Le gaz est la troisième énergie fossile la plus utilisée au monde après le pétrole et le charbon. En France par exemple, on estime qu’encore un tiers des foyers consomme du gaz pour se chauffer. Mais avant d’arriver dans nos foyers, le gaz naturel suit un long parcours qui commence dans les entrailles de la Terre. Voici quelques explications pour mieux comprendre l’exploitation d’un gisement gazier…
Où trouve-t-on du gaz ?
Moins médiatisé que son proche parent le pétrole, le gaz naturel constitue pourtant l’un des piliers du secteur énergétique au niveau mondial. Actuellement, de nombreux pays produisent et exportent du gaz naturel, c’est notamment le cas des Etats-Unis, mais aussi de la Russie, du Kazakhstan ou encore du Qatar et de l’Iran. La Norvège est le principal fournisseur de la France (plus de 40 %), largement devant la Russie (21 %), les Pays-Bas (11 %) et l’Algérie (10 %). Une diversité de fournisseurs qui permet d’éviter, autant que faire se peut, des pressions géopolitiques inhérentes au commerce des hydrocarbures. Car, le sous-sol français est peu riche en gaz naturel, et cela n’a rien de surprenant. Souvent, cette ressource se retrouve aux mêmes endroits que le pétrole.
Pendant des décennies, ceux qui ont prospecté et exploité des champs pétroliers se sont retrouvés avec un cadeau jugé encombrant : le gaz naturel. Ainsi, contrairement à l’or noir, le gaz est longtemps resté inexploité ; il était même souvent brûlé avec des torchères afin de prévenir tout incident lors des travaux d’extraction du pétrole (procédé parfois nommé flaring en référence à l’anglais). Désormais, le gaz naturel est considéré à juste titre comme une ressource intéressante : c’est une énergie fossile moins chère que le pétrole et aussi moins polluante.
Ce dernier se forme à partir de déchets organiques (algues et planctons), lesquels vont se mélanger à des sédiments comme le sable et l’argile. Au fil des ans, se forme une couche appelée roche mère, laquelle va s’enfoncer très lentement dans la croute terrestre et emprisonner des déchets organiques. Ce sont eux qui forment le gaz, mais aussi le pétrole. Entre 2 000 et 3 800 mètres de profondeur, ce mélange donne du pétrole tandis qu’entre 3 800 et 5 000 mètres les sédiments forment des hydrocarbures gazeux : le gaz méthane. Concrètement, Matthieu Auzanneau résume : « Sous toutes leurs formes, des plus lourdes (les bitumes) aux plus légères (le gaz naturel) en passant par le pétrole liquide conventionnel, les hydrocarbures sont des fossiles ».
Comment extrait-on le gaz naturel ?
Bien connu à présent, des incertitudes demeurent sur les réserves de gaz naturel disponibles. Si comme pour le pétrole, le terme de « production » est répandu, il s’agit plutôt d’extraction. Le processus de formation du gaz prend plusieurs dizaines de millions d’années et le génie humain s’emploie uniquement à l’extraire de la roche mère où il est emprisonné. Pour cela, un puits d’extraction est construit en creusant la roche sur plusieurs kilomètres. Il existe des puits traditionnels creusés à la verticale du réservoir, mais aussi des puits horizontaux qui permettent d’exploiter plus facilement les gisements.
Une fois le puits foré, le gaz remonte naturellement à la surface si la pression est assez forte. Dans ce cas le gisement est considéré comme « éruptif ». Si tel n’est pas le cas, il est nécessaire de recourir à des équipements de pompage. Le gaz récupéré est alors transporté par gazoduc ou par navire spécial si le gisement se trouve en mer. Le transport par méthanier requiert par ailleurs une liquéfaction préalable. Il est ensuite retraité à son arrivée avant de pouvoir être injecté dans le réseau, et utilisé par le consommateur. Bien évidement, tous les gisements ne se valent pas, on distingue entre autres les bassins prolifiques des bassins stériles, c’est à dire ceux dont la concentration en hydrocarbures ne permet pas une exploitation rentable.
Dans la pratique, un gisement de gaz ne sera exploitable que pendant 15 à 30 ans. Rares sont les gisements assez grands pour assurer une production plus longue. Celle-ci s’arrête non pas quand les réserves en gaz sont complètement épuisées, mais quand le coût de l’exploitation devient trop important et rend l’exploitation non rentable. Le cycle est relativement court donc, mais selon une étude de BP réalisée en 2017, les réserves prouvées de gaz naturel au niveau mondial sont de l’ordre de 193 500 milliards de m3. Cela représente plus de 52 années de consommation au niveau atteint en 2017. De plus, comme l’indique Benoit Laclau (cabinet EY), les entreprises du secteur vont augmenter leur investissement dans le digital au cours des deux prochaines années. Avec de nouvelles technologies, les réserves disponibles et exploitables pourraient donc encore augmenter.
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