Sophie Schmidtlin.
A plus long terme, les équipes techniques de Renault se concentrent sur les batteries solides : « La technologie solide semble être un “game changer” en matière de performances et de coûts. Les cellules ASSB (All-solid-state batteries ndlr) changent la donne, car l’électrolyte liquide est remplacé par un électrolyte solide ininflammable. Elles sont également compatibles avec des hautes températures, ce qui permet de se passer de système de refroidissement complexe » précise Sophie Schmidtlin.
Vers les moteurs électriques à flux axial, le recyclage et le V2G
Du coté des moteurs électriques, l’usine de Cléon va augmenter sa production, pour atteindre un million d’unité par an. Le groupe va continuer de s’appuyer sur sa technologie actuelle, un moteur synchrone à rotor bobiné (donc sans aimant) et sans terres rares, qui devrait connaître d’importantes avancées techniques à partir de 2024. Dans le même temps, le groupe travaille avec la start-up française Whylot sur la prometteuse technologie des moteurs électriques à flux axial, qui promet des coûts réduits pour une puissance accrue – industrialisation programmée pour 2025.
Enfin, Renault a confirmé qu’il allait intensifier ses expérimentations sur le Vehicule to Grid, ou V2G, « qui permet aux batteries de redonner de l’énergie au réseau en cas de besoin », moyennant une compensation financière, selon Clotilde Delbos, la N°2 de Renault. Le groupe ambitionne un déploiement industriel de cette technologie à horizon 2024.
Le groupe va également spécialiser son usine de Flins, dans le Nord de la France, dans le repackaging (pour donner une seconde vie aux batteries, notamment dans le stockage stationnaire) et le recyclage des batteries de véhicules électriques.
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