La stratégie climatique des grandes entreprises est-elle suffisante ?

La stratégie climatique des grandes entreprises est-elle suffisante ?

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Limiter le réchauffement climatique pour éviter une catastrophe mondiale ne peut se faire sans le concours des grandes entreprises. Publiée ce lundi 18 novembre 2019, une étude, commandée l’Afed, association des 113 plus grands groupes français, préconise un virage stratégique fort, avec un plan spécifique pour chaque entreprise.

Les entreprises françaises doivent mettre en place des stratégies climatiques claires

Les grandes entreprises françaises sont-elles déjà en ordre de marche pour répondre aux défis de l’urgence climatique ? Si les Etats et les gouvernements doivent avoir un rôle moteur dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre, une transition énergétique ne peut se faire sans les entreprises, en particulier les grands groupes internationaux.

Dans ce but, à l’initiative de 15 entreprises membres (Alstom, Axa, Bouygues, CGG, Generali France, LVMH, Michelin, Schneider Electric, Société Générale, Sodexo, Suez, Thales, Unibail-Rodamco-Westfield, Vallourec et Véolia), l’Association française des grandes entreprises privées (Afep), a commandé une étude sur le sujet au think tank The Shift Project, rendue publique ce lundi 18 novembre 2019.

“La prise de conscience des enjeux est bien réelle au sein des entreprises, le sujet est devenu incontournable », expose l’Afep, consciente que désormais, non seulement les ONG, mais aussi les investisseurs, financiers, agences de notation ou régulateurs attendent des actions concrètes des entreprises. Le rapport réclame à ces dernières de mettre promptement en place des plans et prospectives pour limiter le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.

Les chantiers sont en effet variés, entre conversion aux énergies renouvelables, réduction de la consommation via des efforts d’efficacité énergétique ou compensation des émissions. The Shift Project souligne ainsi que chaque entreprise doit développer en interne son propre scénario spécifique, car les modèles proposés par les institutions internationales (AIE ou GIEC) ne sont pas transposables tels quels à la logique d’une entreprise.

Le rapport insiste sur la nécessité d’une projection vers le futur personnalisée, pour anticiper les changements nécessaires et ceux qui s’imposeront à l’entreprise. Le think tank note que des groupes comme Michelin ou Air Liquide ont déjà lancé des planifications de ce type.

Un chantier immense

Mais le chantier demeure immense. D’autant que les entreprises françaises sont plutôt en retard en matière de changement climatique. Certes, le groupe Kering a pris médiatiquement la tête des entreprises engagées pour le climat, en marge du Sommet de l’ONU de septembre 2019 et vise la neutralité carbone dès 2025 pour l’ensemble de ses activités. Certes, Danone est engagée depuis des années dans la lutte contre le réchauffement climatique, et Air France s’est fixé un objectif de neutralité carbone pour 2020 sur ses vols intérieurs,

Mais, selon un rapport d’octobre 2019 d’Ecoact, 82% des entreprises du CAC40 n’ont pas de stratégie carbone. Seules Atos et BNP-Paribas sont neutres en carbone sur leur périmètre opérationnel (hors chaîne d’approvisionnement). Soit 5% du CAC 40, contre 6 % pour l’IBEX 35 (Madrid), 7 % pour le Dow Jones 30 (New-York) et 8 % pour le FTSE 100 (Londres).

Au moment où les engagements sur le climat se multiplient (avec le risque toujours réel d’un pur green-washing), les entreprises françaises doivent rejoindre pleinement ce mouvement : « C’est le moment aujourd’hui du travail de fond. Nous ne sommes plus dans l’ère de la communication climat », réclame ainsi l’Afep.

Rédigé par : La Rédaction

La Rédaction
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COMMENTAIRES

  • Valable au Sud de l’Europe (Espagne, France, Italie, Grèce etc)

    Heliogen (solaire CSP, Lancaster, CA) : températures supérieures à 1 000 °C et vise 1500°C également au plan commercial et ce à faible coût

    Applications : production de ciment (7% des émissions mondiales de CO2, même si des procédés consomment nettement moins d’énergie comme Hoffmann Green Cement), d’autres matériaux, d’acier, de produits pétrochimiques, d’hydrogène, de carburant solaire à partir notamment de CO2 pour les transports etc

    Heliogen est capable d’atteindre ces températures exceptionnelles grâce à sa technologie qui utilise un logiciel de vision par ordinateur de pointe pour aligner de façon hyper-précise un grand nombre de miroirs afin de réfléchir la lumière du soleil sur une seule cible.

    Bill Gross, PDG et fondateur d’Heliogen, et fondateur et président du conseil d’administration d’Idealab précise: “Nous avons fait de grands progrès dans le déploiement de l’énergie propre dans notre système électrique. Mais l’électricité représente moins d’un quart de la demande mondiale d’énergie. Heliogen représente un saut technologique pour répondre aux 75 % restants de la demande énergétique : l’utilisation de combustibles fossiles pour les procédés industriels et les transports”.

    “Grâce à la chaleur industrielle à très haute température et à faible coût, nous avons la possibilité d’apporter une contribution significative à la résolution de la crise climatique.”

    https://heliogen.com/press-release-heliogen-achieves-breakthrough-temperatures-from-concentrated-sunlight-for-industrial-processes-with-momentum-toward-commercial-hydrogen-fuel-creation/

    .

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  • De combien d’énergie le monde a-t-il réellement besoin ?

    Deux objectifs fondamentaux de l’humanité sont l’éradication de la pauvreté et la réduction des changements climatiques.

    Les chercheurs de l’IIASA ont tenté de déterminer si la satisfaction des besoins humains les plus élémentaires de chacun est en fait un obstacle à la stabilisation du changement climatique.

    Ils ont mis au point une nouvelle façon de calculer la demande d’énergie à partir des services de base plutôt qu’à partir de la croissance économique, de sorte que l’énergie nécessaire à l’élimination de la pauvreté puisse être séparée de celle nécessaire à la prospérité.

    Les résultats montrent que les besoins énergétiques pour assurer un niveau de vie décent à tous dans les pays choisis sont bien en deçà de leur consommation d’énergie nationale actuelle, et aussi bien en deçà de la consommation énergétique moyenne mondiale par habitant. L’énergie nécessaire pour assurer la santé et l’éducation est bien inférieure à celle des infrastructures physiques, du transport en commun et des bâtiments. Ces besoins énergétiques peuvent toutefois être encore réduits si les pays fournissent des transports en commun à un prix abordable et utilisent des matériaux locaux pour la construction de bâtiments.

    “Nous ne nous attendions pas à ce que les besoins en énergie pour une vie aussi décente que possible soient aussi modestes, même pour des pays comme l’Inde où les écarts sont importants. Ce fut également une agréable surprise de constater que les besoins humains les plus essentiels en matière de santé, de nutrition et d’éducation sont bon marché en termes d’énergie. En cours de route, nous avons également constaté que la mesure de la pauvreté en termes de privations matérielles dépasse de loin la définition de la pauvreté monétaire donnée par la Banque mondiale”

    Les décideurs devraient accorder une attention particulière à l’investissement dans les transports en commun, les bâtiments écologiques et d’origine locale, et encourager les régimes alimentaires et les systèmes alimentaires durables.

    https://www.iiasa.ac.at/web/home/about/news/191118-how-much-energy-do-we-need.html

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