A l’heure où la France vient de basculer au stade 3 de l’épidémie de coronavirus Covid-19, EDF et RTE vont adapter leurs conditions de travail pour assurer une continuité dans l’approvisionnement électrique, même avec des effectifs réduits. Le gouvernement est prêt à mettre en place des mesures réglementaires ad hoc. Ce lundi 16 mars 2020, RTE a enclenché son plan de continuité d’activité.
RTE et EDF se mobilisent pour assurer une continuité dans l’approvisionnement d’électricité
Ce samedi 14 mars 2020, la France est entrée dans le stade 3 de la pandémie de Covid-19, imposant une fermeture de tous les lieux publics non essentiels et une limitation accrue des déplacements de population.
La veille, le 13 mars 2020, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, avait convié tous les énergéticiens de France à une réunion de crise, pour évoquer les conditions de maintient de l’approvisionnement énergétique malgré la crise sanitaire en cours : « tout le monde comprend qu’on a besoin de continuer à avoir de l’électricité, du gaz… », a insisté la ministre.
Sur le front de l’électricité, EDF et RTE ont annoncé leurs premières mesures. Ce lundi 16 mars 2020, le plan de continuité d’activité du responsable du réseau de transport a été notamment activé. Le télétravail est donc généralisé pour toutes « les missions pouvant être réalisées à distance ». RTE va également reporter toutes les interventions qui ne s’avèrent pas indispensable au fonctionnement du réseau, tout en imposant le port du masque au travail.
« Notre plan pandémie nous permet de faire fonctionner l’ensemble du parc avec 25 % de taux d’absentéisme »
Du coté d’EDF, le plan pandémie n’a pas encore été officiellement activé. Mais l’énergéticien a déjà pris des mesures pour faire fonctionner ses équipements malgré l’épidémie : « les centrales ont pris des dispositions pour maximiser les stocks de produits nécessaires à l’exploitation : gaz industriels, fuel pour les diesels de secours, produits chimiques, ect. », explique Marc Kuntz, coordinateur syndical pour le parc nucléaire d’EDF à la CGC.
Les équipes d’EDF sont de toutes façons prêtes à faire face à des situations de crise imposant une réduction des effectifs : « Nous sommes entraînés à fonctionner avec des effectifs réduits. Le soir et les week-ends, nos centrales sont déjà pilotées par des équipes restreintes. Notre plan pandémie nous permet de faire fonctionner l’ensemble du parc avec 25 % de taux d’absentéisme pendant 3 mois et 40 % en cas de pic de l’épidémie », assure EDF.
En cas d’urgence, l’énergéticien dispose également de sa force d’action rapide nucléaire : censée agir en cas d’accident, elle est formée pour « piloter n’importe quel réacteur », selon EDF. Le gouvernement est par ailleurs près à mettre en place des mesures réglementaires exceptionnelles si besoin, « pour travailler en deux fois douze heures plutôt qu’en trois fois huit heures et garder des équipes en réserve », précise Elisabeth Borne.
L’occasion pour l’analyste Gérard Grunblatt de pointer l’importance stratégique d’une entreprise comme EDF, qu’une période de crise rend évidente – d’où la nécessité, pour lui, de défendre l’intégrité de l’énergéticien face aux volonté de démantèlement.
C'est à la demande du gouvernement (voir PJ)
c'est aujourd'hui essentiellement EDF, assure la sécurité électrique des Français
On ne peut pas "en même temps" compter sur EDF quand le pays traverse 1 épreuve & pondre des lois & décrets contribuant à casser l'entreprise &/ 2 pic.twitter.com/c6AJ29KAvY— Grunblatt Gerard (@grunblatt) March 15, 2020
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