La Californie vise 100% d'électricité verte en 2045

Réchauffement climatique oblige, la Californie vise 100% d’électricité verte en 2045

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Alors que le gouvernement fédéral des Etats-Unis continue à soutenir les énergies fossiles, plusieurs états ont pris sur eux de s’engager en faveur des énergies renouvelables. C’est le cas de la Californie. Le riche état du sud-ouest des Etats-Unis avance sur la voie des énergies vertes. En l’espace de quelques années, la Californie a pris plusieurs décisions pour augmenter sa part d’électricité verte et ainsi lutter contre le réchauffement climatique. Elle souhaite désormais aller plus loin et vise le 100% d’électricité verte d’ici 2045.

Avec déjà 44% d’électricité verte dans son mix énergétique, l’état de Californie fait figure de pionnier en matière de transition énergétique. Pourtant, les élus de l’état ne comptent pas s’arrêter là. Mardi 28 août 2018, la chambre des représentants de Californie a voté en faveur d’une nouvelle mesure énergétique. Ils souhaitent que, d’ici 2045, les sources d’approvisionnement électrique se limitent aux seules énergies renouvelables. Une décision qui a fait beaucoup de bruit outre-Atlantique, alors que l’administration Trump refuse de s’engager pour la transition énergétique. Avant d’atteindre le 100% d’électricité verte en 2045, la Californie se fixe des objectifs intermédiaires : 50% d’électricité verte en 2026 puis 60% en 2030.

Baptisée le 100 Percent Clean Energy Act, cette nouvelle loi devrait très prochainement être promulguée par Jerry Brow, le gouverneur démocrate de la Californie. Elle implique que de nouvelles unités de production renouvelables soient déployées. L’état se dotera dans les prochaines années de nouveaux parcs éoliens, de nouvelles fermes solaires ainsi que de centrales hydroélectriques. De nouvelles normes devraient aussi entrer en vigueur. D’ici 2020, l’installation de panneaux solaires sera rendue obligatoire pour l’immobilier neuf. Dans le même temps, la Californie souhaite inciter ses habitants à privilégier les véhicules électriques.

La Californie souhaite aussi atteindre l’indépendance énergétique grâce à l’essor des EnR. L’état parvient à produire environ 75% de son énergie consommée. Pour le reste, il lui faut importer l’énergie depuis plusieurs états voisins.

La Californie : l’état roi de l’énergie solaire

D’après un rapport de 2012 du Laboratoire National des Energies Renouvelables, le potentiel solaire de la Californie est estimé à 7 kWh/m2 par jour. Historiquement, c’est d’ailleurs en Californie que la filière solaire américaine s’est développée en premier. Aujourd’hui, l’énergie photovoltaïque est tellement développée sur le territoire californien qu’elle a représenté à elle seule 42,5% de toute l’énergie solaire produite aux Etats-Unis en 2017. Avec 31 370 GWh produits en une année, la Californie est bien loin devant la Caroline du Nord, second état producteur avec seulement 5 783 GWh.

830 millions de dollars investis pour le stockage

Dans la foulée du 100 Percent Clean Energ Act, la Californie a également adopté un second texte en faveur de la transition énergétique. Cette deuxième loi vise à augmenter la capacité de stockage de l’état californien. En effet, pour soutenir le développement des énergies vertes, qui sont par définition intermittentes, la Californie souhaite investir massivement dans de nouvelles solutions de stockage. L’état va investir 830 millions de dollars sur les cinq prochaines années. Grâce à cet investissement, le réseau électrique californien va peu à peu basculer dans une logique de smart grid, incluant une nouvelle architecture de réseau. Les futures fermes de stockage seront ainsi reliées aux unités de production électriques pour stabiliser l’approvisionnement du réseau électrique.

La modification du réseau électrique est un point particulièrement problématique pour développer les énergies renouvelables. La Californie n’est pas seulement l’état américain le plus peuplé ; il est aussi celui dans lequel la densité de population en agglomération est le plus élevé : 97,3% de la population habite en zone urbaine. Les points chauds de consommation concentrent la majeure partie de la consommation électrique. C’est ce qui a tendance à rendre le réseau plus fragile, notamment en cas de pics de consommation électrique. En 2000 et 2001, l’état avait ainsi subit plusieurs coupures répétées sur son réseau électrique.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Je me trompe peut-être, mais il me semble que le plan californien porte sur “100% d’énergies propres”, dans lesquelles les californiens incluent le nucléaire, énergie bas carbone par excellence…

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  • @ Bachoubouzouc : exact mais l’engagement est sur plus de 60% de renouvelables en 2030 (et plus en 2050), principalement solaire et éolien (vous voyez au passage qu’un Etat plus important que la France peut sérieusement atteindre plus de 60% de renouvelables et se péparer aux 100% comme 20 autres pays et Etats, sans parler de plus nombreuses villes et grandes entreprises encore visant cet objectif, actuellement plus de 100 et 140 respectivement) et que l’Australie estime atteindre aussi 100% de renouvelables principalement intermittentes au début des années 2030 (dont 50% dès 2025)

    Les 40% restant en Californie concernent comme vous pouvez le lire sur les documents le stockage, l’énergie des océans, l’efficacité énergétique, la géothermie, la capture carbone etc et éventuellement le nucléaire mais qui est très minoritaire et a très peu de perspectives si vous vous reportez par ailleurs aux différentiels de coûts, aux études réalisées sur le sujet et aux points de vue des opérateurs nucléaires eux-mêmes qui ont l’intelligence de s’adapter et ne pas faire pour la plupart les autruches)

    La dernière publication du World Nuclear Status Report dont vous ne pouvez pas contester l’indépendance ou celle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sont édifiantes sur les perspectives du nucléaire, les soutiens d’Etats et puissances nucléaires, la corruption dans des pays d’Afrique entre autres dont le réseau n’est pas adapté etc. Et ce sont des experts du nucléaire qui le déclarent enfin et l’écrivent (malheureusement bien après les scientifiques de l’énergie en amont et les modélisations de plus en plus précises ce qui aurait pu permettre de gagner du temps et de l’argent)

    Essayez d’anticiper à présent les avancées rapides de la transition 4.0 (que parmi beaucoup d’autres comprennent très bien les ingénieurs et entreprises chinoises qui vous confirmeront qu’ils voient plus d’avenir dans les renouvelables que le nucléaire) à l’intégration de plus en plus forte des renouvelables dans le bâtiment, les transports etc.

    L’évolution du secteur de l’énergie s’est d’abord fait en amont puis désormais de plus en plus en aval également et c’est à ne pas rater au plan des entreprises, emplois, innovations, retombées économiques etc.

    Les considérations du World Nuclear Status Report et de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique sont assez justes sur les réacteurs de plus petites tailles en évoquant leur pessimisme sur ce sujet. Mais il faudrait ajouter qu’ils n’abordent pas assez ce thème en détail et en particulier les technologies renouvelables qui s’y opposent en pratique puisque ce n’est pas leur rôle, ce que ne peuvent faire que les scientifiques, ingénieurs, organismes, opérateurs etc qui traitent l’énergie de façon plus large et peuvent donc comparer les 2 sujets.

    Ceux qui pensent que revenir aux réacteurs de petites tailles et les produire en série va résoudre les problèmes du nucléaire risquent d’être une fois de plus déçus.

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  • La dernière centrale nucléaire de Californie (Diablo Canyon) devrait être déclassée d’ici 2025 et aucun autre réacteur n’est en cours de construction. Cette fermeture éliminerait les 8,7 % de l’énergie sans carbone de l’État provenant de l’énergie nucléaire.

    Cependant environ 56 % de l’électricité produite en Californie en 2017 provenait de sources qui n’émettent pas de carbone. Elle est donc à plus de la moitié du chemin vers l’objectif de 100% d’ici 2045.

    Presque tous les 44 % restant de l’électricité de l’État sont actuellement produits par la combustion du gaz naturel, et pratiquement aucun ne provient du charbon. L’élimination totale du carbone nécessite donc l’élimination progressive des centrales au gaz naturel de l’État.

    Et ce n’est pas un problème vue la compétitivité de la méthanation et du stockage qui le dépassent de plus en plus comme l’a démontré SCG dans ses études et qui se prépare à changer.

    Par ailleurs les calculs faits par diverses universités (Davis, Berkeley etc) pour la transformation des excédents des renouvelables (notamment en journée avec le solaire) et l’optimisation de la production de biogaz via l’électrolyse et électrométhanogènése (déploiement 2020) vont dans le même sens.

    En outre l’énergie solaire y a progressé pendant des années à un rythme qui dépasse largement les projections grâce aux progrès technologiques, aux politiques gouvernementales comme la nouvelle loi de Californie, aux forces de marché et à la demande du public en énergies renouvelables.

    La loi impose minimum 2 panneaux solaire par habitant

    (la France devrait faire au moins pareil et plus pour le solaire thermique et hybride qui correspondent en moyenne à 65% de l’eau chaude, 50% du chauffage, toute l’électricité et 14.000 km par an de mobilité, en plus d’améliorer le cas échéant le Cop des pompes à chaleur en cas de couplage) : difficile de faire mieux avec une seule technologie en grande partie fabriquée encore en France !

    Ce n’est pas le secteur de l’énergie qui pose problème à présent mais par exemple celui de la mobilité et qui dépend plus du gouvernement qui a commis la bêtise (Trump) d’assouplir les normes des véhicules, type de mesure qui avait déjà dans le passé affaibli ce secteur automobile américain qu’Obama avait pourtant corrigé avec des normes plus drastiques qu’en Europe. Et l’impact est global puisqu’ils ne vendent pas de véhicules qu’aux Etats-Unis.

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  • En complément :

    Duke Energy Corp, l’un des plus importants services publics américain, renonce à construire de nouvelles centrales nucléaires.

    Pour la première fois depuis 2005, la société n’envisage pas d’ajouter d’autres réacteurs à son parc dans les plans à long terme déposés aujourd’hui auprès des organismes de réglementation des États.

    Cette décision survient environ un an après que Duke ait annulé son projet de construction d’une centrale nucléaire en Caroline du Sud et alors que les réacteurs des États-Unis luttent pour concurrencer le gaz naturel bon marché et les énergies renouvelables.

    Environ un quart des centrales nucléaires du pays n’ont pas atteint le seuil de rentabilité depuis 2012, selon Bloomberg NEF.

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-09-05/one-of-the-largest-u-s-utilities-gives-up-on-new-nuclear-plants

    .

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