Malgré l’action des autorités publiques, le démarchage abusif pour les contrats de fourniture d’électricité perdure. A la veille de la fin du tarif réglementé pour un million d’entreprises, et à deux ans de son extension pour les contrats de gaz, le médiateur de l’énergie a décidé de faire sa mue : ce 17 novembre 2020, il a présenté son nouveau logo et sa nouvelle communication, beaucoup plus agressive, sur les réseaux sociaux. L’objectif n’a pas changé : défendre les consommateurs contre des entreprises souvent sans scrupule.
Changement d’identité visuelle pour le médiateur de l’énergie
Le démarchage abusif, qu’il soit par téléphone ou au domicile, ne cesse de prendre de l’ampleur depuis l’ouverture de la fourniture d’électricité à la concurrence : entre 2017 et 2019, il a augmenté de 65% ! Mensonges avérés, insistance extrême, contrats validés sans respecter les normes et les délais légaux : autant de techniques qui permettent à des fournisseurs de contraindre des consommateurs de signer chez eux, parfois sans même savoir à quelle offre ils s’abonnent !
Ces pratiques sont illégales, et réprimées par la loi. Plusieurs fournisseurs ont subi de lourdes amendes, et l’arsenal législatif pour lutter contre ce fléau s’est renforcé ces dernières années. En première ligne de ce combat contre le démarchage abusif se trouve le médiateur de l’énergie Face à l’ampleur de la tâche, Olivier Challan Belval, nommé fin 2019, a décidé de faire sa mue pour augmenter son efficacité et sa visibilité.
Ce mardi 17 novembre, le médiateur de l’énergie a donc présenté sa nouvelle identité visuelle : « Il est important que les consommateurs nous identifient comme une structure publique, indépendante de tous les acteurs du secteur », défend Olivier Challan Belval dans un communiqué. Pour ce faire, le médiateur arbore un nouveau logo, un grand « M » majuscule aux couleurs de l’Etat français, associé à la Marianne de l’Etat. Le site d’information du médiateur, energie-info.fr, s’est également mis à jour pour reprendre cette nouvelle identité visuelle.
Ce logo, conçu par @Agence_Scenarii , est associé à la Marianne de l’État pour souligner que le médiateur national de l’énergie est une institution publique, indépendante des entreprises du secteur de l’énergie, au service des consommateurs. https://t.co/dg4mArqOb7 pic.twitter.com/cALPbXwKov
— médiateur national de l'énergie (@med_energie) November 17, 2020
Cette campagne de communication vise à « rappeler à tous qu’il existe un interlocuteur pour accompagner les consommateurs dans la bonne compréhension du fonctionnement du marché et dans le règlement amiable des litiges liés à la fourniture d’énergie », selon Olivier Challan Belval.
#vendredicfini : pour contrer le démarchage abusif, le médiateur de l’énergie se lance dans le name and shame
Dans le même temps, le médiateur de l’énergie a également détaillé sa nouvelle stratégie de communication sur les réseaux sociaux, beaucoup plus agressive, s’appuyant sur le name and shame. Depuis septembre 2020, les comptes Twitter et Facebook de l’autorité présentent, tous les vendredi, sous le hashtag #vendredicfini, des cas avérés de démarchage abusif, en nommant les entreprises qui s’en sont rendu coupable.
Quelques exemples récents : le médiateur a épinglé Iberdrola, qui s’est prétendu mandaté par l’Etat ou Eni, dont un démarcheur s’est fait passer pour un institut de sondage afin d’obtenir la signature d’un contrat ou qui a déclenché un changement de contrat sans accord signé d’une cliente !
#vendrediCfini
Aujourd'hui, 2 dossiers !
Celui de Mme C qui a clairement énoncé son refus durant un échange téléphonique avec une commerciale d'@eni mais s'inquiète d'avoir quand même changé de fournisseur compte tenu de son insistance. 1/2 pic.twitter.com/piMufRSexq— médiateur national de l'énergie (@med_energie) November 6, 2020
Le timing de cette offensive médiatique n’est pas anodin : « 1 million d’entreprises ayant un contrat au tarif réglementé de vente d’électricité vont devoir souscrire une offre de marché d’ici le 1er janvier 2021 », précise le médiateur dans son communiqué. « Il en est de même pour 3 millions de sites, particuliers et professionnels, pour leur fourniture de gaz naturel d’ici 1er juillet 2023. Ce sont autant de consommateurs qu’il faut accompagner dans le changement », complète Olivier Challan Belval.
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