Alors que la COP25, qui se tient jusqu’au 13 décembre 2019 à Madrid, peine à faire émerger de nouveaux engagements climatiques, une bonne nouvelle est venue, ce lundi 9 décembre, des Etats-Unis. Le groupe America’s Pledge, spécialisé dans les questions climatiques, a présenté une étude révélant que les Etats-Unis peuvent rattraper leur retard en terme de réduction d’émissions de gaz à effet de serre. Il faut pour cela un nouveau président.
Le rapport d’America’s Pledge, une éclaircie dans le ciel sombre de la COP25
Une éclaircie dans un ciel bien sombre. Ce lundi 9 décembre 2019, un rapport du groupe America’s Pledge, présenté officiellement à la COP25, révèle que les Etats-Unis peuvent parfaitement tenir leurs engagements de l’Accord de Paris – même si l’actuel président Donald Trump les a fait sortir de l’Accord. Il faut pour cela qu’un démocrate partisan d’un « green deal » vert soit élu président en 2020.
Cette nouvelle survient dans une actualité de la COP25 marquée par la publication de rapports alarmistes et une absence (pour l’heure) de nouvel engagement ambitieux. D’où le sentiment d’un décalage grandissant entre l’opinion publique et le politique sur ces questions. Même si, à partir de ce mardi 10 décembre 2019, la venue des ministres pour le segment dit de « haut niveau » de la COP pourrait enfin accélérer les choses.
« Nous avons le temps de rattraper l’objectif de Paris, mais il faut agir très vite », a ainsi déclaré Carl Pope, vice-président d’America’s Pledge. Ce groupe de recherche a été cofondé et financé par le milliardaire Michael Bloomberg. Si ce dernier vient de se lancer dans la course à l’investiture démocrate pour 2020 (et ressemble au portrait-robot de l’homme providentiel appelé par ce rapport), son engagement pour le climat est ancien. Il avait même, dans un premier temps, refusé de se présenter en 2020 pour se consacrer tout entier aux questions climatiques.
America’s Pledge a d’ailleurs déjà fait preuve de son indépendance vis-à-vis de Michael Bloomberg. Le milliardaire sera par ailleurs à Madrid dès ce 10 décembre 2019, pour, selon lui, « représenter les Etats-Unis » à la COP25 avec ce rapport.
Despite Trump backing out of the Paris Agreement, climate progress is happening in the U.S. thanks to bold action from cities, states, & businesses. Tomorrow, I’ll represent the U.S at #COP25 to deliver our America’s Pledge report showing how far we’ve come. https://t.co/BmxBq3KWPz
— Mike Bloomberg (@MikeBloomberg) December 9, 2019
Avec un green deal vert, les Etats-Unis pourraient réduire leurs émissions de 49% en 2030
En tout état de cause, les auteurs du rapport, issus de l’université du Maryland et du Rocky Mountain Institute, détaillent différents scénarios climatiques pour les USA. Si le pays suit sa trajectoire actuelle, les Etats-Unis réduiront, en 2030, leurs émissions de GES de 25% par rapport à 2005.
Malgré une politique fédérale qui a détricoté depuis 3 ans les lois climatiques de l’administration Obama, les forces du marché (les renouvelables sont désormais plus rentables que le charbon) et les Etats déterminés à respecter l’Accord de Paris (comme New-York ou la Californie) permettraient au pays de réduire tout de même ses émissions.
Le rapport expose ensuite qu’avec une politique fédérale inchangée mais plus d’Etats engagés contre le changement climatique, les émissions pourraient baisser de 39%. Mieux : s’ils élisent en 2020 un président démocrate, déterminé à faire passer ds lois favorisant les renouvelables et la mobilité douce, les Etats-Unis pourraient atteindre une baisse d’émissions de GES de 49% en 2030. Soit un retour dans les clous de l’accord de Paris et de la neutralité carbone à horizon 2050.
« Cela exige des changements révolutionnaires, mais ce changement est déjà en train de se produire. Nous disposons des deux tiers de la boîte à outils. Nous avons besoin d’un réengagement fédéral, dès 2021. Mais il ne faudra pas baisser les bras si cela n’arrive pas », conclue, optimiste, Carl Pope.
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